Je vais parler de la vérité et du mensonge dans une série de textes courts, numérotés de 1 à 50 ou plus si Dieu me prête vie, comme on dit. Je commenterai mes lectures, mais aussi des séries télévisées comme Baron Noir ou La Fièvre, des situations vécues, etc.
Je ferai tout pour vous rendre cette lecture agréable, y compris en étant concis, chose à laquelle je n’avais jamais réussi à me résoudre jusque là… Pourtant, il faut reconnaître que le sujet de la vérité et du mensonge est l’un des plus difficiles qui soient. Si malgré mes efforts, vous trouvez que je n’utilise pas des mots et des tournures suffisamment accessibles, prévenez-moi !
C’est une expérience que je fais ici devant et avec vous. Nous vivons une époque où l’on n’a sans doute jamais autant menti. Pour être honnête, je n’aime pas ça. J’ai râlé sur ce blog toutes les fois où j’ai été confronté à des mensonges. Et même quand il s’agissait simplement d’erreurs.
Se tromper ou tromper quelqu’un d’autre
Vous connaissez certainement la différence entre le mensonge et l’erreur ! C’est un bon point de départ, car il est assez simple. Le grec ancien avait un seul mot pour les deux : « pseudos ». Aussi Platon, dans l’Académie qu’il avait créée, au 4e siècle avant J.-C., enseignait-il la différence entre le pseudos volontaire et le pseudos involontaire.
Si vous dites volontairement quelque chose de faux, vous mentez. Si c’est involontaire, vous vous êtes simplement trompé. Vous n’avez pas trompé quelqu’un d’autre, vous vous êtes trompé vous-même. C’est banal, fréquent : vous avez parlé de quelque chose que vous ne connaissiez pas, d’un sujet dont vous étiez ignorant, c’est tout.
C’est tout, mais Platon n’aimait pas ça du tout. Il était beaucoup plus sévère avec les ignorants qu’avec les menteurs. Quoi de pire que d’affirmer sans savoir ? Il y a des gens : moins ils en savent, et plus ils en rajoutent. Et ils ne s’en rendent parfois même pas compte !! Ils croient savoir, ils font illusion.
Les menteurs, eux, c’est différent. Ils savent quelque chose et… ils font croire autre chose. Ils trompent leurs congénères. Ce n’est pas bien, tout le monde vous le dira… Mais c’est tellement courant qu’on en viendrait presque à se demander si c’est vraiment grave. Regardez les religions : elles condamnent le mensonge, elles le considèrent comme un péché, mais aucune n’en fait un péché mortel. Mis à part le mazdéisme, paraît-il, mais l’Iran est un cas à part ! On en reparlera.
Mentir, c’est tromper, mais c’est aussi ruser
Il y a toutes sortes de raisons de mentir. Un exemple classique : c’est la guerre et vous cachez un résistant, un aviateur anglais, une radio, un calibre, dans votre grenier. On frappe à la porte, deux agents de la Gestapo vous demandent : vous ne nous cachez rien ? Vous commencez par cacher les gouttelettes de sueur qui perlent sur votre front, puis vous prenez un air dégagé : non, non, bien sûr, qu’allez-vous imaginer !
Mentir, c’est « tromper », mais c’est aussi « ruser ». On a des dizaines de bonnes raisons de mentir. J’ai trouvé un bouquin de 500 pages qui s’appelle « Le mensonge dans le droit pénal » et qui explique qu’il y a un assez grand nombre de circonstances où l’on est en droit de mentir devant un tribunal (en droit français en tous cas). Etonnant, non ? Et combien y a-t-il de livres de sciences politiques qui vous expliquent que vérité et politique n’ont jamais fait et ne feront jamais bon ménage !
Et pourtant… Dire la vérité, c’est la base de toute confiance. C’est indispensable à la vie en société, en famille, au travail, dans une association, et même en politique. La vérité et le mensonge sont vraiment des sujets difficiles, comme je vous le disais, et je ne vous cache pas que plus je lis, moins j’ai de certitudes. C’est un peu pour cela que j’écris ces textes. Cela m’aide à réfléchir.
Pour la ruse l’on pourrait utiliser l’expression utilisé par mon père « mensonge de finesse » ???
Bien vu !…