Samedi 8 septembre, 18 h – « Allez Pascal, à ta santé ! A notre libraire, de verre en verre ! Allez Marie-Paule, sers-nous un verre ! C’est la quille. Vive le jardin et la photo ! » La voix légèrement éraillée de Jacques, le vieil ami du couple, entonne un hymne décalé à la retraite. Pascal semble un peu absent. Marie-Paule rayonne. Ils entourent Coline, présente au Bateau Livre depuis le début de l’été et qui va désormais voler de ses propres ailes.
Une bonne centaine de personnes, installées devant le Bateau Livre sur la placette du Haut Pénestin, applaudit et commente l’événement à qui mieux mieux ! Isabelle vit à Pénestin depuis 20 ans, mais elle ne peut se souvenir du lieu avant Pascal et Marie-Paule. Il lui semble qu’ils ont toujours été là. Elle croit savoir que le café-librairie a été un bar-épicerie « avant », dans un passé antédiluvien.
Le groupe Rayjaman, pour Raymond, Jac et Manu, originaire de Redon mais habitué des lieux, a offert une belle fête. De Higelin à Maxime Leforestier, il fait résonner le répertoire d’une génération. Parfois, il se permet quelques ajouts aux paroles originales, comme dans Poulailler’s song 77 d’Alain Souchon : « On ne peut pas être gentil tout le temps. On ne peut pas aider tous les gens. Si les migrants crient famine, on n’y peut rien. » Le public apprécie leur humour. Il est connaisseur : « Faut le faire. Chanter du Noir Désir… » Sous les percussions de Raymond, un ampli porte un autocollant « Notre Rêve des Landes ».
« Le clodo » s’attire un franc succès : « Donne-moi un p’tit euro. Moi je ne suis qu’un pauv’ clodo. Ça m’dépannera un p’tit peu et après vous dormirez mieux ». Manu et Raymond ajoutent au choix « un euro pour picoler », « un euro pour fumer ».
Margot, la fille de Jacques, monte sur scène avec sa guitare. Elle laisse joliment filer sa voix vers les aigus. On n’entend pas la guitare. « Bien sûr, le jack n’est pas branché ! » Elle rigole lorsque Raymond vient régler le micro sous son nez pendant qu’elle chante. En fait, elle rigole tout le temps, sauf lorsque la musique l’envahit et remplit son visage qui devient alors incroyablement lisse.
Jacques me confie après le concert que c’est elle qui l’a amené à chanter lui aussi. Il jouait de la guitare avec des groupes de jazz, mais il l’a écoutée et s’est aperçu qu’elle prenait tellement de plaisir à chanter qu’il a décidé de prendre des cours de chant. On ne s’en plaindra pas.
Vers la fin, Alain monte sur scène, c’est-à-dire sur la terrasse du Bateau Livre, avec son saxo. Un autre saxo le rejoint. Et Nelly à l’accordéon, et un autre encore. Ils sont 8 sur scène. « Jouez tous en même temps », intime Jac. Puis : « On n’entend pas les accordéons. Laissez-leur un peu de place ! » Les sourires du public répondent à ceux des musiciens. Une génération vibre à l’unisson et qu’importe si les cheveux grisonnent. Ils ont inventé le « jeunisme » !
La soirée à ne pas manquer. Le passage de temoin au bateau livre de Penestin. Au revoir Marie-Paule et Pascal, bienvenue à Coline. Une parenthèse Pénestinoise culturelle qui rajoute au cachet de notre commune. Concert réussi avec des voix si différentes mais si complémentaires. Bravo à tous
Anne et Pascal PUISAY
Soirée émouvante. Tous les habitués du Bateau-Livre étaient venus remercier Marie-Paule et Pascale à la fin de leur aventure, et encourager Coline pour la reprise de la Librairie-Café. Marie-Paule était très heureuse de trouver chez Coline une personne de qualité, mais Pascal portait un sourire figé, visiblement triste de quitter une si belle aventure. Merci Marie-Paule, merci Pascal pour ce que vous avez réalisé pendant toutes ces années. Tous nos encouragements à Coline, qui peut compter sur nos visites.