La troisième plainte
Question : « Cette duplicité explique notre difficulté à séparer les ambitions personnelles d’un intérêt pour le bien commun. Ainsi, pour justifier la vente du presbytère au Diocèse, un bâtiment communal et son terrain constructible en plein centre bourg, M. Puisay a déclaré avoir besoin d’argent tout en le cédant au prix le plus bas et avec une réduction supplémentaire. Pourquoi un tel mensonge ? Ce cadeau au bénéfice de l’acheteur est-il un acte de foi ? Un arrangement complice avec le diocèse du Morbihan ? Ou bien serait-ce la maladresse d’une incompétence ? La question est légitime car vendre, du moins brader, un bien communal qui pourrait profiter aux Pénestinois(es) sans pour autant délester la commune de ses charges financières, laisse perplexe ».
Avez-vous écrit ce texte ? Et pourquoi « un arrangement complice avec le diocèse » ?
Réponse : Oui, je l’ai écrit. Lorsqu’un bien est vendu au prix le plus bas à un seul postulant et qu’une ristourne supplémentaire est votée par certains élus, on peut et on a le droit de poser des questions. Quand une décision prive la commune d’un foncier essentiel à la vie sociale et économique, on peut poser des questions. Quand M. Puisay, pour justifier cette vente, déclare avoir besoin d’argent sans faire un appel au plus offrant, on peut encore poser des questions. Nous l’avons donc fait en conseil municipal, sur nos lettres ouvertes et le bulletin municipal. Nous n’avons eu aucune réponse. On peut donc se poser des questions.
Mais les habitants qui ont signé contre cette vente (près de 850) ne sont pas dupes. L’avis du service des domaines n’est qu’un avis. Généralement leurs estimations sont basses pour éviter qu’une mairie ne vende un bien encore en-dessous de ce seuil. Quand un propriétaire veut céder son bien il affiche le prix le plus élevé du marché et le vend également au plus offrant. M. Puisay fait l’inverse, il vend au plus bas à un seul postulant.
Sur notre lettre N°7 de décembre 2022, nous avons expliqué en détail l’absurdité de cette vente qui constitue un appauvrissement patrimonial important (terrain et bâti en plein centre bourg). De plus, le prix de vente aura un impact limité sur les ressources de la commune. Si le Diocèse fait une excellente affaire en achetant ce bien, la commune perd de l’argent et un potentiel constructible pour de multiples projets. Dans le bulletin municipal, d’avril 2023, nous avons posé les mêmes questions. M. Puisay n’a jamais abordé ce sujet brûlant dans un bulletin ou publiquement.
Au conseil municipal de janvier 2023, M. Puisay déclare aux élus qu’il attend de signer la vente du bâtiment et son terrain après les délais du recours gracieux puis du contentieux, alors que le montant de la vente est déjà sur le Grand Livre Comptable en décembre 2022. Contre-vérités après contre-vérités, nous n’avions pas d’autres choix, en tant qu’élus, de poser toutes ces questions : « Ce cadeau au bénéfice de l’acheteur est-il un acte de foi ? Un arrangement complice avec le diocèse du Morbihan ? M. Puisay, chef de file de sa majorité avait l’obligation de répondre. Son mutisme a créé de la suspicion parmi les habitants. Dans ce cas précis, le manque évident de transparence s’apparente à de la duplicité.
Nous avons rencontré le vicaire général du diocèse de Vannes-Morbihan, le père Le Bigot, (« premier adjoint » de l’évêque), qui nous a avoué ne pas comprendre cette opposition de la part de nombreux Pénestinois. Car cette vente, disait-il, était prévue dans le programme électoral de M. Puisay. Soit le père Le Bigot se trompe, soit c’est M. Puisay qui ne lui a pas dit la vérité. Encore. Il suffit de relire son programme pour comprendre que ce projet de vente n’existait pas. Ses électeurs n’étaient donc pas au courant de ce projet sauf quelques catholiques bien-pensants. Le diocèse réalise une excellente affaire mais la commune et ses contribuables perdent de l’argent. Est-ce normal ?
L’argent collecté auprès des Pénestinois (plus de 5000 euros avec l’association « Sauvegarde du Patrimoine de Pénestin »), nous a permis d’ester en justice contre la délibération qui autorisait cette vente. La majorité des requérants sont des habitants. Nous attendons la suite de la procédure.
La quatrième plainte
Question : « Vous qui nous représentez, élu(e)s de cette majorité, nous avons eu honte. Honte de cet arrangement complice avec le diocèse, honte de cette église censée représenter et unir croyants ou non croyants, honte de cette confiscation au détriment des contribuables pénestinois(es). Honte de vos mensonges. Honte de vos prestations granguignolesques, politiques, diront certains, honte de votre irrespect envers une citoyenne connue pour son dévouement auprès des Pénestinois(es), honte de vos faux semblants, honte de vos réalisations tape à l’œil, honte des privilèges accordés, honte de votre indécence vis-à-vis de la gent féminine… » Qu’avez-vous à dire sur les parties surlignées ?
Réponse : j’ai déjà évoqué cette indécence à nier une vérité dans les précédentes plaintes. On peut citer les plus remarquables comme les plus grossières avecM. Bauchet en commission du PLU, lorsqu’il prétend ne pas avoir voté en conseil municipal pour la vente d’un terrain communal à sa fille (enquête en cours d’instruction) lorsqu’il prétend ne pas avoir dissimulé un document, lorsqu’il prétend que l’on ne peut pas faire de piste cyclable sur un site Natura 2000, etc…de même pour M. Puisay, à propos de la vente du presbytère ou d’une délibération sur la vente d’un terrain à un particulier. Lorsque M. Puisay dit « respecter les lois, dialoguer, échanger, déléguer et décider en fonction du mieux-disant » il réalise le contraire. Lorsqu’il dit « être attaché au principe de bureaux municipaux où tout le monde peut venir, et où l’on discute en amont des décisions à prendre en Conseil municipal », lorsqu’il déclare quenotre liste « ne fait jamais de propositions constructives » alors qu’il ose dans le bulletin d’avril 2023, promouvoir une de nos nombreuses propositions (Conseil Municipal du 15 juin 2020 – Bulletin municipal octobre 2020 ) et lorsqu’il déclare dans le bulletin municipal d’avril 2023 « nous ne faisons qu’appliquer les propositions pour lesquelles nous avons été élus », M. Puisay comme M. Bauchet, cumule des contre-vérités. A-t-il supprimé les bureaux municipaux ? Oui. A-t-il été élu pour vendre le presbytère ? Non.
Fin avril, de fausses informations dans la presse nous ont accusés d’avoir « harcelé, violenté, malmené, diffamé, agressé » M. Puisay. Comment des élus locaux de la République peuvent-ils adresser sciemment de fausses informations à la presse ? La violence des propos a été clairement orientée pour occulter et minimiser dans le même temps, la gravité de la plainte déposée contre M. Puisay (présumé innocent) pour agression sexuelle et harcèlement (Ouest France). En criant haro sur des élus de la minorité également au service de la nation, en s’élevant avec indignation contre eux, en attirant la haine et la colère contre eux, M. Puisay a nié et rejeté la nécessité d’une opposition au sein d’une démocratie.
Nos 8 lettres ouvertes et nos 13 articles sur le bulletin (70 articles) ont dénoncé ces comportements indignes d’un élu de la République. Ces faits sont aussi clairement identifiables sur des documents officiels comme les procès-verbaux et ceux en notre possession.
Oui, nous avons eu honte « de son irrespect envers une citoyenne connue pour son dévouement auprès des Pénestinois(es). Durant la période Covid, tous les conseils municipaux étaient inaccessibles aux habitants. Sans que personne ne le sache ou le comprenne, le huis clos existait sans aucune déclaration préalable. Pas de public, pas de témoins. Cette personne s’est présentée (elle bénéficiait des autorisations Covid et tous les élus présents la connaissaient) au cours d’un conseil pour présenter aux élus son point vue sur une délibération qui la concernait directement. Le maire n’a pas songé un seul instant à suspendre la séance pour l’écouter, ni même pensé à lui dire d’attendre la fin du conseil. Il lui a demandé de partir. Oui, j’ai eu honte de cette inconvenance et de ce mépris envers une personne reconnue professionnellement par une grande majorité de Pénestinois. Nous sommes une petite commune de 2000 habitants pas une mégalopole où l’anonymat est une norme. Le pouvoir de M. Puisay manque de subtilité. Cette indélicatesse, proche de la muflerie, m’a révélé la vraie nature de cet homme. Ce jour, j’ai regretté mon silence.
Les « privilèges accordés » pour un emploi (la fille d’un élu de sa liste immédiatement embauchée après les élections), pour la vente d’un bien communal, quelques « services » à ses principaux soutiens, etc…sont apparus dès le début de sa mandature.
Quant à cette « honte d’une indécence vis-à-vis de la gent féminine », elle couvre un ensemble de propos ou de comportements de quelques élus vis-à-vis d’élues au sein de cette même majorité. Condescendance, irrévérence ou dédain, voire harcèlement indélicat, ont jalonné leur parcours d’élues et parfois devant témoins, sans aucune mauvaise conscience de l’ensemble de cette majorité. Les trois élues, qui ont quitté ce groupe, sauront en parler mieux que moi.
Question : L’agression sexuelle en fait-elle partie ?
Réponse : Je n’en parle pas dans le texte que vous venez de citeret je ne pouvais pas en parler. Personne ne pouvait en parler.
Question subsidiaire du gendarme :
« A peine rentré de ses vacances au Vietnam , Pascal Puisay, maire de Pénestin, présidera un Conseil municipal le vendredi 9 juin. Malgré ses casseroles qui brinquebalent les unes contre les autres, il entend rester maire. Et même, cela va pour lui de soi, vice-président de Cap Atlantique en charge de la transition écologique climat-énergie-transports. Voilà un homme qui n’est pas turlupiné par le doute ». Avez-vous participé à la rédaction de ce texte ?
Réponse : Non. M. Cornu en est l’auteur. Il doit probablement faire référence à des événements parus dans la presse comme la « supposée » tentative de suicide de M. Puisay, jamais clairement explicitée. Et peut-être en référence aux plaintes que l’on a déposées à la suite de cet événement. L’épouse du maire, Mme Puisay, a aussi participé activement aux allégations publiques contre deux élus minoritaires par le biais de la presse. Avec la collaboration de M. Criaud, Président de la communauté de commune, il était même envisagé d’organiser « une marche » sur le département et à Pénestin pour soutenir M. Puisay (presse : l’Echo de la Presqu’île). Nous étions la cible. La marche a été annulée le jour même à la suite d’un autre article (Ouest France) qui rappelait que M. Puisay devait être entendu dans le cadre d’une garde à vue pour agression sexuelle. Sans cet article, cette soi-disant « marche pour une société apaisée » aurait dressé une partie de la population contre une autre, avec des risques importants de troubles à l’ordre public.
Dominique Boccarossa – Frédéric Bernard
Le citoyen d’une commune devrait non seulement avoir la possibilité et le droit de poser des questions , mais il en a également le devoir quand l’incompréhension s’invite au débat démocratique. Et c’est bien souvent l’absence de réponse qui, à son tour, invite le doute. Merci de poser ces questions pour ceux qui n’ont pas d’accès aisé à la tribune
Pourquoi donc la justice s’intéresse t-elle davantage à celles et ceux qui dénoncent des faits – des lanceurs d’alerte en quelque sorte – qu’à enquêter et éventuellement condamner les responsables ( présumés innocents cela va sans dire ) de ces faits eux mêmes ? Je m’interroge.