Le 14 avril dernier l’association CAPPenvironnement a organisé un nettoyage raisonné de la plage du Maresclé à Pénestin (ramassage à la main de déchets issus de l’activité humaine (plastique, métal, verre). L’Association s’est appuyée sur un bilan du nettoyage raisonné de toutes les plages de Pénestin effectué précédemment en 2021 pour choisir la plage du Maresclé où avait été comptabilisé le plus grand nombre de déchets sur une surface déterminée.
Après avoir ramassé les déchets les plus gros, la trentaine de participants s’est concentrée sur une surface plus réduite. Le constat fut édifiant. Une quantité impressionnante de microplastiques sont présents sur une surface de quelques mètres carrés.
L’association a pu comparer la progression de cette pollution majeure en trois ans.
Le plastique ne se dégrade pas car il ne se décompose pas. Cela signifie que chaque morceau rejeté par la mer est toujours sur la plage et se mélange pour finalement se fondre dans le sable.
Les plastiques représentent une pollution omniprésente dans le milieu marin car leur longue durée de vie favorise leur accumulation. Plus de 90 % des déchets plastiques dénombrés en mer sont des microplastiques (inférieurs à 5mm) pour la plupart invisibles.
Leur petite taille dans l’eau de mer est proche du plancton. La fragmentation des plastiques ne s’arrête pas aux microplastiques et génère également des particules de tailles inférieures : les nanoplastiques. Ces derniers sont facilement ingérés par les animaux marins et on les retrouve désormais dans toutes les espèces quelle que soit leur position dans la chaîne alimentaire.
Chaque année plus de 100 000 mammifères marins meurent également par piégeage ou obstruction des voies respiratoires ou digestives.
Cette pollution n’est pas seulement nocive pour la faune, elle l’est aussi pour les humains.
Les impacts sur les crustacés sont aussi bien réels. L’huître, par exemple, émet ses gamètes dans l’eau de mer où a lieu la fécondation. Les gamètes, les embryons et les larves d’huîtres exposés à des nanobilles de polystyrène sont perturbés. La petite taille des nanobilles leur permettant d’interargir avec les membranes biologiques. Le cœur du système reproductif est touché.
Depuis 1990, l’Ifremer développe des dispositifs de surveillance pour mieux évaluer l’évolution et les impacts de cette contamination (8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produites depuis son invention, et ce à partir de substances qui ne sont pas renouvelables).
Environ 640 000 tonnes de filets de pêche sont perdues ou abandonnées en mer chaque année et 80 % des déchets marins proviennent des activités à terre.
https://www.ifremer.fr/fr/actualites/des-dechets-plastiques-de-la-surface-jusqu-aux-fonds-marins
A l’échelle mondiale, on estime aujourd’hui que la quantité de plastique dans les océans est comprise entre 75 à 199 millions de tonnes (ce qui représente 85% des déchets marins), et que 24 400 milliards de particules de microplastiques flotteraient à la surface des océans.
D’après le bilan 2021 du réseau national de surveillance des macro-déchets sur le littoral, les produits en plastique constituent 86% des déchets retrouvés sur le littoral métropolitain et 23 % sont constitués de produits en plastique à usage unique.
Le Plan d’action « Zéro déchet plastique en mer » (2020-2025) décline en 35 actions les objectifs du Comité interministériel de la mer (CIMER) et du Plan biodiversité. Il vise en effet à réduire l’apport de macro et micro-déchets vers les mers et les océans d’ici 2025. C’est déjà demain !
Alternatives ?
A l’origine, le plastique n’est pas une matière, mais une propriété présente dans des matières naturelles, végétales (latex, ambre, corne, écailles de tortue…). Ces matières naturelles sont chauffées puis moulées pour fabriquer de nombreux objets aux propriétés 100 % naturelles.
Aujourd’hui quand on dit « plastique », il faut comprendre tous les produits dérivés du pétrole.
Il y en a aujourd’hui dans à peu près tous les objets de la vie courante.
La canne à sucre est une alternative. Ce bioplastique est fabriqué à partir des résidus de la production de sucre. Mais cela n’est pas non plus sans défaut, car la production de bioplastique utilise également des matières premières pour cultiver la canne à sucre. Il est également possible de fabriquer un produit de type plastique à partir d’algues. Celles-ci sont faciles à cultiver et le produit serait même comestible et inoffensif. De plus, il serait bien sûr entièrement biodégradable. D’autres alternatives seraient les plastiques fabriqués à partir de champignons, de protéines de lait, de chanvre ou même de crustacés.
Toutes ces alternatives sont actuellement encore en cours de recherche et ont de grandes chances de révolutionner bientôt la manière dont les plastiques sont produits.
Une exposition sur tous ces sujets majeurs, prévue cet été par l’association, a été déclarée par le maire « irrecevable »(réponse par mail).
Dominique Boccarossa
Ramassage-14-avril-2
Ce ne sont pas NOS plages, ni NOTRE sable, mais ce sont bien NOS plastiques, et le maire n’y est malheureusement pour rien, ce serait tellement plus simple…
la vérité écologique c’est que nous sommes tous responsables et les politiques ne font rien car ils ne veulent pas nous froisser nous leurs électeurs…. arrangez vous pour être élus et changez les choses….. Equation difficile que celle de la démocratie…..
Je ne vois pas en quoi le refus d’une expo est un scandale, vos propos ne sont ils pas quelque peu excessifs….Je ne pense pas que les Pénestinois soient en manque d’info surtout après un tel exposé.
Puisque vous mentionnez l’info apportée par cet exposé, permettez-moi de vous rappeler que l’auteur de l’article et le responsable de ce blog ont tous deux été convoqués à la gendarmerie de Vannes l’an dernier et interrogés durant 5 heures, suite à des plaintes en diffamation déposées par le maire, M. Bauchet, M. Vallée, Mme Bretonneau et Mme Robin.
Une expo est un outil d’information. La refuser, faire obstacle à l’existence d’un blog qui s’efforce lui aussi d’informer, c’est freiner la bonne circulation de l’information indispensable à une démocratie : dans une commune qui a 25 km de littoral et dont le maire n’a pas démontré qu’il s’acquittait de la part du travail d’action et d’information dont il a souhaité devenir responsable, oui, je maintiens qu’on a quelques raisons d’évoquer un scandale.
Édifiant ! Bravo à l’association CAPPenvironnement pour ce nettoyage et le reportage qui suit. Aucun Maire ne devrait refuser une telle expo. C’est complètement irresponsable…
Le maire de Pénestin refuse une expo sur la pollution des océans par les microplastiques alors qu’il est vice-président de Cap Atlantique à la transition écologique ? Il devrait se justifier publiquement d’un tel refus qui semble, pour autant qu’on puisse en juger, proprement scandaleux. Par ailleurs, on attend toujours de lire un bilan de son action dans ce domaine à l’échelle de l’intercommunalité.