L’actualité locale est parfois dépaysante. Mais toujours concrète. En vendant ses plants de Cœur-de-boeuf, d’Ananas, de Crimée et de Cocktail à 1 euro pièce et en vendant par ailleurs, chez elle ou sur le marché, des bijoux en argent venus du Niger, Christiane contribue au développement de 3 villages, Gorou Kirey, proche de Niamey, Angoual Saoulo à 250 km à l’Est, et Goofat, près de Agadez.
Comme le Niger n’a aucun accès à la mer, le transport de marchandises ou de matériels ne peut se faire que par avion et est très coûteux. L’association des Amis du Niger a donc choisi de « trouver » de l’argent et de l’utiliser sur place, en concertation avec la population. A Gorou Kirey, elle prend en charge les salaires de deux enseignants et finance la construction d’une nouvelle classe. A Angoual Saoulo, outre la création d’une « case de santé », la construction d’un moulin a libéré les femmes du travail de pilage du mil. Et l’édification d’une simple clôture autour des jardins maraîchers les a mis à l’abri de la voracité des chèvres !
« J’ai connu Alain à la chorale de Camoël »
Comment une Pénestinoise de tout juste 70 ans, ancienne conductrice de tramways et de bus à Nantes, se retrouve-t-elle co-présidente des Amis du Niger, aux côtés d’une Parisienne, d’un Toulousain, d’un Rennais et d’une Normande ? « L’ancien responsable local était Alain Thibaudault. Il vivait au Halguen et est décédé récemment. Il se rendait régulièrement en Afrique. Il discutait sur place avec la population et les autorités et organisait l’aide dans le cadre de cette association créée en 2001. J’ai connu Alain à la chorale de Camoël. J’ai commencé il y a 8 ans à participer aux activités de l’association. A sa mort, j’ai décidé de prendre la relève. »
Christiane n’est jamais allée au Niger : « C’est un voyage difficile, fatigant, qui réclame beaucoup de préparation. » Mais elle ne manque pas de ressources pour apporter sa pierre à l’édifice. Elle qui adore le jardinage et cultive chez elle de magnifiques rosiers, elle revend plant par plant les tomates qu’elle a cultivées. « Cela ne coûte rien. Juste le terreau et le temps que j’y passe. » Elle organise le samedi des ventes de bijoux chez elle : « ces colliers, par exemple, vous voyez, ils sont utilisés pour les mariages. » La plupart sont vendus 25 euros, moins cher que dans une bijouterie de grande surface. Elle en a déposé aussi au Bateau livre. Pas de mélo en tous cas, son seul souci semble être l’efficacité pour « trouver » de l’argent.
Un concert de chants de marins le 1er juin à la Salle des fêtes
Sa passion du chant constitue une autre ressource. Le 1er juin prochain aura lieu un concert de chants de marins à la Salle des fêtes, au bénéfice de l’association. Qui donc a eu une telle idée ? Vous l’avez deviné… Christiane est avant tout une pragmatique qui sait comment se rendre utile dans son association de 150 personnes à l’échelle nationale. Et puis, tant qu’à faire, elle est aussi une pragmatique lorsqu’il s’agit de gérer sa propre retraite.
Elle a la parole facile, avec une voix chantante qui laisse deviner les inflexions de la soprano. « Le temps passe vite à la retraite, et encore plus lorsque l’on a beaucoup d’activités. Mais au moins, on se fait plaisir. » Chaque samedi, elle va au fest-noz. « La danse, c’est un bon exercice pour rester en forme. Vous devriez vous y remettre ! » Le tennis de table aussi, sa première activité à l’association « Sport et loisirs » lorsqu’elle s’est installée à Pénestin en 2005.
« C’est une affaire de féminité ! »
Lorsqu’elle était conductrice de tramways et de bus, elle appréciait avant tout le contact humain. Elle a « fait la nuit » pendant un certain temps. Contrairement à ses collègues masculins qui retournaient leurs rétroviseurs pour ne pas avoir à affronter ce qu’il se passait dans leurs rames, elle n’hésitait pas, malgré son petit gabarit, à dire leur fait à ceux qui fumaient, buvaient de l’alcool ou mettaient leurs pieds sur les banquettes. Avec diplomatie, bien sûr. « C’est une affaire de féminité ! »
« J’ai toujours été dégourdie. Quand j’étais enfant, à Pontchâteau, nous étions 6 frères et sœurs et ce n’était pas facile. Lorsqu’on allait à la fête foraine, on se contentait de regarder. On n’avait pas de quoi se payer les attractions. » Maintenant, une fois par mois, elle retrouve son ancien métier en conduisant le minibus flambant neuf des « Flots bleus », qui amène les seniors de l’EHPAD ou d’ailleurs au club où ils passent leur mardi après-midi. Sûr qu’elle doit savoir dire à chacun le petit mot qui requinque !
Si vous avez besoin d’un cadeau (de Fête des Mères !! Urgence !), passez donc la voir rue de Toulprix. Vous bavarderez peut-être du Niger, ou de bien d’autres choses…
Christiane, Les Amis du Niger, 06 66 44 84 39
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Quel bel hommage ma Christiane !!!
Tu deviens une STAR !!!!
Chantal