Les promoteurs du projet Loscolo ne se laissent distraire ni par le confinement, ni par la crise qui s’annonce…

On s’active à nouveau ces derniers jours autour de la zone Loscolo. C’est tout d’abord l’entreprise Bema (Bois Energie Maine Atlantique), de Nozay (44), agissant pour le compte de Loire Atlantique Développement, qui déploie l’un de ses engins sur la zone. Renseignements pris, ils aplanissent l’accès pour pouvoir retirer le vaste amas de bois issu du défrichement de février. Dont acte. Il va de soi que la poursuite du défrichement est formellement interdite depuis le mois de février et jusqu’en septembre.

Mais ce matin, deux employés d’une entreprise de Vertou, Détect Réseaux 44, sont occupés à tracer des signes cabalistiques allée des Courlis et chemin du Loup, sur le futur tracé de la canalisation d’eau de mer entre la plage du Maresclé et le Parc conchylicole. Il s’agit de signaler la présence des réseaux enfouis en vue du creusement de la tranchée. Cela fait suite aux sondages du sous-sol effectués à l’automne sur le sentier, la plage et les rochers.

Le projet Loscolo poursuit donc son bonhomme de chemin comme si de rien n’était. Comme si, à Pénestin, nous étions aveugles à ce qu’il se passe autour de nous à l’échelle de la planète. Ce matin, Bruno Le Maire, ministre de l’économie, déclarait s’attendre, suite à la pandémie de coronavirus, à la pire récession depuis 1945.

Concrètement, cela signifie que nous allons au-devant de restrictions considérables. Notre niveau de vie va reculer et il y aura peut-être des millions de chômeurs. L’État devra faire des choix stratégiques difficiles pour sauver de la faillite les grandes entreprises comme Air France et bien d’autres, ou pour activer son futur plan Hôpital.

Une période de vaches maigres

Cela signifie aussi et par conséquent que les dotations de l’État, qui représentent un tiers du budget des  communes, des intercommunalités, des départements et des régions, seront très certainement réduites. Nous entrons dans une période de vaches maigres.

Les élus responsables de Cap Atlantique et de la commune bénéficient actuellement d’un sursis : grand bien leur fasse ! Mais cela ne les autorise pas à obérer l’avenir en maintenant à tout crin un projet que plus personne, dans le contexte économique qui s’annonce, ne pourra financer. D’autant plus que son coût a été sous-estimé et qu’il atteindra certainement 5 millions d’euros. Sachant l’incertitude et le manque de visibilité de la situation actuelle, on peut penser qu’aucun commissaire enquêteur ne le validerait aujourd’hui.

Poursuivre coûte que coûte ce projet qui s’avère désormais ruineux, cela signifie qu’il faudra soit rogner fortement la marge de manœuvre des futures équipes, soit… augmenter (fortement aussi, sans doute) les impôts locaux. On dit que gouverner, c’est prévoir. Dans un village comme le nôtre qui a gardé une part de sa ruralité, on serait bien inspiré d’agir avec la sagesse d’un « bon paysan », plutôt que de sacrifier l’avenir à ce point.

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