« Mon oncle » de Jacques Tati au programme de Capciné lundi 30 septembre

Cet article est une collaboration entre Capciné et penestin-infos. Il sera présent sur les deux blogs (https://capcinepenestin.fr).

Lundi 30 septembre, à 20 h 30, aura lieu la première séance de la saison 2024-25, avec le film « Mon oncle » de Jacques Tati, à la Salle des fêtes de Pénestin.

Le forfait de base est de 30 euros pour les 7 films et l’adhésion. Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, choisir les films au cas par cas pour 5 euros la séance : l’adhésion, de 5 euros également, vous donne accès à la première séance gratuite.

Lors de la dernière assemblée générale de Capciné, il avait été proposé que « des adhérents motivés » fassent une recherche sur internet sur les films avant leur projection. Je m’y « colle » pour ce premier film…

Jacques Tati (1907-1982) a décrit dans ses films le monde en mutation des années 1950 et 1960. Un monde marqué par le progrès technique : machines à laver, chauffage central, supermarchés, cités HLM, files de voitures sur les routes nationales… La vie devient plus facile, on s’américanise ! Mais on perd progressivement ce qui en faisait le sel : la télé remplace les veillées et les objets « modernes » finissent par prendre le pouvoir. La société est en voie de déshumanisation… Boris Vian, par exemple, avec sa « complainte du progrès », faisait le même constat.

C’est par l’humour que procède Tati. Son personnage de Monsieur Hulot est le digne héritier des grands comiques du cinéma muet, comme Chaplin, bien sûr, mais peut-être plus encore Buster Keaton ou Laurel, dans Laurel et Hardy. Il s’en distingue en explorant toutes les ressources du son : gags sonores, clins d’oeil sonores, plaisanteries sonores. Et aussi par la poésie propre à son personnage, qui prend son ancrage dans l’expérience de Tati au music-hall dans les années 1920 et 30.

« Mon oncle » sort en 1958, quelques années après « Les vacances de Monsieur Hulot ». Il marque un tournant dans l’oeuvre de Tati, qui va désormais au-delà de la simple peinture humoristique des situations. Son regard sur l’évolution de la société devient critique, voire cruel. Deux univers s’opposent : celui des parents du jeune Gérard, 10 ans, qui vivent dans une maison ultra-moderne remplie d’automates tellement perfectionnés qu’ils finissent par se dérégler, et celui, coloré et poétique, de son oncle, Monsieur Hulot, composé de terrains vagues, de chiens errants et de gamins farceurs.

Un film comme celui-là fait beaucoup plus que raconter une histoire, qui se réduit ici en grande partie à une succession de gags. Je me suis servi dans les paragraphes ci-dessus de trois éléments qui aident à en développer une compréhension plus fine et plus complète : la biographie et le projet du cinéaste ; le « style » propre du film, ici les ressources d’un comique burlesque ; le contexte historique et sociologique du film.

Vous retrouverez facilement ces trois éléments dans le dossier scolaire que j’ai sélectionné sur internet. Le « dossier de l’élève », particulièrement bien fait, vous offre une vision d’ensemble synthétique en deux pages. Les courageux et les curieux iront grappiller quelques éléments supplémentaires dans le « dossier du maître », très complet et pertinent.

dossier de l’élève : https://www.cnc.fr/documents/36995/151774/Mon+oncle+de+Jacques+Tati.pdf/2fdf9ecd-aa8a-4a86-f07f-fbc81115b299?t=1532441999857

dossier du maître :

https://www.cnc.fr/documents/36995/145981/Mon+oncle+de+Jacques+Tati.pdf/92ed7ac8-3965-2962-27fe-26014e675cd2?t=1532442566944

Je vous signale pour finir une trouvaille amusante. L’écrivain Jean-Claude Carrière a réalisé une adaptation très fidèle du film sous forme de roman, tout comme on est habitué à voir, à l’inverse, des films adaptés d’un roman.

P.S. Le prochain film, Jules et Jim de François Truffaut, sera projeté déjà le 14 octobre en raison des vacances de la Toussaint. Si vous êtes volontaire pour rechercher et présenter un dossier constitué de documents internet ou autres, je publierai très volontiers votre texte, si possible vers les 7-9 octobre. Merci de m’en informer à l’avance (cornu.gerard@orange.fr), ainsi que Isabelle Letirand (isa-letirand@hotmail.fr).

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