La classe ! Comment nos voisins, nos amis, ceux que nous croisons chez Carrefour Market ou sur les sentiers côtiers, sont-ils parvenus à concocter puis à interpréter un spectacle de ce niveau de qualité ! C’est toujours magique de voir des amateurs se rapprocher à ce point des exigences du professionnalisme. Et cela en toute décontraction, en enchaînant dans un sourire les pas de danses, les trémolos et les changements de costumes.
Vous pouvez encore voir le spectacle musical « Lucien Petit-Breton » ce dimanche 30 mars à 15 h 30 : une séance supplémentaire a été ajoutée. Où ? Au complexe « Petit-Breton », pardi !
Vous y apprendrez que la gloire locale de ce coureur cycliste, deux fois vainqueur du Tour de France – en 1907 et 1908 – et dont la maison pimpante est toujours visible sur le front de mer de la Poudrantais, n’est pas usurpée. De multiples cordes à son arc, le jeune coureur soucieux d’hygiène et d’une mécanique irréprochable a même dispensé ses conseils dans un petit ouvrage intitulé « Comment je cours sur la route ». Il est vrai que la bicyclette était à l’époque une invention encore récente.
L’entraide entre coureurs comme entre les artistes d’aujourd’hui
Alors, après les secrets de notre champion local, quels sont ceux de nos artistes maison ? Beaucoup de travail, soigneux, méthodique, cela va de soi. Dans la bonne humeur, évidemment ! C’est tout un esprit que l’on retrouve d’ailleurs dans le choix de présenter les courses cyclistes et les étapes du Tour de France sous l’angle de l’entraide et de la solidarité entre les coureurs plutôt que de la compétition. Bien vu !
Le talent, vous le reconnaîtrez chez Sylvie Salzinger, la présidente de Spec’tuto, « atelier des arts vivants ». De l’écriture du spectacle à sa mise en scène, des répétitions à l’accompagnement au clavier et à l’accordéon : oui, vraiment, quel talent ! Retournez voir ce spectacle et vous découvrirez qu’il est largement autant sonore que visuel. Ce sont les doigts de fée de Sylvie qui lui donnent son unité et sa couleur, son style pour tout dire. Observez ensuite la concentration des techniciens des services municipaux. La technique, les images, les décors, les costumes : vous aurez vite compris où se niche le professionnalisme.
Autre secret de fabrication, simple comme bonjour : donner à faire à chacun ce qu’il sait faire le mieux. Les deux plus belles voix guident et entraînent les autres. De même pour les pas de tango de Didier et Anne, les commentaires radio enflammés de Simone, la fraicheur et l’enthousiasme de « Paco »… Voilà de quoi vous donner le sourire pour le reste de la soirée ou de la journée.
Et une idée encore, inspirante à souhait : faire interpréter les rôles des cyclistes de l’époque par ceux de l’association pénestinoise actuelle. Voilà qui nous aide à relier la performance de Sylvie Salzinger et de son « atelier » à celles d’un champion à l’allure discrète, mort à 35 ans en 1917. Ne vous arrive-t-il pas, à vous aussi, lorsque vous marchez le long des falaises ou des marais de Pénestin, d’entendre les échos de milliers de vies passées ? Echos des guerres et des fêtes, de la terre et de la mer, des cycles immémoriaux et des bouleversements compulsifs…
Bonjour Gérard
Votre article me donne l’envie de reprendre le théâtre et d’aller écouter les échos des vies passées.
Merci !
Catherine, une alsacienne de passage sur le sentier douanier de Penestin.
Excellent