« Ce n’est pas à lui qu’elle se soumet, c’est à une loi inexorable, universelle… »

« Les garçons disaient des gros mots et lisaient Bibi Fricotin. Les filles jouaient à la ronde et à la marelle… »

« La honte ne cessait pas de menacer les filles. Leur façon de s’habiller et de se maquiller, toujours guettée par le trop : court, long, décolleté, étroit, voyant, etc., la hauteur de leurs talons, leurs fréquentations… »

« Si tu couches avant d’être mariée, personne ne voudra plus de toi – sous-entendu, sauf un autre rebut du marché côté masculin, un infirme ou un malade, ou pire, un divorcé -… »

Plus tard : «  Trois cent soixante-cinq repas multipliés par deux, neuf cents fois la poêle, les casseroles sur le gaz, des milliers d’œufs à casser, de tranches de barbaque à retourner, de packs de lait à vider… »

Ce sont quelques extraits des textes d’Annie Ernaux sur la vie des femmes, lus avec précision, délicatesse et beaucoup d’entrain dans le cadre du groupe « La voix est livre ». On les écoute sans se lasser. C’était samedi matin au Bateau Livre, qui vient de rouvrir.

Les livres d’Annie Ernaux, écrivaine engagée dans la lutte sans cesse recommencée pour l’égalité entre les hommes et les femmes, sont le choix de cette année pour une activité de lecture à haute voix proposée par Annick La Gall.

Et si Pénestin, village de marins, de pêcheurs, de marcheurs et de jardiniers, finissait par découvrir que son identité profonde fait la part belle à l’imagination et aux mots, et qu’elle s’exprime tout particulièrement à travers la lecture et l’écriture ? Et si un jour on y organisait des rencontres, des ateliers, des festivités mêlant écrivants, écrivains et lecteurs ? Surtout les lecteurs, peut-être. Des rencontres comme il y en a dans les grandes villes proches et qui se prépareraient ou se prolongeraient dans ce lieu tellement inspirant entre Océan et Vilaine… Voilà une petite réflexion pour la campagne des prochaines Municipales qui se rapproche déjà.

4 commentaires sur “« Ce n’est pas à lui qu’elle se soumet, c’est à une loi inexorable, universelle… »”

  1. Merci l’écrivain!
    Merci à celles qui ont organisé cet événement.
    8 mars 2019- journée internationale pour les droits des femmes- Le bateau livre.

    Paroles de femmes d’actualité hélas encore brûlante- récit des luttes, témoignages de barbarie toujours portée contre la féminité, la créativité

    Pouvoir des mots, les mots ne sont rien quand ils sont pris dans une gangue de silence, pouvoir du verbe qui nous apprend à Etre.

  2. Merci pour cette chronique inspirée par notre lecture des textes d’Annie Ernaux, féministe! ce fut un plaisir de lire devant un public nombreux et attentif, dans ce lieu que nous aimons tant , le Bateau-Livre! Notre prochaine lecture se fera vendredi prochain, 15 mars à 19 heures, ” la Beauté des mots, un abécédaire poétique” dans le cadre du printemps des poètes, à la médiathèque du Bono, “Passe-Port”, tout nouveau lieu culturel dans ce joli petit port. Qu’on se le dise!

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