Vendredi 12 octobre, le Bateau Livre accueillait une conférence sur l’OURSE, la nouvelle monnaie locale lancée il y a deux semaines sur un territoire allant de Pénestin à Muzillac et Questembert. La réunion débute par un tour de table autour du bel ovale qu’ont formé les 25 présents.
La plupart ont entendu parler des monnaies locales, parfois à travers des expériences menées ailleurs en France, comme Accord’Heures, à Lille, qui permet d’échanger par exemple des heures de plomberie contre des heures de peinture. Mais ils relèvent que l’on assiste à une sorte d’émiettement, où les Rozos de Saint Nazaire ne s’échangent pas avec les Bizh de Vannes. Cela viendra ! L’interrogation subsiste cependant sur ces nouvelles frontières alors qu’une démarche inverse, intégratrice, permet de payer avec les mêmes euros d’Athènes à Dublin.
Question : que se passera-t-il lors d’une nouvelle crise majeure comme celle de 2007 ou pire ? L’Ourse, arrimée à l’euro, serait-elle entrainée dans sa chute ? Ou bien sera-t-elle une planche de salut grâce à l’impossibilité de spéculer sur elle ? En Grèce il y a 10 ans, alors que le pays s’appauvrissait à vue d’œil sous les coups du FMI, des banques et des marchés financiers, des monnaies locales ont permis de continuer à échanger lorsque les euros se faisaient de plus en plus rares (baisse des salaires et des pensions, chômage…) Elles ont même permis de créer des emplois. Mais il ne faut pas pêcher par excès d’optimisme.
Certains s’enthousiasment devant cette possibilité de participer à une expérience à la fois utopique et concrète, qui passe par la consommation, « consomm’action », pour faire avancer l’idée d’« un outil de développement local, en dehors de toute spéculation et accumulation ». Françoise exprime son ras-le-bol du système bancaire : « On ne sait pas où part l’argent. Il est utilisé pour spéculer. Une monnaie locale permet de contrer ces logiques. » Rémi : « La monnaie locale est une réponse à deux questions en même temps, la crise écologique et la crise financière. » Dominique : « Le bulletin de vote ne suffit pas à rendre nos rêves concrets. » Mais Pascal pointe le risque que cette idée reste cantonnée dans un milieu alternatif, dans un « entre-soi ».
D’autres questions fusent : comment promouvoir les nouvelles monnaies ? Françoise : « Il faut s’appuyer sur un effet boule de neige. Il y a 20 ans, on se moquait gentiment de moi quand je parlais du bio. Aujourd’hui, il est partout. » La sécurité ? Les billets en Ourses ont 6 points de sécurité. Ils sont infalsifiables ! Où changer des euros en Ourses ? Au Bateau Livre, précisément qui est un des points relais. Quant aux listes de commerçants qui acceptent les Ourses, elles sont disponibles sur Facebook et mises à jour régulièrement. Ces commerçants adhèrent à une charte où ils s’engagent entre autres à « développer un réseau afin de favoriser la solidarité et la coopération entre différents acteurs, à utiliser la monnaie locale complémentaire comme un outil collectif destiné à fluidifier les échanges dans un esprit d’équité et d’entraide entre citoyens et entreprises. »
Il y a aussi des questions techniques. L’utilisation des Ourses suppose d’adhérer à l’association et de régler une adhésion annuelle de 20 euros qui sert à couvrir les frais d’imprimerie pour le matériel de communication, mais aussi… les frais bancaires pour les sommes qui sont restituées par les prestataires et ressortent du système. Et que faire lorsque, comme Thierry, on a accepté un paiement de 10 Ourses alors qu’il n’avait pas encore adhéré à l’association. Payer 20 euros pour pouvoir dépenser ses 10 Ourses ? Rééchanger ses 10 Ourses en euros ?? Les déchirer ?? « Au début, il y a toujours des situations encore un peu confuses. Cela se règle au fur et à mesure, en faisant preuve d’une certaine souplesse… »
A propos, OURSE, cela signifie : « Organisons Une Réappropriation Solidaire de l’Économie ».
je serais bien venu mais cet horaire de 18h 30 , c impossible pour moi ! pour la réunion sur Loscolo aussi !
faites les réunions publiques le soir !