Une seconde enquête publique à propos du projet de parc conchylicole de Loscolo démarrera le jeudi 14 février et se prolongera jusqu’au 18 mars. Elle porte sur la concession du domaine public maritime et sur l’autorisation de défrichement. Une troisième enquête portera sur les aspects environnementaux du projet.
Une enquête publique est un moment privilégié de vie démocratique, voulu par le législateur, et qui permet à la fois de compléter l’information des citoyens sur un projet d’intérêt public et de recueillir leurs avis et leurs réflexions. Elle répond à des règles, notamment l’obligation faite au maître d’ouvrage de présenter les alternatives au projet, de prendre en compte les contre propositions qui pourraient être suggérées, et de démontrer que le projet, éventuellement amendé, constitue la meilleure solution, notamment d’un point de vue environnemental (cf. article paru en septembre 2018 sur ce blog). Ce n’est pas une contrainte inutile. Les procédures mises en place lors d’une enquête publique correspondent au développement d’une conscience écologique, ainsi qu’à une demande croissante de participation citoyenne à la vie publique. Ce sont là des thèmes dont l’actualité se charge de souligner la pertinence.
Ouest France, dans son édition de ce matin, donne l’information sur cette deuxième enquête publique en adoptant des formulations fortement biaisées. Il conclut en indiquant que « les 8,5 hectares de surfaces prévues pour ce parc d’activités professionnelles donneront de meilleures conditions de travail à ceux qui représentent l’un des fers de lance de Pénestin. » Le journal rennais parle également d’« un chantier qui mobilise les énergies depuis des années, avec l’objectif avoué de réussir avec les volontés de tous, et en particulier de son maire, Jean-Claude Baudrais. A quelques mois de son dernier mandat (sic !), il déclarait avec conviction le 17 septembre dernier : « je soutiens ce projet, j’en soutiens la naissance. » »
Dans le monde journalistique, on appelle cela « servir la soupe ». Ouest France semble ignorer que les avis sont partagés parmi les habitants de Pénestin dont 350 avaient signé une pétition en septembre 2018 pour réclamer (avec succès) le prolongement de la première enquête publique et la tenue d’une réunion publique.
Ouest France ne semble pas mesurer la responsabilité qui est la sienne en tant que média dominant de la région. Un article comme celui d’aujourd’hui interfère de façon immorale avec la procédure démocratique en cours. Il est un affront à tous ceux qui ont fait l’effort d’étudier le dossier et de confronter leurs opinions, quelles qu’elles soient, sur un sujet qui les concerne. J’envisage pour ma part de protester en tant que citoyen habitant de Pénestin auprès de la direction départementale et de la direction générale de Ouest-France : il faut éviter, je pense, que se reproduisent les biais que nous avons déjà connus lors de la première enquête publique.