Pourquoi la presse n’a donné aucune information aux Pénestinois sur la (supposée) tentative de suicide du maire ?

Ce texte fait suite à un événement marquant ayant fait les gros titres dans la presse sans que cette dernière fournisse des éléments précis pour juger de sa véracité ou de sa gravité : la tentative de suicide (toujours supposée) de M. Puisay. 

Cet acte n’a fait l’objet d’aucune enquête journalistique. Les seuls témoins entendus sont des proches et des personnes tenues de respecter un devoir de réserve comme les pompiers, les gendarmes et les professionnels de santé. L’entourage politique, les élus de Cap Atlantique compris, est resté muet et M. Puisay, jusqu’à ce jour, n’a fait aucune déclaration officielle auprès des habitants. 

Pourtant, vu l’impact médiatique et ses conséquences sur les présumés coupables, c’est-à- dire les élus minoritaires du moment, MM. Bernard et Boccarossa, désignés à la vindicte publique par Mme Puisay, (sorte de lynchage médiatique couplé par la volonté d’organiser une marche blanche mais annulée le jour même suite à la parution d’un article plus détaillé), il semble légitime de pouvoir s’assurer de la bonne santé, en particulier de la bonne santé mentale d’un élu, avant qu’il ne reprenne le travail.

Compilation d’informations sur le suicide en général

Quand le médecin urgentiste reçoit une personne dont on dit qu’elle a commis une tentative de suicide, à quoi pense-t-il ?

Il ne pense à rien a priori. Sinon qu’il doit mener une enquête approfondie pour savoir de quoi on parle. En effet, ce terme recouvre une large variété de situations : symptôme d’une maladie mentale chronique, trouble de la personnalité, épisode dépressif plus ou moins réactionnel, jusqu’à la pure mise en scène. 

Il peut s’agir :

1) D’abord de réelles tentatives avec intention de se donner la mort.

2) Mais aussi de lésions auto-infligées non suicidaires, c’est à dire sans intention de se donner la mort.

3) Cela peut être une production intentionnelle ou simulation de symptômes (trouble factice). Ces simulations s’accompagnent souvent d’une perturbation nette de la personnalité et des relations.

4) Enfin il peut s’agir d’une personne feignant d’être malade (avec une motivation évidente) (CIM10 : Z76.5 – compilation diagnostic), association fréquente avec les personnalités histrioniques (le trouble de la personnalité histrionique est caractérisé par un motif omniprésent d’émotivité excessive et de recherche d’attention). 

Par ailleurs, considérer a priori une intoxication médicamenteuse comme une tentative de suicide est une faute. Une intoxication médicamenteuse peut trouver sa source dans un empoisonnement (tiers pour le moins malveillant) ou une erreur, un accident.

A la limite, l’invocation par l’entourage d’une tentative de suicide peut avoir pour but de masquer d’autres troubles pathologiques, sinon, à l’extrême, un homicide.

Mais revenons à la tentative de suicide. Sauf dans des cas extrêmes (par exemple le suicide “d’honneur”, suicide pour éviter la torture ou encore les suites hyperalgiques d’une maladie mortelle), elle témoigne d’une anomalie du fonctionnement psychique. Cette anomalie peut être mineure ou la manifestation d’un trouble mental grave voire, plus rarement, d’une perturbation neurologique. 

Même dans ces derniers cas, les déclencheurs du passage à l’acte peuvent être complexes. On observe fréquemment l’intrication d’un trouble mental caractérisé ou d’une personnalité pathologique, avec une réaction à des circonstances parfois graves, parfois anodines.

Quand il s’agit d’un trouble mental, ce trouble peut être évident, comme chez un grand dépressif. Mais il peut aussi rester caché. Pour établir l’identité et la signification exacte de l’acte présenté comme une tentative de suicide, une enquête précise sur les circonstances exactes de la tentative doit être menée.

Exemple 1 

Dans le cas de dépressions qui relèvent d’une psychose maniaco-dépressive, la dépression, quelques semaines plus tard, pourra être remplacée par un accès d’excitation, d’euphorie et d’hyperactivité : “Tout va très bien…” En réalité, tout va trop bien… Il faudra alors un examen approfondi et prolongé pour relier l’acte suicidaire à son origine psychotique, car il existe des formes atténuées d’excitation qui peuvent passer pour du dynamisme en milieu professionnel, il faudra donc rechercher d’autres signes comme insomnie, perturbation du jugement, dépenses inconsidérées, etc.)

Exemple 2 

La tentative de suicide est aussi fréquente chez ceux qu’on appelait “déséquilibrés mentaux”, les “psychopathes” dans les anciennes classifications. Avec indifférence à autrui, manipulations, absence de scrupules etc. Là encore, il faut une étude précise du cas, sachant qu’il existe beaucoup de formes discrètes, compatibles avec une vie sociale en apparence normale.

Exemple 3

La tentative s’inscrit dans un comportement névrotique, ou un état limite témoignant d’une faiblesse du moi du sujet. Ainsi, il faudra savoir quel a été le moyen utilisé pour la tentative (par exemple la pendaison est un signe d’une intention très forte de mourir). Il faudra connaître quelles sont les doses utilisées s’il s’agit d’une tentative médicamenteuse ainsi que la nature du produit (par exemple, l’ingestion de plusieurs comprimés d’un antalgique ne peut se comparer à la prise, extrêmement dangereuse, de quatre grammes de digitaline en gouttes) ainsi que les circonstances de découverte du sujet (une visite dans la demi-heure suivant la tentative peut aussi faire douter d’une réelle intention de mettre fin à ses jours).

Bien entendu, les soins pratiqués (passage en réanimation, lavage gastrique) peuvent donner une idée a posteriori de la gravité du tableau clinique. Un court séjour aux urgences laisse penser que la santé physique du patient n’a jamais été menacée (ce qui ne présume en rien de sa bonne santé mentale).

En somme, parler de tentative de suicide n’est que le début d’une enquête qui doit être approfondie, dans la mesure où les conséquences peuvent être tragiques et les manifestations ultérieures aussi graves que, parfois, surprenantes.

De manière générale, une tentative doit orienter vers la recherche d’une fragilité psychologique dans la mesure où le sujet, s’il n’est pas atteint d’une forme chronique de maladie mentale ou neurologique, n’a pas été capable de faire face aux évènements auxquels il était confronté.

Si celui ou celle qui a commis une « supposée » « tentative de suicide » occupe une fonction décisionnelle, détient une autorité, assume des responsabilités, il paraît légitime de s’assurer de sa bonne santé, en particulier de sa bonne santé mentale avant qu’il(elle) ne reprenne le travail.

Dominique Boccarossa 

https://www.mcgill.ca/familymed/files/familymed/evaluation_du_potentiel_suicidaire.pdf

8 commentaires sur “Pourquoi la presse n’a donné aucune information aux Pénestinois sur la (supposée) tentative de suicide du maire ?”

  1. “Quand le médecin urgentiste reçoit une personne dont on dit qu’elle a commis une tentative de suicide, à quoi pense-t-il ?
    Il ne pense à rien a priori.”

    Si, si, il pense à quelque chose : il se dit qu’il a signé pour soigner des gens qui n’ont rien fait pour tomber malade – même la nuit, même quand il a déjà eu une journée de plus de douze heures, même quand les gens puent, qu’ils sont désagréables et qu’ils ont une sale gueule.

    Mais il se dit aussi qu’il en a ras-le-bol des zozos qui ont passé depuis longtemps l’âge de l’adolescence, qui font le grand cirque de la tentative de suicide en bouffant deux cachets et qui lui font perdre son temps. Voilà ce qu’il se dit, tout comme les infirmières qui ont bien autre chose à faire.

    Toute ressemblance avec la situation à Pénestin, dans l’ignorance totale dans laquelle les pénestinois sont laissé, ne pourrait être que le fruit du hasard. Il ne s’agit que de préciser ce que pense – pour de vrai – le docteur 🙂

  2. j’ ai croisé 3 fois monsieur Puisay . Toujours détendu et souriant . Drôle de comportement pour un récent suicidé . On ne le croisait pas si souvent au marché ou dans les concentrations publiques, il se montre de plus en plus , pour nous rassurer sur sa santé ou pour continuer à nous prendre pour des jambons ?
    quand je lis les commentaires vides de sens pour soutenir un maire qui n’ est pas une victime mais un manipulateur , je me dis que l’ esbroufe et le mensonge ont encore de beaux jours chez ceux qui regardent le doigt …..

  3. Madame ou monsieur la mouette

    Citer un poète pour vous servir de ses pensées ne vous grandira pas. M. Puisay, de même, utilise fréquemment des citations comme un faire-valoir auprès des habitants. Ainsi, du haut d’une pensée qui ne lui appartient pas, comme vous, il mime sans discrétion des auteurs ou des chefs. Quand je relis ses interventions calomnieuses envers M. Bernard et moi-même, cette fois sans citation, sa pensée cachée surgit comme un diable de sa boite. Votre syntaxe et votre sémantique ressemblent étrangement à la sienne, comme un air de famille.

    Mais pourquoi la presse n’a donné aucune information aux Pénestinois sur la (supposée) tentative de suicide du maire ? Vous avez peut-être une réponse ?

  4. Brassens doit bien rigoler quand il voit les gens bien intentionnés courir après tant de vérités qu’ils ne peuvent plus contrôler. A quand la suite du feuilleton qui ne fait pas rire tout le monde? Le petit monde de Don Camillo renaît de ses cendres car l’intérêt commun depuis longtemps n’appartient peut être plus qu’aux plus malins.

  5. Après la feuilleton politico judiciaire de cet été, à travers une tribune toujours à charge, on nous sert à présent un “traité de psychologie” … on nage en plein délire…
    Pourtant, ce blog “d’information” devait abandonner tout esprit clanique ou partisan, et se consacrer à sa seule et unique raison d’être, c’est à dire informer les Pénestinoises et Pénestinois, et non propager tout ce qui, jusque là n’a que l’inconsistance d’une rumeur…

    1. Monsieur, je retiens un mot dans votre message : “une tribune toujours à charge”. C’est vraiment l’impression que vous ont donnée les articles de ces derniers mois ? Vous lirez peut-être mon prochain article qui relate mon audition à la gendarmerie. Le maire et 3 adjoints m’ont attaqué en diffamation, l’amende que je risque peut aller jusqu’à 45 000 euros Je pourrais vous montrer les commentaires élogieux sur ce blog, par exemple au moment de la campagne des Municipales. Le maire actuel n’était pas le dernier à me complimenter. Puis je pourrais vous expliquer quand et dans quelles circonstances, précisément, il a décidé qu’il serait plus avantageux pour lui de faire de moi un “ennemi”. Mais je ne jouerai pas au jeu de celui qui est le plus “victime”, très peu pour moi. Je reviendrai sur les rapports entre l’information et la rumeur, qui n’est pas “inconsistante”, loin de là. Les rumeurs naissent partout, spontanées ou pas. Il y en a même qui sont lancées directement depuis la mairie, mais vous direz que mon commentaire est à charge. Il y en a aussi qui ont été lancées par une personne dont je suis proche, et j’ai réagi avec tellement d’énervement qu’elle a cessé de me parler, mais vous direz que je suis maso, et on retombe dans le “traité de psychologie”. Moi, je vous dis que cet article est respectueux, intelligent, bien documenté, et utile. Prenez le temps de lire attentivement. On a souvent tort de juger trop vite.

  6. Comme beaucoup de gens, j’ai malheureusement vécu, de près comme de loin, la perte de personnes qui se sont données la mort. J’ai aussi assisté à des suicides ratés à répétition. Et je n’ai pu constater qu’une seule chose : si elles veulent se tuer, elles prennent les vrais moyens. Elles n’ont pas peur d’avoir mal car le mal est déjà plus fort dans leur vie.
    Quelques personnes ratent leur suicide par maladresse. C’est une réalité. Mais comme j’ai pu le voir, celles ayant travaillé en milieu médicalisé, ne se loupent pas. Ils connaissent les doses avec des médicaments. Comme dans le milieu agricole, avec la pendaison ou le fusil, il n’y a pas de raté. Les suicides à répétition ou faux suicide sont parfois des appels au secours. Les suicides à répétition peuvent aussi être du chantage envers des proches, le milieu familial ou professionnel. Ils utilisent leur suicide raté comme moyen de communication ou de pression. Ils utilisent aussi cette dimension impressionnante de ce que peut vouloir signifier la décision d’un homme ou d’une femme de passer de l’autre côté. Dans ce cas, tromperie ou manipulation, cela peut ressembler à un manque de respect flagrant envers tous ceux qui, lucidement, ont réussi à mourir.

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