« Ah ! ben dis donc ! »

Dernière représentation de « Drôle de viager » ce dimanche après-midi au complexe Petit Breton. L’occasion d’ajouter quelques compléments à l’article « Les ‘Pépites de Pénestin’ de retour sur scène à partir de samedi soir », du 13 novembre.

 Selon Philippe Tessier, le metteur en scène, cette représentation a été la meilleure des cinq ! Il est vrai que plusieurs acteurs, comme Marie-Claire, Serge, Madeleine, François ou Sylvie, sont apparus littéralement habités par leurs personnages, avec une absolue justesse. Et ce n’est pas un compliment pour la forme… Certains, Serge notamment, irradiaient quelque chose qui va au-delà du plaisir : un vrai bonheur d’être sur scène.

François

Quand je disais que le théâtre amateur est un moyen d’échapper au quotidien et à un monde qui cultive de plus en plus l’ennui et une banalité avachie, c’est un peu de cela que je voulais parler. D’ailleurs, la pièce de Jérôme Dubois semble mêler les tics du théâtre de boulevard, les « Ah ! là ! là ! » et les « Ah ! ben dis donc ! », avec des moments de fantaisie totalement débridée : lorsque François erre sur la scène en caleçon et marcel, l’air éberlué, ou lorsque Serge et Marie-Claire, qui se sont aussi dévêtus, transgressent les tabous à coups de propos gentiment shocking.

Dans ces moments, le public passe par une courte phase de sidération avant de rire de bon cœur. Ce sont les mêmes qui adhèrent spontanément aux jeux de mots un peu lourdingues qui m’avaient paru être une faiblesse de la pièce. Le théâtre de boulevard est bien un genre qui réunit, un genre qui assure la médiation entre culture populaire, culture commerciale et culture élitiste. François m’explique après la représentation que les jeux de mots sont nécessaires pour rythmer la pièce. Lorsqu’il n’y en a pas, il faut trouver d’autres moyens afin d’assurer les relances indispensables pour conserver l’intérêt du public.

Et puis, finalement, à y bien réfléchir, les « Ah ! là ! là ! » et les « Ah ! ben dis donc ! » ne sont pas tant que cela des représentants de notre modernité morose. On les retrouve déjà dans les films des années 1950-60, chez Bourvil ou Fernandel, à une époque où la télé et la grande distrib commençaient à peine à façonner nos vies d’aujourd’hui.

Se garder des certitudes…

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