Un temps de chien

Par Gérard Cornu

Le groupe de la GLP (gouvernance locale partagée) se méfie des journalistes. Les journalistes ont aussi des raisons de se méfier de certains de ses membres.

L’article sur le retrait de la GLP de la course aux Municipales a été lu plus de 500 fois à ce jour. Je pense avoir rendu un service en diffusant cette information. Ouest France a écrit un article sur le même sujet trois jours plus tard, en conjuguant, comme à sa malheureuse habitude pour ce qui concerne notre commune, les fautes de français et les erreurs d’interprétation : je ne pense pas en effet que Bénédicte Dupé ait pu dire, même si la communication téléphonique était mauvaise, que « Claude (sic) Lebas (…) fera des commissions extra-municipales. Là, on a gagné quelque chose [ ??]. L’idée est de continuer d’aller aux réunions [de la GLP ? de M. Lebas ? de M. Lebas et de M. Puisay ?], et de faire en sorte qu’il y a (sic) beaucoup de participation. »

J’ai fait l’objet d’attaques personnelles de la part de Pierre Blaize pour avoir publié trop tôt mon article, et ainsi ne pas avoir respecté la demande qui m’avait été faite « de ne rien publier tant que nous n’aurions pas contacté la totalité des candidats sur la liste ». En réalité, seuls trois candidats étaient absents lors de la réunion du 9 décembre et leurs cas ont été évoqués un par un dans la discussion qui a suivi, jusqu’à ce qu’il ne reste plus d’objection à ce que je diffuse l’information sur ce blog.

J’ai répondu de façon détaillée et sans agressivité à M. Blaize, en m’attachant surtout à défendre ma déontologie qu’il avait mise en cause. C’était le mardi 10 décembre. Depuis, M. Blaize n’a pas jugé bon de répondre, ni pour se justifier, ni pour s’excuser. Il m’a gratifié d’un silence que je juge méprisant, le même qui m’avait déjà été opposé par M. Baudrais lorsque je lui ai annoncé dans une lettre détaillée la création de ce blog, par M. Lebas lorsque je lui ai proposé, comme aux autres candidats, de s’exprimer dans ce même blog durant la campagne, par les technos et les élus de Cap Atlantique lorsque j’ai dénoncé des manquements graves dans le cadre du Comité de suivi Loscolo. Quel temps de chien, décidément !

Ce silence confortable (il n’y a pas à se fatiguer, à réfléchir à ce que l’on va écrire) et en même temps prodigieusement efficace (il suffit à signifier à l’interlocuteur qu’il ne compte pas, qu’il n’existe pas, qu’il n’est pas digne d’une réponse, qu’il n’est pas digne tout court), ce silence, dont on aurait pu supposer à tort qu’il était l’arme du pauvre, est en réalité l’arme des notables qui ne souhaitent pas être dérangés dans leurs certitudes.

Il me touche parce que 1) je m’applique pour ma part à faire circuler les mots et les idées dans notre commune, et 2) je suis sensible à toutes les injustices, y compris lorsqu’elles me concernent !

Il y a pire, cependant. Une personne, qui a joué un rôle important dans la liste GLP « Pour une commune qui vous ra/ressemble », a bien voulu me traduire en « mots » ce que recouvrait le silence de M. Blaize. Je n’aurais pas dû tenter de me justifier, m’a-t-elle expliqué, j’aurais dû reconnaître que j’étais dans mon tort, que j’avais fait une « connerie ». Lorsque j’ai répondu que je n’avais rien à me reprocher et que je m’étais expliqué par écrit, la personne m’a signifié que mes explications n’étaient que « de la rhétorique » et, pour cette raison, n’avaient pas justifié que M. Blaize y réponde. Voilà qui fait plaisir à entendre quand on s’est efforcé d’exposer les valeurs auxquelles on est le plus attaché. Elle ajoutait que j’avais perdu la confiance d’un grand nombre de personnes.

Avais-je tort de ressentir une grande violence dans le silence de M. Blaize ?! Et avais-je tort de considérer qu’il traduisait des certitudes tellement ancrées que rien ne pouvait secouer leur force d’évidence ? Pas même ces « règles de fonctionnement » qui servent de cadre aux réunions de la GLP : « Chacun a le droit de penser ce qu’il pense et de l’exprimer. » « Personne n’a raison, chacun a son point de vue. » Désormais, certains sont tellement sûrs d’avoir raison qu’écouter le point de vue d’un interlocuteur leur parait du temps perdu : ne te justifie pas, reconnais que tu as tort !

J’écris tout ceci, car je ne souhaite plus être ennuyé par ces stupidités. A supposer que j’aie réellement commis une faute en publiant mon article le 10 décembre, je suis tenté de demander combien de fautes et d’erreurs d’une toute autre gravité ont été commises pour en arriver à faire fuir au fil des mois tant de participants qui s’étaient engagés au départ avec enthousiasme dans le projet de la GLP. Combien de fautes et d’erreurs pour en arriver à laisser maintenant les électeurs, après leur avoir fait miroiter l’espoir d’un changement, face au choix étriqué entre deux candidats qui ont tous deux pioché dans le conseil municipal actuel pour constituer leurs listes ? Et combien de fautes et d’erreurs pour en arriver à gâcher une aussi belle opportunité d’approfondir la démocratie et de bâtir une indispensable politique de l’environnement, de l’urbanisme, de la mer et de la culture à Pénestin !

4 commentaires sur “Un temps de chien”

  1. Eh oui, la politique est porteuse d’agressivité, et les journalistes en font souvent les frais.
    Pourtant, votre blog apporte des informations précieuses dans différents domaines, c’est aux lectrices et lecteurs de faire la part des choses.
    Je souhaite qu’il continue à nous informer dans tous ces domaines, les élections municipales ne sont pas a elles seules la vie de la commune.
    Bonne continuation et bonnes fêtes à vous ainsi qu’à tous vos lectrices et lecteurs.

  2. purée, je pensais que le temps du stalinisme était révolu , mais tout est possible à Penestin !

    je l’ai personnellement subi à une époque , mais après avoir vécu le pire récemment , tout glisse sur moi , dorénavant ….

    bon vote à tous, pour ceux qui arriveront à choisir en mars !

  3. Bonsoir Gérard, Je ne veux pas me servir de la tribune que tu offres aux pénestinois pour régler des comptes avec toi. Je n’ai pas de comptes à régler, je tiens simplement à rétablir les faits. Je ne t’ai pas répondu tout simplement parce-que je n’ouvre pas ton blog tous les jours. Le temps passe vite et j’ai comme tout le monde une vie personnelle. Donc, si je ne t’ai pas répondu c’est parce-que je ne découvre qu’aujourd’hui ce que tu me reproches.
    Pour ce qui concerne mes reproches à ta publication rapide de l’info sur le retrait de la liste “pour une commune qui vous re/rassemble”, ils ne se résument pas uniquement au fait que les candidats n’étaient pas tous présents quand la décision a été prise. Je t’ai reproché de ne pas nous avoir laissé le temps d’en informer les 70 personnes qui nous ont fait la confiance de nous donner leur adresse mail. La simple correction imposait de mon point de ne pas leur laisser apprendre la nouvelle par quelqu’un ne faisant pas partie du groupe de lancement dont mon épouse et moi-même sommes membres. C’est le seul reproche que je t’ai fait. Que le mot déontologie t’ait fait réagir ne m’étonne pas, mais pour moi il doit aussi recouvrir le respect de ce que te demandent tes interlocuteurs tant que ce n’est pas une demande de censure. Mais une demande de délai de 24 heures ne me semble pas mettre en danger la liberté de la presse.

    1. Voilà un ton enfin plus urbain que celui de ton commentaire du 10 décembre qui comportait un certain nombre de piques malveillantes à mon égard.

      Tu ne me reproches plus de ne pas vous avoir laissé le temps de prévenir les trois membres de la liste dont il a été question. Dont acte et tant mieux, car cette discussion était pesante. Ton seul reproche concerne désormais l’information délivrée aux 70 sympathisants. Effectivement, je n’ai répondu sur ce point dans aucun de mes deux messages. Ma réponse est simple : je n’ai pas entendu cette demande, ni durant la réunion, ni de ta part durant les 10 minutes que nous avons ensuite passées ensemble. Je n’exclue pas qu’elle ait pu être formulée. J’ai déjà dit que cette partie de la réunion m’a parue confuse. J’ai pris des notes, mais je ne peux pas être certain d’avoir tout entendu, ni tout retenu. Il n’y a pas plus à dire sur le sujet : je ne peux pas répondre à une demande que je n’ai pas entendue. Quant aux sympathisants en question, ils ont certainement des choses à dire, sur le contenu de l’information plus que sur son véhicule, mais cela, c’est une autre affaire…

      D’un point de vue technique, ta demande telle qu’elle est reformulée aujourd’hui correspond à un « embargo » de 24 heures. Je regrette de ne pas avoir eu la présence d’esprit de m’assurer, à la fin de la réunion, que nous étions tous d’accord sur les conditions de diffusion de l’information. Si cette demande d’embargo avait été formulée, je l’aurais acceptée, et cela m’aurait peut-être évité la perte de confiance de la part d’un certain nombre de personnes dont il m’a été fait état. Je retiens pour ma part la « leçon ».

      Je suis heureux en tous cas que cette polémique cesse entre nous, car de tels conflits me mettent mal à l’aise.

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