Va-t-on vers un « Hauts de Vilaine »-bis ?

Le permis d’aménager du parc conchylicole de Loscolo a été signé le jeudi 13 août par M. Michel Bauchet, adjoint à l’urbanisme, par délégation du maire M. Puisay. C’est le document qui ouvre la voie aux travaux de terrassement, de raccordements aux réseaux et de réalisation des infrastructures routières, qui se prolongeront par la construction des bâtiments. Les panneaux ont été mis en place autour de la zone des travaux, mais l’information n’a été diffusée ni sur le site internet de la mairie, ni aux membres du comité de suivi, ni même aux membres de la commission « Urbanisme » de la mairie.

Si le vice-président (par ailleurs Premier adjoint) de cette importante commission municipale ne juge pas utile d’assurer un minimum de transparence auprès de ses 5 membres, on peut s’interroger sur ce que sera le fonctionnement des commissions extra-municipales annoncées par le maire durant sa campagne.

On se souvient aussi qu’à toutes les questions qui lui étaient posées sur Loscolo, M.Puisay répondait qu’il s’en tiendrait aux principes du droit : il attendrait le résultat des recours en justice avant de poursuivre les travaux. Les recours déposés sur le fond seront examinés dans les prochains mois et il est plus que probable que d’autres recours contre le permis d’aménager seront déposés à leur tour dans un délai de deux mois qui nous mène à octobre.

Les travaux démarreront-ils à ce moment-là, voire avant ? Ce serait prendre un risque considérable, car si les recours obtenaient gain de cause (au vu par exemple des irrégularités concernant l’application de la directive « Eau » sur les rejets en mer), les travaux engagés devraient être interrompus, laissant dans la commune une nouvelle friche comparable à celle de l’immeuble des Hauts de Vilaine… et un trou conséquent dans ses finances et celles de Cap Atlantique.

Forcer la décision du tribunal

L’ancien maire, M. Baudrais, avait signé un permis de construire en 2000 qui s’est vu invalider en 2003 en vertu de la loi Littoral. Beaucoup considèrent que la stratégie du maire consistait alors à forcer la décision du tribunal en laissant le promoteur engager les travaux en 2002 malgré la procédure en cours (cf. http://amismesetvilaine.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=77 et https://www.mairie-penestin.com/upload/bulletin110708bat.pdf, p. 8). Résultat : malgré tous les rebondissements qu’a connus l’affaire, cette construction inachevée dresse toujours sa carcasse entre bourg et Vilaine.

La stratégie appliquée aujourd’hui pour le parc Loscolo ressemble à s’y méprendre à celle qui a déjà coûté si cher à la commune, comme si un sort s’acharnait sur Pénestin. Ou de façon plus prosaïque, comme si M. Puisay avait décidé de mettre ses pas dans ceux de son prédécesseur. Quelle urgence y a-t-il donc à signer en catimini, au milieu de l’été, ce permis d’aménager alors que deux recours ont été déposés contestant le bien-fondé du projet dans sa globalité, et alors que la crise sanitaire débouche aujourd’hui sur une crise économique d’une ampleur inédite qui commence déjà à affecter les budgets des collectivités ?

Ces derniers pourraient se révéler insuffisants face à des dépenses qui ont été visiblement et largement sous-évaluées. Tout cela dans le but de satisfaire une minorité de mytiliculteurs, les autres n’ayant jamais adhéré à ce projet depuis plus de 20 ans. Tout cela face à des riverains qui y sont largement opposés, mais dont les contributions ont été purement et simplement ignorées durant la dernière enquête publique (et dont la pétition avait été classée « hors-sujet »). Tout cela sans créer d’emplois, alors que le projet « Mussella 2 » de M. Brière, installé dans la zone du Closo, en annonce pour sa part une quinzaine dès 2021…

En bref, ce que nous avons devant les yeux, ce qui devrait nous crever les yeux, a toutes les chances de constituer l’esquisse d’un nouveau scandale.

2 commentaires sur “Va-t-on vers un « Hauts de Vilaine »-bis ?”

  1. la catastrophe ecologique et humaine qu a laissé ds les esprits ce dossier haut de vilaine n aura donc servi a rien c est desesperant de voir un nouveau maire recommencer les memes erreurs toujours essayer de passer en force n est il pas cense connaitre la loi en tant que 1er magistrat de la ville et attendre le resultat du recours

    1. ce n’est qu’un nouveau maire sans expérience qui n’a appris que de l’ancien, cela s’appelle la continuité .bref, on a changé de tête de gondole , mais pas de navire…

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