Eboulement du Maresclé : la falaise va mieux, merci, mais beaucoup de questions restent en suspens

Hier, pile deux semaines après l’apparition d’un écoulement qui a causé une érosion importante de la falaise Sud du Maresclé, l’eau a enfin cessé de parcourir les cavités qu’elle y avait creusées. Après divers travaux et tests qui ont conduit à condamner l’accès à la plage, la réponse très attendue s’est faite jour : l’eau qui s’infiltrait dans la falaise provenait pour l’essentiel de la zone autour du chemin du Loup, de l’autre côté de la route de Loscolo. C’est en bouchant une veine d’eau souterraine 50 mètres avant le lieu de l’éboulement que l’eau s’écoulant le long de la falaise s’est enfin tarie. Les recherches sur les nappes et les cours d’eau souterrains sont le fait du BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières). Une demi-satisfaction, cependant, car l’eau continue à s’écouler dans le chemin d’accès à la plage.

Ce résultat n’est pas totalement surprenant. Dans le passé en effet, l’accès principal de la plage du Maresclé correspondait à un ruisseau relativement large, dont témoigne aujourd’hui encore la végétation sur les bords du chemin. Ce ruisseau et d’autres sans doute, plus petits, drainait les eaux d’une vaste zone au-delà des actuelles routes du Maresclé et de Loscolo. Il était surmonté depuis les années 1930 par une canalisation, qui menait de la « Maison de l’Américain » (le bâtiment de la colonie OUL situé le plus près de la mer) à une source qui l’approvisionnait en eau potable (cf. http://www.penestin-infos.fr/mr-paul-b-gribble-lamericain-du-marescle/ ). Mister Paul B. Gribble a été le premier habitant de Pénestin à bénéficier d’un tel accès à l’eau potable. Tout le sous-sol de cette zone est extrêmement riche en nappes, poches et veines de tous ordres, parfois prolongées en surface par des puits, voire par des sources, et qui convergent vers l’océan. Dans toute la zone, la nature du sol et le fait qu’il soit la plupart de temps à ce point gorgé d’eau expliquent que par temps de pluie, les eaux ruissellent en surface en grande quantité.

Une déviation du GR34 sur la route de Loscolo sur environ 100 mètres en pleine saison ?

Vers le haut de la faille creusée dans la falaise, on aperçoit un morceau cassé de la canalisation du tout-à-l’égout et des morceaux de la balustrade. La canalisation, par chance, a été curée à temps par l’entreprise SARP. Les eaux usées provenant de deux maisons reliées par cette canalisation ont été déviées vers un autre réseau. On a évité une pollution sévère qui aurait certainement affecté les centaines de bouchots installés entre la plage du Maresclé et l’îlot de Bel Air. Une chance, il faut le répéter, car il s’est passé une semaine entière entre le 30 décembre et le début de l’intervention.

Enfin, on confirme côté mairie qu’à terme, le sentier côtier sera simplement détourné de quelques mètres en préemptant une portion du terrain situé en face de l’éboulement. Cependant, la déviation actuelle par la route de Loscolo et le chemin des Courlis risque de durer encore plusieurs mois, contrairement à ce qui été indiqué à Mme Echard, présidente de l’association des amis des chemins de ronde, lorsqu’elle fut interviewée pour un article paru ce matin sur le site de Ouest-France. Elle s’y déclarait « satisfaite de la solution trouvée au Maresclé, qui va rendre rapidement le passage aux piétons ». Compte tenu d’une négociation apparemment longue et complexe, la mairie envisage désormais que la prochaine saison d’été puisse se faire dans les conditions actuelles, les randonneurs étant priés d’emprunter la déviation.

C’est penestin-infos qui a tiré la sonnette d’alarme – et qui a été écouté, cette fois-ci -, sur les dangers d’une cohabitation en saison entre les véhicules nombreux roulant à vive allure sur la route de Loscolo, et des piétons, enfants, chiens, vélos qui ne disposent d’aucun accotement sur la centaine de mètres de cette route, environ, qu’ils emprunteront. Le maire lui-même a admis ce constat et la nécessité de mettre en place des solutions. Il est d’ores et déjà prévu une signalisation que préfigure seul, pour le moment, un énigmatique panneau de rétrécissement de la chaussée. Faudra-t-il détourner les randonneurs plus loin, sur le chemin qui longe le lotissement des campeurs-caravaniers, au risque qu’ils ne respectent pas cette injonction ? Faudra-t-il combler les fossés sur l’un des bas-côtés ? Réduire la circulation à une seule voie en la faisant alterner de part et d’autre ? Il y a là un problème urgent et compliqué qui mériterait plus que jamais que l’on recueille l’avis des habitants du quartier.

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