Ça bouge à Férel, ça remue, ça frétille ! Et en plus, ils pensent à nous… Une nouvelle association, le « SEL férélais », démarre ses activités cette semaine. SEL, pour « système d’échange local ».
Vous offrez ou vous demandez des services de bricolage, jardinage, garde d’animaux, transport, cours divers et variés, dépannage informatique, langues ? C’est simple : vous vous inscrivez, votre offre apparait sur un site internet ainsi qu’un support papier, vous « échangez » des services avec d’autres membres de l’association qui voient bien sûr le côté pratique. Mais apprécient avant tout la rencontre de l’autre « qui vaut tout l’or du monde » !
8 communes couvertes, dont Pénestin
Ils sont basés à Férel, mais leur projet est prévu pour couvrir 8 communes, dont Pénestin. Des SEL (systèmes d’échange local), il en existe d’ailleurs déjà à Questembert, Vannes, Auray… Déjà 600 au total en France, dont beaucoup en Bretagne. Originaires du Canada, ils sont présents en France depuis 1994 et ont opté pour une grande liberté dans le fonctionnement des associations locales, qui s’adaptent aux différents contextes ruraux ou urbains.
Chaque SEL est une association loi 1901 regroupant « des personnes qui mettent des services, des savoirs et des biens à la disposition des unes et des autres (…) Tout individu possède des compétences, des moyens ou du temps qu’il peut échanger avec les autres sans utiliser d’euros. » Exemple : vous débroussaillez le jardin de votre voisine qui vous donne en échange ses confitures faites maison. Ou encore, vous dépannez une personne, qui en dépanne une autre, qui elle-même… Dans ce cas, le système de troc s’élargit et les échanges sont consignés dans un registre de l’association, et calculés en « garants », la « monnaie locale » de l’association.
Un réseau d’entraide et de solidarité
Ce qui prime, c’est l’aspect relationnel : les SEL permettent, par le biais des rencontres, de tisser un véritable réseau d’entraide et de solidarité. Ils s’inscrivent, selon l’article 5 de leur charte, dans « une dynamique de prise de conscience » afin d’« éviter la surconsommation et le gaspillage ». Plus largement, ils promeuvent « l’implication et la prise de responsabilités », afin de rendre la société « plus juste et plus respectueuse des êtres humains et de l’environnement ».
C’est une joyeuse équipe composée de Marie Duwicquet, Sylvie Bourget et Marc Gaulupeau, qui démarre ce projet. Ils y pensaient depuis 6 mois, l’idée avait germé lors de conversations au zinc du Café de la Place de Férel, tenu depuis un peu plus d’un an par Marc. A l’époque, ce garçon venu de la Sarthe, qui fut entre autres inventeur de jeux et concepteur d’une ligne de vêtements de sport, déclarait déjà dans « L’Écho de la Presqu’île » : « Tenir un bar, c’est un service, une mission. Le bar est un lieu de partage et de rencontre, toutes générations et tous milieux confondus. » Depuis, il organise des concerts ou des karaokés pour les jeunes… et pour les vieux, a installé un piano, une bibliothèque, une arrière-salle équipé d’un vidéoprojecteur, a développé un service de petite restauration. Le SEL férélais est la suite logique de cette profusion imaginative et conviviale.
Une réunion d’information le lundi 21 janvier à 18 heures
Comme on ne se refait pas, l’association prévoit déjà une liste de 10 animations pour l’année 2019 (voir ci-joint), à commencer par une réunion publique d’information le lundi 21 janvier à Férel salle du Pressoir, à 18 heures. Elle prévoit également la mise en place d’ateliers informatiques pour les seniors. Les 8 communes constituant son bassin d’activité sont : Arzal, Assérac, Camoël, Férél, Herbignac, La Roche Bernard, Marzal et Penestin.
Le système mis en place par le SEL férélais est distinct de l’« Ourse », dont nous avons déjà parlé sur ce blog. Cette dernière dessert un bassin plus large puisqu’il va jusqu’à Muzillac ou Questembert, mais elle est plus orientée vers des achats auprès de prestataires participants (même si l’échange de services n’est pas exclu) et l’Ourse est appariée avec l’euro. Pour sa part, le SEL férélais n’édite pas de billets : l’unité de compte, le garant, est basée sur le temps passé et une heure représente en général 60 garants. Comme sur les sites d’échanges de maisons, le compte d’un utilisateur est crédité d’une somme (180 garants) au moment de son adhésion (10 euros). Un adhérent peut cependant échanger des services sans utiliser de garants s’il se met d’accord avec l’autre personne.
Finalement, la monnaie locale, qui demeure fictive, n’est pour le SEL férélais qu’un simple outil, le but véritable étant de créer une communauté de services réciproques et de solidarités. À croire – et c’est plutôt revigorant – que ces valeurs sont dans l’air du temps !
Pour en savoir plus :
Le SEL férélais dispose d’un site internet, https://leselferelais.com/, d’une page facebook, https://www.facebook.com/leselferelais/, d’une adresse mail, selferelais@gmail.com. Il est possible d’adhérer en ligne ou au Café de la Place de Férel.