« La commune a les moyens de continuer à se développer »

Jeudi soir, 30 personnes assistaient à la réunion de Jean-Claude Lebas à la salle Petit Breton, entouré de 15 de ses colistiers. Tous ont d’abord suivi l’allocution d’Emmanuel Macron sur l’écran de la salle, avant d’entamer la réunion.

Arrivé à ce stade de la campagne, les réunions en viennent à se répondre les unes aux autres, instaurant une sorte de dialogue à distance. Ainsi, à propos des Hauts de Vilaine, M. Lebas tient à clarifier les choses : « Il n’est pas exact, contrairement à ce qu’on a pu entendre, que la mairie aurait touché 45 ou 50 000 euros pour financer leur démolition. » Si on veut démolir cet édifice, il en coûtera aux environs de 120 000 euros. « Et dans un an, cela montera peut-être à 150 000. » Mais la démolition n’est pas la seule option. « Il y a plusieurs solutions. On peut encore aménager le bâtiment, mais comme il se situe dans la bande des 100 mètres, c’est compliqué.  On ne peut pas y faire de logements ou un centre de thalasso. Il faut que ce soient des activités liées à l’eau. Il faudra que la population dise ce qu’elle veut, sans doute sous la forme d’un référendum. »

« Il faudra que le préfet se mouille ! »

Entre temps, il faut régler la situation juridique de l’immeuble. Il est actuellement en déshérence, c’est-à-dire laissé à l’abandon après la mort de son propriétaire. Une fois redevenu propriété de la commune, M. Pradel, avocat, absent ce jour-là, recommande d’utiliser les ressources de la récente « loi relative à l’engagement dans la vie locale » de décembre 2019 pour réclamer du préfet un « rescrit », c’est-à-dire un avis qui l’engage sur les utilisations possibles de l’édifice. « Et il faudra qu’il se mouille ! », ajoute M. Lebas.

Unico, c’est « compliqué » aussi : voilà un mot qui revient souvent dans la bouche du candidat. Ce terrain est situé en zone « artisanale ». Si l’on souhaite y construire des logements pour les jeunes ménages, il faudra attendre la révision du PLU, « mais qui dit PLU, dit enquête publique… Et est-ce que le propriétaire voudra ? M. Boccarossa prétend avoir conclu un accord de principe avec lui, mais à ma connaissance, M. Caroff n’a pas encore pris de décision. »

Pour en rester aux questions d’urbanisme, M. Gergaud expose la problématique du centre bourg qu’il faut dynamiser. « Il y a beaucoup à faire, mais cela se fera en concertation avec les habitants. Il faut revoir le plan de circulation, les sens, etc. » Plus tard, Mme Bernard explique que le centre bourg est triste et qu’il faut « lui redonner de la couleur. Il faut aider les restaurateurs à refaire leurs façades et on peut d’ailleurs les financer. »

Une habitante se fait incisive : « Et la réunion de 2018 sur l’avenir de la commune, elle est enterrée ? » Réponse de M. Lebas : « L’aménagement fait partie des thèmes qui seront abordés dans le cadre des commissions. » La même dame : « Et la maison Tendron ? » «  C’est imminent. Elle devrait être détruite fin mars. C’est un résultat concret de l’action de ces dernières années. »

« Bien, chef ! »

« Martine ! Tu nous parles de la Maison médicale, rapidement ?! » Mme Galoup : « Bien, chef ! La Maison médicale se fera, c’est une certitude. Mais bien entendu, ce sera en concertation avec la population et avec la profession. » On n’en saura guère plus. « Gérard ! Tu nous parles des finances ? »

M. Le Maulf : « le budget de la commune est sain, elle a les moyens de continuer à se développer ». Une voix de la salle : « Sans augmenter les impôts locaux ? » La question est en réalité technique, car l’État supprime progressivement la taxe d’habitation pour les résidences principales : jusqu’à présent, il rembourse aux communes le manque à gagner, mais qu’en sera-t-il à l’avenir ?

Parmi les projets de M. Le Maulf, la création d’un vrai pôle économique pour soutenir les projets de création d’entreprises : « Il faut aider les jeunes qui veulent s’installer, à monter les dossiers, à effectuer les démarches. Une commission économique rassemblera notamment des représentants des artisans et des commerçants ». Mme Bernard avait aussi précisé de son côté que ces professions, auxquelles elle associe les métiers du bâtiment, doivent désormais travailler ensemble plutôt que de se diviser. M. Pradel a quant à lui proposé de créer un pôle juridique dispensant des consultations gratuites.

Comme on l’aura noté, la référence à la consultation des habitants est constante, au point qu’on se demande si elle ne vient pas combler parfois un déficit de propositions sur certains sujets. Lorsque j’interroge M. Lebas après la réunion sur son intérêt pour l’expérience de Saillans, ce haut-lieu très médiatisé de la démocratie participative qu’il cite dans ses documents écrits, il me répond que c’est surtout un voyage personnel dans de la famille à Kingersheim, dans le Haut-Rhin, autre symbole de ce courant, qui a alimenté sa réflexion. Il y a assisté il y a deux ans à un conseil municipal, et il a surtout été frappé par la qualité de relation et la liberté de ton qui régnaient dans l’équipe municipale. M. Lebas a certainement réfléchi sur le style à impulser dans le cadre d’une équipe, et ses colistiers semblent apprécier.

« Vous avez bien noté ? »

Toutefois, ce n’est pas la même chose que de communiquer au sein d’une équipe ou auprès de la population. Deux exemples au cours de la réunion peuvent l’illustrer. Une dame suggère que l’on donne des noms aux différentes salles de la commune, comme la Salle des fêtes pour laquelle il faut toujours préciser « derrière la Poste ». « Tant que nous avons encore une Poste ! », plaisante M. Lebas. Et il poursuit : « C’est une bonne idée. Oui, on a noté. Vous avez bien noté ? »

Peu auparavant, un monsieur avait demandé si le parking de la pointe du Bile sera aménagé et s’il pourrait être agrandi. « Ce n’est pas un parking », lui rétorque M. Lebas. S’ensuit un échange un peu confus afin de s’assurer qu’ils parlent bien de la même chose. Puis il répète : « Ce n’est pas un parking. C’est une aire libre qui n’a jamais été aménagée pour devenir un parking. » Il ajoute que bien qu’à sens unique, des automobilistes empruntent fréquemment cette route à contresens, qu’il y a une autre aire de stationnement, « mais elle n’est pas praticable ». Il ne sait pas, on verra. J’interroge à la sortie le monsieur en question qui n’a guère, évidemment, l’impression d’avoir été écouté.

Bien sûr, d’autres candidats ou d’autres colistiers ont pu procéder exactement de la même manière au cours des dernières réunions des uns et des autres. Par ailleurs, les partisans de M. Lebas disent souvent qu’il est un peu « carré », disons, voire rugueux, mais qu’avec lui on sait que s’il dit oui, il fera ce qu’il a dit. Ils disent aussi qu’il travaille, qu’il apprend, et qu’ils ont « bon espoir » en voyant la façon dont il évolue… 

1 commentaire sur “« La commune a les moyens de continuer à se développer »”

  1. Réponse à M. Lebas

    Un colistier de M. Lebas est venu à toutes mes réunions pour prendre des notes. Toutes nos réunions sont enregistrées. Je lui propose donc une copie de ces enregistrements pour éviter une transcription entachée d’erreurs.

    A propos du bâtiment des Hauts de Vilaine :

    – « M. Lebas tient à clarifier les choses : « Il n’est pas exact, contrairement à ce qu’on a pu entendre, que la mairie aurait touché 45 ou 50 000 euros pour financer leur démolition. » » –

    Je n’ai évidemment jamais tenu de tels propos. Ce n’est pas la mairie bien sûr qui a touché cette somme mais le propriétaire qui a gagné une procédure en 2009 contre la mairie et l’État représenté par la préfecture.

    A propos du terrain en zone artisanale :

    – Si l’on souhaite y construire des logements pour les jeunes ménages, il faudra attendre la révision du PLU, « mais qui dit PLU, dit enquête publique… Et est-ce que le propriétaire voudra ? M. Boccarossa prétend avoir conclu un accord de principe avec lui, mais à ma connaissance, M. Caroff n’a pas encore pris de décision. » –

    Un accord de principe n’est pas une décision. Et nous avons bien obtenu un accord de principe. Nous avons convenu que ce terrain situé à l’entrée du bourg pouvait être une opportunité pour la construction de plusieurs logements locatifs non saisonniers. Les intérêts du propriétaire doivent également être respectés avec d’autres réalisations. La révision du PLU est bien sûr un passage obligé. Nous aurons donc le temps nécessaire pour réaliser une étude de faisabilité.

    Dominique Boccarossa

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