C’est une révolution qui s’annonce. Une de plus ? Tout à fait, et ça en devient presque banal… L’intelligence artificielle révolutionne l’école, l’université, la médecine, les métiers juridiques. Les drones révolutionnent la guerre. Désormais, ce sont nos bons vieux autobus qui vont passer à la moulinette.
Le 4 juillet 2026, nos bus – les rares qui passeront encore – n’auront plus ni ligne, ni numéro, ni horaires. On les commandera à partir de son portable. Cela se passera à Pénestin et autour, à Camoël, Férel et Assérac. Vous faisiez de la résistance ? « Si j’ai un portable, c’est pour téléphoner, pas pour regarder dessus TikTok et ce genre de machins ! » Eh bien, vous avez deux ou trois trains de retard : vous l’utiliserez même pour payer votre ticket de bus (qui vous permettra d’ailleurs de circuler en TER entre Le Croisic et Pornichet). « Mais si je tape un zéro en trop ?? »
L’exploitation des bus Lila est cédée à Transdev
Vous n’y couperez pas. C’est déjà voté depuis le 16 octobre par le conseil communautaire de Cap Atlantique. Je vous explique. Les bus de chez nous, c’étaient depuis des lustres les bus Lila, avec un syndicat mixte des transports de la Presqu’île. Cependant, les Régions Bretagne et Pays de la Loire se sont désengagées en 2023. Cap Atlantique a alors créé une Direction des mobilités de 27 personnes présidée par M. Puisay, maire de Pénestin et vice-président aux mobilités, afin de gérer elle-même les transports collectifs dans ses 15 communes. A l’issue d’un appel d’offres, elle a confié leur exploitation à Transdev, un prestataire largement implanté à l’international.
Cap Atlantique compte augmenter de 30 % le nombre de ses usagers d’ici 2030. Elle investira 30 millions d’euros sur 5 ans, acquerra 148 véhicules, dont 27 électriques, avec une agence commerciale et deux centres d’exploitation. Elle entend cibler les jeunes – les scolaires représentent déjà la moitié de ses usagers – et les salariés (les horaires seront étendus de 5 h 30 à 23 h).
De nouvelles lignes entreront en service à partir du 4 juillet 2026. Pour l’essentiel, elles renforceront la « colonne vertébrale » La Baule – Guérande – Herbignac annoncée dans le « Projet de territoire » de Cap Atlantique et le SCOT (Schéma de cohérence territoriale) en cours d’examen, avec deux nouvelles dessertes au départ d’Herbignac vers Saint-Nazaire et La Chapelle des Marais. L’objectif est d’améliorer les liaisons Nord-Sud dans la presqu’île, en réduisant les temps de transports et les correspondances.
Les lignes de bus Lila 7 et 8 seront supprimées à partir de juillet 2026
Cependant – et c’est là que ça se corse – le territoire compte aussi, selon Cap Atlantique, des « zones blanches » : Pénestin, Camoël, Férel et Assérac. Les lignes régulières y seront supprimées et remplacées par du « Transport à la demande » au moyen d’une application utilisable sur les smartphones (https://www.cap-atlantique.fr/actualites/lagglo-attribue-la-gestion-de-son-reseau-de-transports-a-transdev-a-partir-de-janvier-2026/ ).
Oui, vous avez bien lu : à partir du 4 juillet 2026, la ligne 7 Pénestin-Guérande et la ligne 8 Camoël-Férel-Herbignac seront supprimées. Quant à l’appellation de « zones blanches », j’y reviendrai plus loin.
Je précise qu’à partir d’ici, l’analyse devient plus interprétative.
Au-delà des bus, l’intermodalité
J’ai parlé au début de cet article d’une révolution, et je crains que réclamer le maintien de nos lignes régulières ne soit un combat d’arrière-garde. Si l’on consulte l’abondante documentation disponible sur le site internet Transdev.com, ou sur d’autres comme Ratpdev.com, on comprend vite que nous avons déjà changé d’époque.
Les transports collectifs sont certes une réponse au changement climatique, une alternative qui ne tardera pas à devenir indispensable face au « tout-automobile ». Mais la révolution des transports va au-delà. Les sites en question sont remplis de références à la plurimodalité, à l’intermodalité, et ce n’est pas un simple effet de « mode », si je puis dire.
Il ne s’agit pas seulement d’additionner différents types de transports : bus, TER, vélo, covoiturage, et même minibus ou taxis partagés comme on le voit dans diverses expérimentations (voir par exemple Guimilliau (29), Lorient Agglo (56), Loudéac Communauté (22)…) (1)
Conjuguer divers moyens de transports
Il faut aussi les conjuguer. Si vous prenez deux bus différents pour attraper un train à La Baule ou à Redon, vous apprécierez que les correspondances soient ajustées – ce qui n’est pas le cas actuellement. Sinon, vous prenez votre voiture, ou pire, vous faites appel à de bonnes âmes qui vont faire un aller et retour pour vous y conduire, vieux rituel pénestinois. De même, selon la saison et vos habitudes, vous serez peut-être satisfaits, après un trajet en bus, de trouver un vélo électrique ou une aire de covoiturage.
Transdev est surtout spécialisée dans les transports urbains et péri-urbains, où sont nés ces concepts de pluri- et d’intermodalité. Saura-t-elle s’adapter au problème des zones rurales où elle est beaucoup moins expérimentée et où il n’y a souvent pas d’autre issue que la voiture pour se déplacer ? Il est vrai qu’elle est déjà en charge d’un élargissement notable du plan vélo, avec en 2026, 1950 vélos électriques en location moyenne ou longue durée (si j’ai bien compris).
Transdev pense pouvoir faire ce qu’elle sait faire : unifier un système perfectionné d’information, de réservation et de paiement. Dans sa présentation, Cap Atlantique évoque un dispositif « accessible sur simple réservation jusqu’à une heure avant le départ ». M. Puisay, lors du Conseil communautaire, indique : « Demain, avec notre téléphone, il suffira de savoir l’endroit où on veut arriver et à quelle heure, et grâce à l’application on pourra nous dire : vous devez partir à telle heure de tel point », à quoi s’ajoutent « le système d’exploitation, la billetique, bien évidemment. » (https://www.youtube.com/watch?v=2Knc28jqF6E&t=447s 9’20’’)
Pour les vieux, des commerciaux ou des médiateurs ?
Les mots de M. Puisay – « il suffira », « grâce à », « bien évidemment » – peuvent s’avérer dangereux, car ils tendent à minimiser les difficultés. Or, les conséquences risquent d’être graves. A Pénestin, par exemple :
– la population est vieillissante et une proportion non négligeable ne maîtrise ni internet, ni des opérations un peu complexes sur un smartphone, lorsqu’elle en possède un ;
– la commission d’appel d’offres dont M. Puisay a fait partie avec MM. Criaud, Delorme et Louvrier a validé la proposition de Transdev de mettre en place une équipe « commerciale » de 7 personnes. D’autres expérimentations, comme celle de Guimilliau mentionnée plus haut, ont préféré recruter des « médiateurs numériques ».

La démarche est totalement différente. Dans un cas, il s’agit de réaliser des objectifs marketing, supposés être au service des usagers, mais ceux-ci ne sont pas au coeur de la démarche. Dans le livret « Mobilité Seniors » de Transdev (voir à la fin de cet article), on parle de les « conquérir » et de les « séduire »… Dans l’autre cas, il s’agit de consulter – d’être à l’écoute de la demande et de partir d’elle –, puis de mettre en place un accompagnement pédagogique dédié.
Qui restera sur le bord de la route ?
A défaut d’une démarche de ce type, on va laisser sur le bord de la route une partie de la population et amplifier la fracture numérique qui affecte les seniors : parmi les plus de 70 ans, seuls 1/3 possèdent un smartphone (chiffre de 2020). L’enjeu ne semble avoir été pris en compte ni par Cap Atlantique, ni par Transdev. Quelques dispositions impératives forment un socle minimal et indispensable :
– compléter systématiquement l’application par un accès téléphonique, y compris le week-end (2), conçu dans un esprit non pas commercial, mais de conseil et de dialogue, et y ajouter une présence physique dans des « points-relais », à la mairie ou à l’office du tourisme ;
– inclure la possibilité d’une « réservation par tiers » (proche, agent de Transdev) avec un mandat émis par le passager senior ;
– mettre en place des ateliers en petits groupes, avec des mises en situation pas à pas, voire un parcours accompagné in situ, pour apprendre à utiliser l’appli (existe à Nantes, Tours, etc.)
– créer des outils de communication adaptés : livret, courriers, fiches, tutoriels, jeux…
– s’assurer de la présence d’un service d’urgence en cas de panne de l’application ou de saturation du central téléphonique ;
– dans une logique d’expérience, faire de Pénestin-Camoël-Férel-Assérac un « territoire pilote » de la transition numérique des transports en zone rurale, avec un retour d’expérience avant la reconduction du délégataire en 2030 ou 2032.
Le vice-président de Cap Atlantique aux mobilités a-t-il une vision d’avenir ?
Il y a urgence : les responsables et conseillers commerciaux sont déjà en train d’être recrutés. C’était à l’« autorité délégante » (Cap Atlantique) de faire connaître au délégataire (Transdev) les principes de la politique qu’elle souhaitait voir appliquée, comme l’indiquait M. Puisay lui-même au conseil communautaire (6’55’’). Il est dommage qu’il ne se soit appuyé pour cela que sur le point le plus flou du Projet de territoire, le « bien-vivre pour tous ». Il aurait dû mentionner :
– l’écoute des besoins et attentes de la population ;
– la lutte contre le changement climatique à travers le dépassement du tout-automobile.
Rappelons enfin que Pénestin, Camoël et Férel sont situés dans le Morbihan, ce qui implique des besoins spécifiques de déplacements vers Vannes (santé, démarches administratives…) Lors de ses vœux en janvier dernier, M. Puisay avait dit travailler en vue de lutter contre le tout-automobile et de renforcer les liaisons vers la Bretagne. Qu’en est-il dans le projet que nous présentent Cap Atlantique et Transdev ?
Un grand projet de mobilité : le désenclavement de Pénestin
Si nous sommes devenus une « zone blanche » aux yeux de Cap Atlantique, une zone à faible densité de population qu’on appelle communément « rurale » (et qui ne suffit pas à remplir les bus…), une option serait de nous conformer à ce jugement et d’admettre que les lignes ne sont pas rentables. On peut même, comme M. Puisay, changer de camp et épouser le point de vue des puissants face à sa propre commune : on supprime les bus. Point.
Mais nous pouvons aussi imposer notre présence aux puissants et sortir de cette situation par le haut. Devenir plus puissants que les puissants. Nous rendre indispensables. Garder Pénestin enclavée, c’est priver l’intercommunalité de l’un de ses principaux débouchés en direction de la Bretagne. La Baule est trop récente pour cela, mais Guérande et ses communes avoisinantes ont un air de Bretagne, bien que sises dans les Pays de la Loire, et bien que leur réseau soit tissé en direction de La Baule, Saint-Nazaire et Nantes et non de la Bretagne.
Ironiquement, c’est par Herbignac, nouvel eldorado de Cap Atlantique, qu’est longtemps passée la frontière entre la langue bretonne et le gallo des marches de la Bretagne, de la Haute-Bretagne. Les commerçants, déjà, maîtrisaient les deux langues et ils en jouaient. Pénestin a aussi parlé successivement le breton et le gallo et assume clairement son identité bretonne dans le département du Morbihan où elle est chez elle, cependant qu’Herbignac est devenue ligérienne. Le statut de passeur ou d’interprète est enviable. On a toujours besoin des traits d’union.
Comment s’y prendre ?
Mais alors, comment s’y prendre, comment désenclaver ? Comment prolonger les voies qui s’arrêtent à Pénestin ? Faudrait-il construire un pont sur la Vilaine ? Vous n’y pensez pas ! La durée des travaux et le coût sont dissuasifs, d’autant plus qu’un pont, s’il raccourcit les distances, continue à privilégier la voiture comme moyen de transport principal.
Il y a tout d’abord des fondamentaux qui ne sont qu’un rattrapage de ce qui aurait dû être fait depuis longtemps, et sur lesquels on ne saurait transiger :
– raccorder Pénestin par bus direct, minibus électrique ou taxi collectif aux gares de La Baule et de Redon qui offrent un accès rapide à Nantes, Paris, toute la Bretagne, la Normandie et le Sud-Ouest, avec des horaires plus nombreux ou flexibles adaptés aux principaux trains ;
– organiser des liaisons « à la demande » vers Vannes et Saint-Nazaire : hôpitaux et cliniques, centres villes, préfecture et sous-préfecture…
Déjà à ce niveau, il convient d’étudier les contraintes de faisabilité : interopérabilité de Transdev avec d’autres sociétés de transport, tarification. Cela se ferait bien sûr en lien avec la commission des mobilités de Cap Atlantique, mais aussi avec un « comité des usagers de Pénestin, Camoël, Férel et Assérac », chargé de recueillir les attentes de la population, de les trier et de les coordonner.
Un comité d’usagers, instance de contrôle démocratique
Ce comité des usagers étudierait un ensemble d’autres demandes, telles que l’accès à des villes comme Herbignac et La Roche-Bernard/Nivillac dotées d’un important potentiel commercial, l’accès aux aéroports de Nantes, Rennes et Vannes, la possibilité de desservir en horaires de soirée les villes offrant une importante programmation culturelle, etc.
Un tel comité d’usagers serait amené à transmettre des propositions aux acteurs techniques et politiques, mais aussi à contrôler que leur action s’effectue bien, comme il se doit, dans l’intérêt général. C’est ainsi que le calcul de la rentabilité devrait équilibrer l’apport des opérations rentables et le déficit de celles qui ne le sont pas, et également prendre en compte une estimation des économies réalisées par un moindre recours à la voiture et par l’évitement de certains des coûts liés au changement climatique. Le comité étudierait également les initiatives prises sur d’autres territoires.
Ceci n’est qu’une première ébauche dont se saisiront, je l’espère, les diverses listes candidates aux Municipales. Il est normal de mettre ainsi en place un mécanisme de contrôle de l’action des élus et des techniciens par un comité directement issu de la population et demeurant en contact permanent avec elle. C’est ainsi que la démocratie a fonctionné depuis ses origines à Athènes jusqu’à nos jours, en soumettant ceux qui sont en charge des affaires publiques au contrôle d’une instance spécifique, dont les membres ne bénéficient d’aucune rente de situation et sont remplacés régulièrement.
On attendrait aussi d’eux qu’ils fassent preuve d’imagination. Rien n’est interdit tant que son absence de faisabilité technique et financière n’a pas été prouvée. Un exemple : pourquoi ne pas mettre en place une liaison bateau en cabotage de part et d’autre de la Vilaine, depuis Mesquer, voire Piriac d’un côté, jusqu’à Damgan ou Le Tour-du-Parc de l’autre ? Un puissant attrait touristique en saison, un transport des marchandises et des personnes hors-saison qui aurait un fantastique effet de désenclavement pour toutes les communes littorales de la baie de Vilaine et des retombées économiques et culturelles en cascade… (Je tiens à disposition une étude préliminaire réalisée sur chatGPT.)
(1) https://www.amrf.fr/2025/04/10/guimiliau-29-teste-une-nouvelle-mobilite-rurale/
https://www.ville-loudeac.fr/transport-a-la-demande
(2) A défaut, mettre en place une boîte vocale intelligente avec rappel garanti + SMS de confirmation.
etude-seniors-2020-transdev
Resté à savoir quelles contraintes il y aura à l’utilisation du service à la demande. Sans contrainte, ce service s’appelle le taxi, efficace, mais aucune collectivité n’a les moyens de subventionner l’usage gratuit ou presque du taxi sur le moyen terme. Par principe il est difficile d’appliquer un prix différent de celui des lignes régulières à un service à la demande (égalité des traitement des citoyens)
À suivre avec attention
Dans l’article on peut lire : https://www.youtube.com/watch?v=2Knc28jqF6E&t=447s 9’20’’
Réponse : BlablaBla…Bablatude…
Dans l’article on peut lire : « Vous (les vieux) avez deux ou trois trains de retard : vous l’utiliserez même pour payer votre ticket de bus (qui vous permettra d’ailleurs de circuler en TER entre Le Croisic et Pornichet) ».
Réponse : Nous (les vieux de Pénestin, Camoel, Férel et Assérac) on est content de pouvoir circuler entre Le Croisic et Pornichet
Dans l’article on peut lire : « De nouvelles lignes entreront en service à partir du 4 juillet 2026. Pour l’essentiel, elles renforceront la « colonne vertébrale » La Baule – Guérande – Herbignac annoncée dans le « Projet de territoire » de Cap Atlantique et le SCOT (Schéma de cohérence territoriale) »
Réponse : le SCoT 2025 n’est toujours pas voté. Les propositions lors de l’enquête publique de septembre, pour désenclaver les communes limitrophes ne sont pas prises en compte. Les 8500 habitants du nord de la presqu’île n’existent pas.
Dans l’article on peut lire : « Cependant – et c’est là que ça se corse – le territoire compte aussi, selon Cap Atlantique, des « zones blanches » : Pénestin, Camoël, Férel et Assérac. Les lignes régulières y seront supprimées
Réponse : les têtes de lignes sont en générales peut fréquentées, même en milieu urbain. Les bus se remplissent toujours au cours de leur parcours. Ces têtes de lignes sont pour Cap Atlantique des « zones blanches », donc on les supprime.
Dans l’article on peut lire : « J’ai parlé au début de cet article d’une révolution, et je crains que réclamer le maintien de nos lignes régulières soit un combat d’arrière-garde ».
Réponse : Dans les villes la fréquence régulière et rapprochée des transports collectifs favorise leur utilisation. De nouvelles lignes sont créées et les horaires multipliés. Une « arrière garde » qui dépasse en efficacité cette « révolution ».
Dans l’article on peut lire : « Cap Atlantique évoque un dispositif « accessible sur simple réservation jusqu’à une heure avant le départ ». M. Puisay, lors du Conseil communautaire, indique : « Demain, avec notre téléphone, il suffira de savoir l’endroit où on veut arriver et à quelle heure, et grâce à l’application on pourra nous dire : vous devez partir à telle heure de tel point »
Réponse : A retenir
Dans l’article on peut lire : « Lors de ses vœux en janvier dernier, M. Puisay avait dit travailler en vue de lutter contre le tout-automobile et de renforcer les liaisons vers la Bretagne. Qu’en est-il dans le projet que nous présentent Cap Atlantique et Transdev ?
Réponse : pas de transport vers les principaux pôles santé de Vannes et Saint Nazaire.
Dans l’article on peut lire : « une option serait de nous conformer à ce jugement et d’admettre que les lignes ne sont pas rentables. On peut même, comme M. Puisay, changer de camp et épouser le point de vue des puissants face à sa propre commune : on supprime les bus ».
Réponse : Budget de Cap Atlantique et élections obligent. Mais depuis quand les transports en commun (nos impôts = service public) doivent-ils être rentable ? La meilleure gestion du service public serait-il de le supprimer ? Soit : supprimons l’hôpital public l’école public, les universités, la SNCF, le CNRS, etc…
M. Puisay, après avoir bradé le bien commun, cumulé des erreurs coûteuses pour la collectivité, conduit une politique démagogique sans perspective, préfère supprimer une question vitale pour la commune. C’est simple, simpliste mais ça évite de se prendre la tête.
D’accord sur la plupart des points. Juste à propos du 2e : je me suis exprimé de façon ironique. J’ai mentionné la possibilité de circuler en train entre Le Croisic et Pornichet avec un ticket de bus comme un privilège supplémentaire accordé à la partie Sud de la presqu’île, déjà riche et puissante face au Nord désormais déshérité.
Il faudrait rappeler l’histoire. En 2003, l’ancien maire de Pénestin, Jean-Claude Baudrais choisit d’adhérer à Cap Atlantique plutôt qu’à une interco bretonne. Il compte faire profiter sa commune du dynamisme insufflé depuis le Sud de la Presqu’île. Camoël et Férel lui emboîtent le pas. En coordination étroite avec le président de Cap Atlantique et maire d’alors de La Baule Yves Métaireau, ils lancent un « grand projet » qui a pour rôle de symboliser la volonté de rééquilibrage entre le Sud et le Nord de la Presqu’île. Ce sera le projet de parc conchylicole de Loscolo. Ce projet, peu soutenu par les mytiliculteurs, est géré en dépit du bon sens par Nantes Atlantique Développement et par les ingénieurs de Cap Atlantique.
Arrivé aux affaires en 2020, M. Puisay poursuit des travaux coûteux (route, etc.), mais Cap Atlantique se désengage dans la plus grande discrétion : en 2023, on parle toujours de 4 grands travaux pour la mandature, alors que seuls 3 projets continuent à être présentés. Loscolo n’apparaît plus sur son site internet. Le maire de Pénestin ne comprend pas la nouvelle situation et rate l’occasion de négocier le remplacement de Loscolo par un autre grand projet bénéficiant au Nord de la Presqu’île. Il est pourtant vice-président aux mobilités et c’est bien dans ce domaine qu’un nouveau projet se justifie le plus. Le résultat est là. Pénestin et le Nord de la Presqu’île sont lâchés par Cap pour qui ils sont devenus des « zones blanches ».
Le paradoxe veut qu’il revienne à M. Puisay lui-même de défendre un projet de mobilités dans la presqu’île qui abandonne à son sort la commune dont il est maire. On peut juste espérer, à présent, que les prochaines Municipales rebattront les cartes avec de nouveaux élus à Cap Atlantique et à Pénestin.