La parole des femmes se libère, mais les oreilles de la justice sont encore sourdes à leurs plaintes

« Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », c’est le thème de la journée du 08 mars 2024.

Le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes. C’est une journée de mobilisation générale des féministes pour rappeler que le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes est encore loin d’être gagné !

Le 8 mars est une journée de rassemblements à travers le monde et l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes.

Un exemple au hasard : 

Chaque année, plus de 90.000 femmes déclarent avoir subi un viol ou une tentative de viol selon le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes.

Moins de 10 % d’entre elles portent plainte. 

Et sur l’ensemble des plaintes déposées, 80 % d’entre elles sont classées sans suite.

Pour ma part je vous conseille un livre : Classées sans suite, de Violaine De Filippis-Abate.

Les femmes victimes de violences face à la justice

En France, l’écrasante majorité des violences faites aux femmes reste impunie et ignorée : ce scandale doit cesser.

« Classée sans suite » : trois mots qui signifient qu’aucun procès ne se tiendra jamais. Aujourd’hui, seul 1 % des viols aboutissent à une condamnation et 80 % des plaintes des femmes pour violences dans le cadre conjugal sont classées sans suite par manque d’investigations.

 Le système judiciaire se montre donc incapable de garantir aux femmes, non pas seulement un procès équitable, mais un procès tout court – leur refusant la reconnaissance de leur statut de victimes et épargnant aux hommes leur statut d’agresseurs.


Si la parole des femmes s’est indiscutablement libérée ces dernières années, les oreilles de la justice sont quant à elles encore sourdes à leurs plaintes. 

Après un état des lieux édifiant du tunnel infernal que constitue le parcours des femmes victimes de violences, du dépôt de plainte jusqu’au classement, Violaine De Filippis-Abate propose une lecture systémique des blocages expliquant cette situation catastrophique – héritage d’une justice férocement patriarcale et d’un sexisme fermement ancré dans notre culture –, ainsi que des pistes d’amélioration à mettre en œuvre urgemment pour lutter contre la maltraitance physique, psychologique et judiciaire des femmes dans notre pays – pour qu’enfin, justice soit faite.

Violaine De Filippis-Abate est avocate, engagée pour les droits des femmes, porte-parole d’Osez le féminisme et chroniqueuse à L’Huma.

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