Cap Atlantique présentait lundi au centre Atlantia de La Baule son « Projet de Territoire 2030« .
2030 : voilà une date qui figure dans la plupart des plannings de la lutte contre le dérèglement climatique. Un peu comme une « dernière chance ». Une date qui incite à s’engager avec l’énergie du désespoir.
2030, c’est tout proche. La loi prévoit entre autres de « réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 »… Les enjeux sont d’une telle gravité : nous aurions besoin d’hommes politiques d’une qualité exceptionnelle, un peu comme ceux des débuts de la 3e République, peut-être. C’est à nous d’être exigeants avec nos élus. A nous aussi de nous regarder dans la glace et de reconnaître qu’on a souvent les élus qu’on mérite.
Les documents de Cap Atlantique présentés ci-dessous sont une sorte de patchwork dans lequel on distingue une multitude de plumes différentes. Certaines parties sont de grande qualité, comme le chapitre « Qui sommes-nous ? » dans le doc en pdf. En revanche, méfions-nous des synthèses rédigées par des communicants, avec parfois de belles phrases vides de sens :
» La vision : notre projet est qu’en 2030 notre territoire soit : Entre terre et océan, une terre des possibles, un écrin océanique en mouvement, à partager, à protéger et à optimiser. Une terre qui se forge jour après jour dans nos mains. »
« un cadre de vie attractif pour tous et un territoire épanoui et ouvert sur son temps comme sur son univers. »
» 3 grandes ambitions :
Un territoire accélérateur de la transition énergétique
Un territoire porteur du bien vivre pour tous
Un territoire uni et intégré au profit du dynamisme global. »
Vous croyez que dans 7 ou 8 ans, on pourra déjà parler de « bien vivre pour tous », alors qu’aujourd’hui, la situation empire de jour en jour de façon visible, tant en ce qui concerne le climat, que le logement ou le niveau et la qualité de vie ? Certains mots sont de la poudre aux yeux.
Un « accélérateur » de la transition énergétique est un dispositif gouvernemental. Cela a-t-il un sens de l’appliquer à un territoire ? Et plus encore à l’heure où l’on s’apprête à essayer de gérer un hiver avec le strict minimum, en l’absence du gaz russe ?
En tous cas, notre maire, M. Puisay, est tellement optimiste qu’il parle de « l’avenir de la transition écologique ». C’est nouveau. Je crois que M. Béchu, ministre de la transition écologique, ne s’est quant à lui encore jamais risqué à décrire ce qu’il y aura « après » celle-ci, soit officiellement après 2050…
Cela se trouve sur la page Facebook « Osons Pénestin », qui a publié mardi le post ci-dessous. Chacun en interprétera et en jugera le contenu comme il l’entend. Pour ma part, je renonce à tout autre commentaire. A quoi bon ?
Je me borne à ajouter quelques infos concernant ce « Projet de Territoire 2030 », puisque « Osons Pénestin » ne s’en est pas donné la peine.
L’horizon 2030, avec son « espace de deux mandats politiques », ne présente-t-il pas l’intérêt d’intégrer comme une sorte d’évidence un deuxième mandat pour les 85% de nouveaux élus ?
Projet-de-territoire_2030Je l’ai dit : il y a de bonnes choses dans ce document. Mais regardez par exemple p. 42 (ci-dessous). En titre : « rendre l’action publique plus proche des usagers ». Exercice : cherchez le mot « usager » dans la page… Il n’y est question que des relations entre les communes et l’intercommunalité. Une question : les élus lisent-ils en entier tous les documents qu’ils disent approuver ?
Une suggestion pour les lecteurs qui lisent vraiment (ou pour les auditeurs de podcasts) : consulter les leçons inaugurales de Sciences Po’, avec des conférences donnés par les plus grands scientifiques et intellectuels. Par exemple, en 2019, Bruno Latour :
Les enjeux de la politique du logement sur la Presqu’île Guérandaise et sur la commune de Pénestin sont clairement définis dans les orientations de la communauté d’agglomération Cap Atlantique. comme par exemple : « Agir pour l’optimisation des espaces libres au sein des espaces urbanisés » ou encore « Organiser la production de logements sociaux en recherchant la proximité des équipements et services ». Ces orientations guident les maires des 15 communes pour qu’ils participent localement aux exigences de la transition écologique et de la lutte pour le climat.
Vendre le presbytère et son terrain attenant est en totale contradiction avec le Schéma de Cohérence Territorial (Scot) de CAP Atlantique.
Comble d’incompétence, M. Puisay, maire de Pénestin et vice Président de la transition écologique sépare, jusqu’à la contradiction, les paroles et les actes.
Je comprends tout à fait tes arguments. Pour ma part, en mentionnant la situation du logement, je pensais notamment à ceux qui doivent quitter ou s’éloigner de leur ville ou leur région parce que les prix des logements augmentent et que beaucoup de ceux-ci sont transformés en résidences secondaires. Le phénomène s’est accéléré ces derniers temps, et je ne suis pas sûr que Cap Atlantique ait su déjà s’adapter à ce nouvel état de fait.