Je reviendrai tout prochainement sur plusieurs sujets abordés lors du très long Conseil Municipal de ce lundi 17 mai 2021 : le projet controversé de Maison médicale, le projet de convention avec l’association « Les ailes de Pénestin » pour la pratique du parapente, la stérilisation des chats errants et une information qui aurait pu facilement passer inaperçue, la transformation de Loscolo en un « village », tout comme Kerséguin au début de l’année, par une décision du Tribunal administratif de Rennes, permettant la construction de nouvelles maisons d’habitation.
Dans l’immédiat, il sera question du blockhaus de la pointe du Bile, chu sur la plage par un après-midi de printemps, la veille de l’Ascension. Il est vrai qu’un jour plus tard, sa chute aurait été doublement choquante, d’une part pour la logique dans un jour tout entier consacré à l’élévation, mais surtout, d’autre part, pour ceux qui auraient eu le suprême malheur de se trouver dessous. Mieux vaut en rire un peu pour éviter de désespérer, mais ce n’est vraiment pas drôle.
De cette chute, il a donc été question in extremis alors que le maire venait de lever la séance. M. Boccarossa a redemandé la parole. Lui-même et le maire sont redescendus dans l’arène. M. Boccarossa a rappelé avoir averti – faut-il dire « prophétisé » ? – par deux fois, lors de commissions d’urbanisme, que ce blockhaus avait des penchants mauvais. Il était question d’une dalle de béton réalisée par l’entreprise de M. Lizeul pour accéder à une maison située sur la pointe.
« Le blockhaus à côté va s’écrouler »
M. Boccarossa lui a dit que cette dalle s’écroulerait un jour ou l’autre, M. Lizeul a répondu que non. M. Boccarossa : « le blockhaus à côté va s’écrouler et la dalle va s’écrouler aussi ». Deux semaines plus tard, le blockhaus chutait. « Mais la dalle, elle n’a pas chuté, alors ? », aurait pu demander un faux naïf, mais l’ambiance, au Conseil, n’est pas vraiment à la rigolade. Personne n’a non plus demandé, par conséquent, si à force d’être bétonnée, la côte avait fini par manifester sa volonté de revenir à son état virginal dès l’Ascension, sans attendre l’Assomption de la Vierge le 15 août prochain.
Bon, je cesse de plaisanter, car la suite n’est pas drôle du tout, mais carrément pas. M. Boccarossa poursuit en racontant avoir vu l’été dernier un groupe d’une trentaine d’enfants avec leur moniteur pique-niquer à l’endroit précis de la plage où le blockhaus se trouve maintenant. Il a expliqué au moniteur qu’il y avait des risques d’éboulements à cet endroit-là et que son groupe devrait reculer de quelques mètres. Le moniteur lui a alors montré le panneau, « un petit panneau sur une tige métallique », en disant que puisqu’ils s’étaient installés à la hauteur du panneau et non en arrière par rapport à lui, il n’y avait « pas de danger ». Pas de danger…
M. Boccarossa indique encore que tout le monde savait que ça allait s’écrouler – des fissures étaient d’ailleurs apparues -, mais qu’il n’y avait ni barrières de sécurité, ni panneaux d’information suffisamment visibles pour inciter les gens à se reculer. « Quelque chose de grave a été évité. » M. Boccarossa a ensuite reproché à la mairie d’avoir fait « du bricolage » en faisant passer une piste cyclable et un chemin piétonnier en bord de falaise, qui d’ailleurs se mélangent à l’endroit le plus dangereux, alors que des terrains avaient été achetés de l’autre côté par l’ancienne mairie afin de pouvoir déplacer la route vers l’intérieur.
Le maire lui a répondu que l’emplacement de ces terrains était « sympathique » et qu’il comptait en faire un petit square avec des bancs. Il a aussi insisté sur la réactivité de ses équipes afin de répondre à une demande des mytiliculteurs : grâce au double-sens qui a été mis en place, 80% des voitures ont cessé de passer par la pointe. « Cela simplifie la vie des professionnels, je pense. Un gros travail a été fait, et si ça mérite d’être peaufiné, tant mieux. » Une réponse aux propos de M. Boccarossa ? Non, un chassé-croisé, plutôt, comme souvent.
« Il y a toujours quelque chose à faire pour un maire »
En prenant connaissance de cet échange, il m’a semblé que c’était la première discussion sérieuse sur le sujet. Jusque là, on avait d’abord assisté à des manifestations de soulagements presque excessives. Le maire, informé seulement le lendemain matin, pensait que l’éboulement s’était produit durant la nuit de mercredi à jeudi et écrivait sur la page Facebook « Osons Pénestin » : « C’était prévisible et je remercie le ciel que cela se soit produit durant la nuit ». Oui, l’Ascension… bien sûr… Une lectrice insiste : non non, c’était l’après-midi, entre 13 h et 18 h. On tranche : 18 h 30 ! Elle appose un like. C’est pesé, la réécriture est déjà à l’oeuvre. Un horaire plus proche du couvre-feu ? Le post commençait ainsi : « Il y a toujours quelque chose à faire pour un maire ». Oui, personne n’en doute. Mais si cela s’était (s’est ?) produit à 15 h ou 16 h, il aurait pu écrire : « C’était moins une », comme le jeune empereur autrichien François-Joseph, sauvé in extremis à la bataille de Solférino par un sous-lieutenant de son âge qui se jette sur lui et reçoit le coup de feu à sa place. (Joseph Roth, La marche de Radetsky)
Le lendemain, le maire écrit, toujours sur fb Osons Pénestin : « Action réaction (…) sécurisation du blockhaus à J + 24 h (…) signalétique, condamnation du blockhaus, présence humaine (…) réactivité. » Le langage de l’action, l’Ascension est passée. De Gaulle ? Juppé droit dans ses bottes ? Comment donc cet homme raisonne-t-il alors que le boulet est passé si près ? N’est-il pas un peu secoué rétrospectivement ? Je ne l’offenserai pas en relevant dans ses propos une possible part d’autosatisfaction. Non, pour moi, c’est François-Joseph encore, plus tard, qui fait réécrire le récit de la bataille pour les manuels scolaires, je ne vous raconte pas, vous imaginez…
Le même jour, il déclare à Ouest-France : “Le blockhaus était en sursis depuis au moins une quinzaine d’années, et nous étions inquiets. Ce vendredi matin, nous installons de nouveaux panneaux avec la police municipale, pour rappeler aux gens qu’ils ne doivent pas se promener le long de la falaise. C’est très dangereux. » Ailleurs, il indique avoir inspecté les 25 km de côte : seuls 10 km sont problématiques, mais par chance aucune maison n’est menacée. En tous cas, nulle part, pas plus dans ces interviews que lors du Conseil municipal, il ne répond aux arguments de l’opposition. N’y avait-il pas, pourtant, une opportunité à saisir de faire front commun face à une situation d’une telle gravité ? Mais il aurait fallu, pour cela, reconnaitre les faits plutôt que de les refouler, de se jeter à corps perdu dans le déni.
Laissons la psychologie et poursuivons sur la sécurité. Je vais me permettre quelques remarques personnelles. Des panneaux (voir ci-dessous) ont été placés en haut et en bas de la falaise du Bile. « Danger d’éboulement ». C’est étrange d’avertir d’un danger après-coup. L’éboulement a déjà eu lieu. Je ne dis pas que d’autres morceaux de la falaise ne tomberont pas à leur tour, il faut bien sûr en avertir le public. Mais miser tout le travail de pédagogie sur cet après-coup… Il serait peut-être raisonnable de prendre des mesures là où l’éboulement n’a pas encore eu lieu. C’est d’ailleurs ce qu’avait fait l’ancien maire, M. Baudrais, après qu’un enfant avait été blessé dans l’éboulement d’un pan de falaise à la Mine d’Or. Il avait fait installer des panneaux et des rubalises sur d’autres plages, notamment au Maresclé. (Les rubalises ont leurs défauts, bien sûr, qu’il convient de corriger.)
Une famille était installée contre cet arbre
C’est là, justement, au Maresclé, qu’un prochain éboulement de la falaise est plus que probable, plus que prévisible, au départ du chemin qui mène à Loscolo. Des barrières ont été installées il y a longtemps déjà. Un arbre a été abattu, il y a trois ans. Des négociations sont en cours avec un propriétaire afin de pouvoir déplacer le sentier côtier de quelques mètres à l’écart de la côte. Mais le vrai danger se situe sur la plage elle-même. Chaque jour ou presque, des mètres cubes d’argile et de pierre chutent en bas de la falaise sur toute la longueur de la plage. Au bout, sous la partie protégée par les barrières, un arbre est tombé cet hiver et il est toujours là. Dernièrement, pendant les vacances de Pâques, une famille était installée contre cet arbre mort qui lui a peut-être paru romantique. En haut, la terre est à chaque pluie un peu plus grignotée sous le goudron. Par endroit, la falaise ne tient que grâce à quelques racines d’arbres ou d’arbustes.
Dans cette partie de la plage, la falaise en surplomb, en partie concave, est une menace permanente. Des mesures sont indispensables : Il faut des barrières, des panneaux d’information, une surveillance en été. Ne rien faire, espérer que l’éboulement aura lieu de nuit, croire en sa bonne étoile, voilà ce que ne peut se permettre un responsable politique. L’éboulement peut avoir lieu à tout moment, demain ou dans 6 mois. Ou plus. Ou moins. C’est comme cela : quand un événement est prévisible, il est en même temps imprévisible. Comme le dit l’adage : on ne sait ni où, ni quand, mais on sait que cela aura lieu. La réalité a une facette statistique. Je ne souhaite pas pouvoir dire un jour prochain que j’avais eu raison en imaginant des morts et des blessés sur cette plage magnifique, déjà menacée par le projet de parc conchylicole de Loscolo. Oublions la politique, ne refusez pas à nouveau, comme par le passé, de faire une chose que je demande parce que c’est moi qui la demande. Nous ne sommes pas des collégiens. C’est en citoyen que j’écris cela. M. Puisay et M. Lizeul : faites ! D’urgence.
Pour conclure, je m’interroge, comme tout le monde, sur la façon de gérer les kilomètres de côte dont s’enorgueillit notre commune. La question nous concerne tous, élus ou non. Par endroits, côté océan, la falaise a reculé de 40 mètres en 40 ans (lire la revue de Jean-Claude Ménard). La police municipale, la réserve civile, ne peuvent pas être partout. Je suis allé avant-hier au Lomer pour mieux observer ce lieu dont on m’avait parlé, au niveau de la rotonde, où toute la journée, des sportifs et autres coupent par la falaise. Le service technique a renoncé à remettre en place le grillage régulièrement cisaillé. Du panneau « danger etc. », il ne reste qu’un morceau : « DAN ». Des personnes rencontrées sur place m’ont dit que ce n’est pas leur piétinement qui détruit la falaise, mais le ravinement par les pluies… Il est vrai que la falaise, assez basse, ne semble pas constituer un trop grave danger pour les humains, c’est toujours ça. Et que le blockhaus est situé assez bas lui aussi. Mais le relief, la biodiversité ?
Oui, que faire ? Informer plus, mais tout en sachant que les personnes à qui l’on s’adresse se renouvellent constamment, que la tâche est sans arrêt à reprendre. Je crois que cette pédagogie est fondamentale, qu’elle doit passer par l’oral plus que par l’écrit, et qu’elle doit inventer des formes originales, créatives. Mais je reconnais mes limites. Je n’ai pas plus que quiconque la science infuse. Alors, une commission extramunicipale ? C’est devenu un gros mot, à ce qu’il semble. Une chose est certaine : il ne faut pas minimiser l’événement du blockhaus du Bile, comme le soulagement ressenti par certains – dont le maire -, a pu y inciter. Le sujet est sérieux et urgent. Comme partout, la réponse ne peut être que collective, que ce soit pour la réflexion sur les mesures à mettre en oeuvre ou pour leur suivi. J’espère que ce texte contribuera à susciter le débat.
Le poteau prévenant du DANGER au pied du blockhaus d’éboulement était là depuis longtemps et toute personne bien sensée sait qu’il est dangereux de stationner sous les falaises quelque soit l’endroit en France.
Mais vous pouvez toujours mettre des panneaux il y aura toujours quelqu’un qui n’ayant pas été a l’école( ne sachant pas lire) vous répondra qu’il fait ce qu’il veut.
Les parachutistes qui sautent sans parachute font ce qu’ils veulent on appelle ça un suicide.
Qui veut faire quelque chose trouve un moyen, qui ne veut rien faire trouve une excuse…
(Proverbe arabe)
Il y a aussi l arbre mort sur le chemin côtier entre poudrantais et la pointe du marescle. Signalé plusieurs fois à la mairie. Grosse tempête d ouest et il peut tomber sur le chemin côtier. Donc sur des passant . Impressionnante cette mairie soit disant écolo qui a tout rasé sur les ronds points . Alors que c est interdit en période de nidification. Et maintenant cette mairie qui nous fait un traçage de stationnement hallucinant . Il n y a déjà pas de place pour se garer dans le bourg. Alors la c est du délire . Tout le monde se plaint de cette mairie et de ce maire qui va tuer nôtre commune .
On en apprend toujours plus sur la gouvernance soi- disant nouvelle et peu partagée de monsieur le nouveau maire!
Sur sa page fb ” osons Penestin” , il revient sur la maison de santé . Si on le comprend bien, tout les acteurs de santé approuvent son projet, et il
prend soin ( sans jeu de mot) de concerter, tout va bien au royaume de la propagande .