Le 1er janvier dernier, je jette un coup d’oeil sur la page facebook Osons Penestin et découvre le message suivant :
« Une très belle année à toutes et à tous. Que 2024 vous apporte de la sérénité, de la paix et des ondes positives. A 13, nous nous efforcerons de faire de ce chiffre porte-bonheur une vraie réussite pour Pénestin et tous ces (sic) habitants. Dans l’attente de la rencontre, recevez ce message de sincérité de l’équipe municipale. »
Etonné de voir que le rétrécissement du Conseil municipal à 13 élus (au lieu de 19) appartenant tous à l’équipe du maire était pris par ce dernier sur le ton de la plaisanterie, sans aucune interrogation sur les raisons ayant conduit à autant de démissions, je rédige un message rappelant notamment la façon dont Christian Mahé, un adjoint dont l’engagement et la compétence étaient largement reconnus, a fait l’objet de réactions haineuses et a été évincé de façon indigne lorsqu’il manifesta ses désaccords avec le maire. (http://www.penestin-infos.fr/la-demission-de-christian-mahe-met-en-jeu-la-capacite-de-lequipe-municipale-a-assurer-la-gestion-courante-de-la-commune/) J’y mentionne également les conseillères qui ont quitté la majorité en décembre 2022 et ont toutes fait l’objet de sanctions brutales s’apparentant à un esprit de vengeance.
Napoléon lui-même acceptait les caricatures
Le lendemain, cherchant à me connecter pour voir si de nouveaux commentaires ont été postés, je découvre un « verrou » qui m’empêche désormais d’accéder à la page Osons Pénestin. Je choisis de ne pas m’en offusquer plus que nécessaire, considérant que cela ne dépasse guère le niveau d’une dispute de bac à sable. Peut-être le maire a-t-il été choqué par l’illustration de l’article reprenant mon message, qui représentait le Christ et les 12 apôtres dans la fameuse Cène de Léonard de Vinci, conservée au couvent de Santa Maria delle Grazie, à Milan. C’est pourtant l’une des principales origines des significations associées au chiffre 13. Et l’exercice du pouvoir, même dans un village de 2000 habitants, ne conduit-il pas à devoir endurer quelques sarcasmes dans la tradition satirique qui parcourt toute l’histoire de la presse française ? Après tout, Napoléon lui-même n’acceptait-il pas de se faire caricaturer ?
Mais certains échanges avec le maire me reviennent à l’esprit. Avant d’être maire, il m’a fait de nombreux compliments sur la qualité du blog penestin-infos. Puis, une fois élu, il m’a répété à plusieurs reprises que ses électeurs disposaient de la page Osons Pénestin pour s’informer, tandis que « les autres » trouveraient leur compte dans penestin-infos. Par la suite, il s’est plaint d’avoir été maltraité à chaque fois qu’il s’est exprimé sur penestin-infos. J’ai procédé à une vérification attentive et il s’avère qu’une telle allégation est totalement fausse. Mais sa religion était faite : chacun chez soi, mettons de la distance entre les uns et les autres et évitons tout risque de rencontre entre des opinions différentes. Ne jetons pas des ponts, érigeons des murs ! La mésaventure que j’ai relatée relève d’une telle mise à distance.
Pourtant, il y a eu une période, maintenant bien lointaine, où le maire trouvait un intérêt à la confrontation des opinions. Lors de sa troisième réunion de campagne, le 20 décembre 2019, M. Boccarossa était présent dans le public, et M. Puisay s’était prêté de bonne grâce à l’échange de vues. Tutoiement, politesse, écoute réciproque, on a maintenant peine à croire que cela ait pu exister. Lisez le compte-rendu détaillé que j’en ai fait, il me semble que cela en vaut la peine ! (http://www.penestin-infos.fr/moi-cette-commune-je-laime-parce-quelle-est-verte-je-laime-parce-quil-y-a-de-lanimation-mais-elle-nest-pas-qua-moi-cette-commu/)
Cependant, ne nous berçons pas de trop d’illusions : M. Puisay n’a jamais jugé utile de rendre la pareille et ne s’est jamais rendu aux réunions de M. Boccarossa, ni à celles de M. Lebas. Une fois le Conseil municipal installé, il y a eu une brève lune de miel. Puis un conflit a éclaté entre MM. Boccarossa et Lizeul. Sollicité par M. Lizeul qui menaçait de démissionner s’il ne tranchait pas en sa faveur, le maire a pris son parti (http://www.penestin-infos.fr/supplique-a-ladresse-de-nos-elus/ ) Dès lors, l’agressivité du maire est allée croissant, entraînant avec lui son équipe. J’ai raconté à plusieurs reprises le climat haineux qui prévalait durant les interventions de M. Boccarossa en conseil. Les interruptions cassantes sous prétexte de confusion entre questions et interventions. Puis la suppression des bureaux municipaux qui permettaient un dialogue entre majorité et opposition dans la préparation des Conseils municipaux.
La mairie de Pénestin fonctionne non pas tant sous le régime de la tyrannie que de la haine
L’histoire de ce demi-mandat correspond à la montée d’une hargne contre l’opposition qui n’a fait qu’empirer. Souvenons-nous des obsèques de M. Baudrais, maire de Pénestin de 1995 à 2020, qui auraient dû être un moment de partage : le maire actuel les a mises à profit pour régler ses comptes avec l’opposition (http://www.penestin-infos.fr/lheure-de-lhommage/ ). Puis des accusations de plus en plus graves au printemps 2023, l’appel aux forces de l’ordre en mairie le 9 juin, le dépôt de plaintes pour diffamation contre MM. Boccarossa et Bernard, ainsi que votre serviteur. Le régime sous lequel fonctionne désormais la mairie n’est pas tant celui de la tyrannie que de la haine. On notera que toute collaboration entre membres de la majorité et de l’opposition a été rendue impossible, les commissions sont devenues des terrains d’affrontement, jusqu’à ce que l’opposition choisisse de jeter l’éponge.
Contre toute évidence, le maire accuse l’opposition de n’avoir jamais fait aucune proposition. Dans certains cas, pourtant, il reprenait à son compte avec deux ans de retard les propositions que lui et son équipe avaient d’abord refusées. Dans d’autres, il refusait de corriger des erreurs grossières, bien qu’elles lui aient été signalées : ex. les 150 000 euros manquants au volet recettes de la Maison médicale (http://www.penestin-infos.fr/lettre-du-comite-pour-penestin-janvier-2024/ ) Lorsque plus de 800 personnes signent une pétition contre la vente du presbytère, il répond, moqueur, que cela signifie que les 1200 habitants restants le soutiennent… A défaut d’accepter le débat, le maire s’est enfermé dans une posture de silence qui s’est transformée en un piège.
Vous aurez noté le nombre de sujets que je renonce moi-même à évoquer de crainte d’écoper de nouvelles plaintes. Un ami m’écrit cette semaine : « J’avoue ne pas comprendre autant d’obstination anti-démocratique dans une commune de 2000 habitants ! Orgueil ou terrible aveu de faiblesse et d’incompétence ? Un mélange des deux sans doute. » Décidément, le maire de Pénestin est devenu pour beaucoup une énigme.
Faut-il lui rappeler que le débat est partie intégrante d’un système démocratique ? Un principe qui rejoint en fin de compte le simple bon sens : on gagne à mobiliser et à confronter des opinions, des compétences et des talents issus d’horizons variés ; cela vaut la peine de consacrer du temps à échanger avec des personnes d’opinions différentes de la sienne, à écouter leurs arguments et leurs objections et à faire l’effort d’y répondre. Autant dans une entreprise que dans une collectivité, autant pour le gouvernement de la République que pour un village.
Les vœux du maire sont un message délivré à l’ensemble des habitants d’une commune et non pas aux seuls membres de son « camp ». Le maire de Pénestin s’en souviendra-t-il demain lorsqu’il s’adressera à nous ? Ou bien a-t-il franchi un point de non-retour ? En effet, il a déjà tellement frappé, exclu, puni, autour de lui, que beaucoup refuseront de croire à ses bons vœux et seraient en droit d’attendre de lui des excuses. On sort ici du domaine de la politique.
Gérard
Un tout nouvel article avec un fil directeur, l’historique de ce mandat. Tu as trouvé le ton juste et rendu sa lecture plaisante. J’espère te relire bientôt.