Le Diable probablement !

Qui oserait dénoncer un fait pour protéger l’intérêt général ou s’opposer à la dilapidation du bien commun ? Qui oserait apostropher des élus irrespectueux du droit ? Qui oserait signaler des constructions litigieuses ? Qui oserait contredire les décisions d’une équipe municipale ? Qui ose revendiquer le droit au débat ? Qui ose ester en justice contre la vente du presbytère ? Qui encore osera défendre le territoire de la commune contre une spéculation hors-la-loi ? 

Echo

Difficile de se loger à Pénestin. Mme Girard, adjointe aux affaires sociales (CCAS), précisait dans Ouest France en mai 2021 : « plus de 20 personnes attendent un logement social sur la commune mais très peu se libèrent. On n’a pas de logement d’urgence non plus. Et puis le bailleur social (BSH) a une voix prépondérante même si nous proposons trois demandes prioritaires sur une année ». Certains(es) Pénestinois(es) prioritaires (maladie, handicap, famille) sont en urgence depuis presque dix ans. 

L’anecdote

Les élus(es) démissionnaires ont reçu un courrier de la mairie qui exige le remboursement d’un trop perçu de 14,98 euros sur leur indemnité mensuelle du mois de juin de 89,84 euros. A défaut de paiement et à l’issue d’un délai de trente jours, une procédure sera engagée pour obtenir la somme précitée. 

Par contre, on ne sait toujours pas si l’élue de la majorité absente pendant une année au conseils municipaux a perçu ou remboursé son indemnité ou si le maire a préféré lui en faire cadeau (soit 1078 euros) 

On ne sait pas non plus si la secrétaire de mairie qui s’est octroyé entre 2017 et 2019 la coquette somme de 14 698 euros sans pouvoir la justifier sera poursuivie (Chambre régionale des comptes de Bretagne). 

Historiette

Madame Bretonneau, adjointe aux finances, aurait porté plainte pour agression physique. D’après des sources sûres et des témoins présents sur les lieux, en l’occurrence le marché de Pénestin, un simple tapotement sur l’épaule de Madame Bretonneau, (geste familier qui peut recouvrir plusieurs significations comme rassurer quelqu’un ou bien encore : on verra ça plus tard, continuez comme ça, etc.) serait à l’origine de la plainte. 

Imaginer que certains(es) élus(es) profitent de leurs statuts pour s’octroyer des droits et des pouvoirs qui dépassent leur fonction, est-ce une mauvaise pensée ?

Postérité

La peur de disparaître sans laisser de traces a souvent hanté les élus locaux. Leur règne eût-il été des plus médiocres, il leur a tout de même fallu laisser une preuve indélébile de leur passage sur terre. Le problème, comme dans tous les domaines, n’est pas le principe mais la façon dont on l’applique. Ainsi, Il est préférable de savoir si le but premier de l’élu qui est à l’origine d’une construction est de servir en priorité l’intérêt commun ou son propre intérêt… 

Le moyen le plus efficace et pacifique de laisser un témoignage de son action est de bâtir quelque chose, pas des logements ou des trottoirs car c’est la banalité du job de tous les élus, mais un « vrai » bâti dont la seule édification suffit à faire événement et produit dans le même temps un effet « vitrine » pour une campagne électorale (ex : le club nautique créé par des Pénestinois dans les années 60 mais dont le nouveau bâti est inauguré avec le nom de M. Chesneau, ancien maire de Pénestin de 1969 à 1989 aujourd’hui décédé). 

Concernant « La maison de santé » nous aurons probablement la réponse dans quelques années (construite aux frais du contribuable mais aussi avec le foncier de la commune et la vente du presbytère et son terrain constructible). En attendant, selon le peu d’informations dont nous disposons, un seul médecin l’occupera à mi-temps en attendant la relève. Les infirmières pourront l’occuper ou non selon leurs besoins et leurs moyens et le dentiste n’est qu’une obscure hypothèse car il faut rajouter un bâti spécifique à la profession, comme M. Puisay l’a expliqué en conseil municipal. Malheureusement, le parking est déjà trop juste et il « débordera » naturellement sur celui de la médiathèque ou de l’office du tourisme. Pour les vélos « il y a déjà un parking près de l’office du tourisme », dixit M. Lizeul, l’adjoint aux travaux. Il est vrai que l’emplacement, choisi par la majorité, n’a jamais été débattu en conseil municipal malgré la demande des élus minoritaires du Bon Sens pour Pénestin. 

Quel bagou !

Le 15 janvier 2020, M. Puisay, le maire de Pénestin, déclarait : « La concertation, la communication, la transparence et la circulation de l’information m’ont toujours animé et c’est comme cela que j’ai toujours construit ma vie personnelle et professionnelle. Avec tous demain, elle animera ma vie politique pour qu’aucun projet d’envergure ne reçoive pas l’avis de toutes et de tous ».

Bigre ! comme cela est bien dit ! 

En réalité et en à peine quatre ans, nous avons vécu la disparition d’une démocratie de proximité, la suppression des bureaux municipaux, des commissions sans compte rendu, des réunions sans débat, la dissimulation de documents, la langue de bois, la sanction, l’opacité, une participation citoyenne galvaudée. Des mensonges ont aussi été révélés à plusieurs reprises par les élus minoritaires du Bon Sens dans le bulletin municipal et les lettres ouvertes. Cette imposture, des Pénestinois refusent encore de l’admettre malgré les bévues qui impacteront la commune, tant financièrement que sur l’organisation du territoire. 

Mme Peneau-Mirassou, élue de la minorité en début de mandat, parlait d’un « verrouillage du débat démocratique » qui crée « un climat glauque ». M. Puisay, écrivait-elle, « conduit les réunions en érigeant pour principe de ne tenir aucun compte des suggestions et avis émis par la minorité ». Le concept même de débat était pour ainsi dire rayé de notre institution locale. Aujourd’hui encore, les quelques élus restants sont tellement sûrs de leur bon droit qu’ils en oublient les règles élémentaires d’une charte nationale, même si « par habitude » encore, ils l’ont votée en début de mandat. Un conseiller vote pour l’embauche de sa fille, un adjoint participe aux appels d’offres qui favorisent un proche, pour la vente d’un terrain communal, pour un emploi, pour un logement, etc…

Ce maire qui ne doute de rien et qui a de la suite dans les idées, déclarait en janvier : « 2023 restera une année au cours de laquelle j’ai le profond sentiment que la démocratie aura été bafouée. Une année où aura eu lieu la démission de l’ensemble des deux listes d’opposition. Leurs démissions, malheureusement, nous privent d’une opposition, de débats contradictoires, et je trouve vraiment cela dommageable pour la démocratie ». 

On songe naturellement au cynisme, à l’impudence et à l’outrecuidance de certains hommes politiques qui font la une du moment. M. Puisay, très loin des hautes sphères de la politique, a tout de même eu sa part d’articles dans les journaux locaux pour des affaires qui donnent la nausée. Mais c’est peut-être finalement cette émergence d’une gouvernance sans répartition qui est la plus intéressante. Sans cesse, cet élu fait référence à la démocratie et au débat, tout en appliquant leur contraire. On assiste à la naissance d’une conduite autocratique, qui aboutit généralement à un système autoritaire décrit dans les livres d’histoire. Et de suivre cette évolution dans la vraie vie a quelque chose de troublant. 

Aux prochaines élections, vous demanderez, je demanderai aux élus locaux de bien traduire leurs pensées et leurs actes. Voter une charte de bonne conduite ne suffira pas.

L’événement PLU

Les études sur la révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) en commission ont révélé l’inaptitude de M. Puisay et celle des élus de la majorité, à proposer des orientations pérennes et constructives.  Les seules propositions, que M. Puisay rattache à son «programme politique», ont été de redéfinir des extensions d’urbanisation déjà localisées par la précédente municipalité depuis 2010 et de satisfaire à des organisations extra communales au mépris parfois de la Loi Littoral ou à quelques particuliers bien placés pour avoir de l’influence sur le foncier au sein de la commune. L’enquête publique ouverte à partir du 20 février permettra de confondre, preuves à l’appui, ces délits de favoritisme ou ces conflits d’intérêts comme de soumettre les erreurs ou les stigmates d’une étude bâclée sur certains sujets.

Le projet de révision d’un PLU doit être en compatibilité avec les orientations d’un Schéma de cohérence territoriale(SCOT). Celui de la communauté d’agglomération – Cap Atlantique/ Presqu’île Guérandaise – a été validé en 2018 et le PLU de Pénestin avait trois ans pour s’aligner sur les nouvelles orientations. Aujourd’hui, le SCOT est de nouveau sur la table des élus maires pour être en conformité avec les directives et lois nationales (loi Elan, loi Climat et résilience, projet de mobilité, logements, Atlas de biodiversité des 15 communes, etc…) et sera finalisé fin 2025. 

Pourquoi M.Puisay n’a-t-il pas attendu 2025 pour intégrer les nouvelles directives et les inclure au nouveau PLU de Pénestin ?

Tout simplement parce que les grandes orientations territoriales seront plus contraignantes et incontournables et que sa politique locale, comme par exemple la vente d’un important foncier communal pour des intérêts privés, ou l’étalement urbain hors agglomération, sont à l’antipode des engagements futurs de l’agglomération. Ainsi, il a préféré « bâcler » certains sujets, en omettre d’autres, plutôt que de prolonger les études d’une année supplémentaire. 

Aujourd’hui, un nouveau schéma de développement économique est en cours de rédaction par les élus de la communauté d’agglomération, en lien avec le ZAN (zéro artificialisation nette), notamment pour définir le foncier à dédier aux Zones d’Activités Economiques (ZAE). La maîtrise du foncier se fera en optimisant les zones déjà existantes (diagnostic sur l’existant, durée de vie, taux d’occupation, biodiversité dans ces zones). La consommation des ressources et l’impact du tourisme de masse seront aussi des critères importants pour l’aménagement du territoire sur la Presqu’île.

Le Programme Local de l’Habitat (PLH), qui est lui aussi en cours de rédaction, cible une offre de logement qui donne la priorité aux actifs et aux jeunes ménages. L’un des principaux leviers est la maîtrise foncière. Les obligations en termes de mixité sociale sont donc appelées à évoluer et à être intensifiées. 

Ce nouveau projet de territoire reconnaît également la nécessité de renforcer les conditions d’accueil du territoire, en particulier l’offre de logements pour tous les publics, la nécessité de réinterroger la « capacité d’accueil » du territoire dans toutes ses dimensions, notamment économique et environnementale. La lutte face au changement climatique s’appuie aussi sur les objectifs du Zéro Artificialisation Nette à 2050 (ZAN). Dans ce contexte, par exemple, l’enveloppe maximale de consommation des Espaces Naturels Agricoles et Forestiers (ENAF) sera territorialisée à l’échelle du SCOT de manière plus restrictive qu’actuellement. 

Le conseil communautaire a statué sur la compatibilité du projet de révision du PLU arrêté de la commune de Pénestin avec le SCOT 

M. Puisay a déclaré en janvier qu’il s’agissait d’un vote unanime avec quelques réserves. Il en ressort toutefois les observations suivantes : 

– La capacité foncière à l’intérieur de l’enveloppe urbaine doit être approfondie (car la priorité est donnée à la densification plutôt qu’à l’extension d’urbanisation) 

– Les Espaces Agricoles Pérennes doivent être clarifiés et justifiés (au regard des écarts avec ceux du SCOT) 


– L’obligation de réalisation de logement locatif social doit être affirmée ainsi que celle de l’accession aidée. 


– La zone Ula au sud d’Inly doit être réduite pour respecter le contour de l’enveloppe urbaine définie par le SCoT, et le Secteur Déjà Urbanisé (SDU) de Kerlay doit autoriser uniquement des constructions à des fins exclusives de logements. 


– Les vocations spécifiques pour le parc d’activité du Closo doivent être précisées. 


Si l’on rajoute à cela le mécontentement des mytiliculteurs, la vigilance des associations prêtes à dénoncer les dérives qui nuisent à l’aménagement du territoire, M. Puisay aura du pain sur la planche avant le vote définitif. Et si malgré tout, son cynisme, son impudence et son outrecuidance se traduisent par un jusqu’au-boutisme sans espoir, nous n’abandonnerons pas. 

La vie municipale en France

Un(e) élu(e) qui est en arrêt maladie conserve son poste (adjoint ou conseiller) après avis médical. Par contre, si sa santé s’avère incompatible avec l’exercice de sa fonction, un juge de tutelle ou le Préfet, sa famille ou l’élu(e) lui-même, peut démissionner. On peine à imaginer qu’un maire, complice, dissimulerait pendant plusieurs mois un état de santé défaillant parmi les élus(es) car nous serions alors dans le gouffre d’un procédé innommable.

Le « diable » partout, à tous les coins des existences humaines (1)

Serait-ce le même qui a dévoilé dans Ouest France en 2021 le détournement d’offrandes de messes d’un montant de 678 000 euros par l’ex-vicaire du diocèse de Vannes ?

Ou bien serait-ce le prévenu lui-même qui « a reconnu la totalité des malversations financières qui lui étaient reprochées, (…) que cet argent a été utilisé à des fins personnelles qui consistaient à avoir entretenu pendant de nombreuses années des relations intimes avec de jeunes adultes majeurs (sic) ».

Aussi, l’évêque Monseigneur Raymond Centène, a démis de sa fonction le vicaire général.

Dominique Boccarossa  ex-élu de la liste du Bon Sens pour Pénestin – Président de Cappenvironnement

(1) Pendant le premier millénaire, « Le Diable » est concurrencé par des milliers de démons, plus ou moins sympathiques, hérités des folklores régionaux et du paganisme. C’est un personnage dont on se moque volontiers, que l’on escroque, et qui se retrouve à la fin des contes ou des mystères roué de coups sous les quolibets d’une foule hilare…. Au XVIème siècle, il devient une star. Il occupe tous les médias : littérature, essais, arts graphiques, théâtre, rien ne se passe plus sans lui. De nos jours, il peut être coupable de toutes les misères du monde mais permet de catalyser peurs, angoisses et fantasmes. Le romantisme aidant, il est revenu peu à peu à sa représentation antérieure, c’est-à-dire celle d’un être un peu roublard, parfois rusé et pas toujours aussi malin que l’on veut bien le dire ! Totalement récupéré par la société de consommation, il a définitivement perdu de sa superbe. Et si un jour il se présente à nous c’est qu’on le craint.

3 commentaires sur “Le Diable probablement !”

  1. J’ai été surpris de découvrir cet investissement pharaonique pour l’installation d’un système de vidéoprotection (on ne dit plus vidéosurveillance) . A la lecture des recommandations de la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) j’imagine que tout à été fait dans les règles par nos élus : autorisation préfectorale, analyse d’impact sur la protection des données.
    A mon sens le plus important : informer la population a été omis ! Un comble quand on nous parle de dialogue et de démocratie . Même dans le compte-rendu municipal du 29/01 il n’y a aucun détail (pas plus d’ailleurs pour les autres points de l’ordre du jour).
    Ah oui, j’avais oublié que ce projet prioritaire avait été présenté aux 250 personnes présentes aux vœux du maire (400 selon les organisateurs). Ce projet est classé en priorité 1, la toiture des pompiers en priorité 2, c’est moins important.
    Si ce projet est accepté par la population (as t-on encore le choix de le refuser ?) notons cependant que chaque individu a un droit de regard sur les vidéos s’il pense avoir été filmé. Il y a fort à parier qu’en allant chercher votre baguette de pain vous serez filmé par une des 19 caméras. Après être passé à la boulangerie vous pourriez donc faire la queue à la mairie pour qu’on vous montre votre vidéo !!

  2. En fait elles seront installées dans la mairie et autour pour protéger les quelques élues qui restent encore en poste contre tout « coup de main » intempestif, mais aussi pour qu’aucun élu ne consulte en douce ce site informatif…

  3. de mieux en mieux ce maire. Et maintenant , c’ est 19 cameras de surveillance qui vont être installées sur la commune pour un coût de 293 000 € !
    et sans discussion puisqu’ il a supprimé tout débat ….

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