« Ces tableaux, ça fait du bien ! », se réjouit Monique, assise à la terrasse du Bateau Livre, « c’est l’image d’une femme libérée, qui ne se soumet pas aux attentes de la société. Elle boit et ne tient pas l’alcool, elle parle mal ! »
Carole Bonneaud expose dans la salle du haut à partir d’aujourd’hui, 19 mai, jusqu’au dimanche 23 juin. L’expo s’intitule « Les Pin up vous saluent » et elle s’inspire d’une affiche parue dans le mensuel féministe « Causette » : « I feel gourde, so gourde ». Tout un programme ! A propos, l’affiche de Causette indique en baseline : « Une bonne gourde française ravira toujours les hommes qui ont de la bouteille. »
La faire ressembler à ses personnages
Tous les tableaux de cette exposition déclinent ce même thème : « I don’t get drunk. I just get less classy and more fun ! », « Le rouge me va bien ». C’est drôle, engagé, inventif. Les peintures reprennent le style de l’affichiste, avec des à-plats de couleurs vives à peine nuancés de quelques ombres. Les personnages sont stylisés mais restent proches de nous. Au point que je me surprends peu après à chercher des angles pour photographier Carole en essayant de la faire ressembler à ses personnages. Elle-même me dit d’ailleurs : « j’avais pensé m’habiller en pin up pour venir au vernissage ce matin ». Touché ! Enfin presque : pas loin…
Carole est autodidacte. Elle peint depuis qu’elle est enfant. Au bac, ses dons lui ont fait gagner 9 points à l’épreuve d’arts plastiques. Elle avait adoré sa prof. Même chose ensuite à l’Ecole Normale. Sa dernière expo avant celle-ci avait pour thème « Alice au pays des merveilles » et déclinait l’univers des contes de fées. Carole habite Férel, certains de ses tableaux sont souvent exposés dans le salon de coiffure de sa sœur Lise, ici à Pénestin.
Œuvres vendues à prix « conscient »
Les œuvres sont vendues « à prix conscient ». C’est un principe de responsabilité et d’engagement personnel où chacun, en fonction de sa situation, de ses moyens ou de ses priorités, propose ce qu’il pense être juste. Carole me demande de réfléchir au prix qui pourrait être celui de ses oeuvres : c’est un petit exercice, dit-elle. Je désobéis. Moi qui suis toujours méfiant vis-à-vis du marketing, je me demande si cette technique du “prix conscient”, sans qu’elle le sache, n’est pas un moyen pour réintroduire les idées d’achat, de possession, de valeur marchande, alors que nous sommes là par curiosité et pour le simple plaisir gratuit de regarder. L’envie d’acheter viendra après, peut-être : après, plutôt qu’avant…
Mais les oeuvres parlent d’elles-mêmes : “Nous sommes des couleurs posées sur une toile. Nous nous sommes échappées des mains de notre créatrice. Nous sommes là pour dire, montrer, exprimer, semer la zizanie, susciter la révolte ! Nous sommes des bavardes ! Nous aimons causer, nous ne savons pas compter. Genre pin up, quoi !!”
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Cool!Merci pour ce joli article qui respecte l’ambiance!!!!Carole