“en qualité de riveraine, d’usager et de citoyenne…”

On continue à s’activer autour du projet Loscolo. Deux dates décisives : ce vendredi, le 25 septembre, Conseil communautaire de Cap Atlantique, précédé la veille, jeudi 24, d’une rencontre entre les élus où le sujet sera abordé ; le jeudi 1er octobre, le syndicat conchylicole de Pénestin tiendra son assemblée générale.

Des mytiliculteurs (Frédéric Bernard, Bruno Evain), un chef d’entreprise (Axel Brière), un responsable d’association et conseiller municipal d’opposition (Dominique Boccarossa, à paraître) se sont déjà exprimés. Aujourd’hui, je crois intéressant de vous proposer, avec l’accord de l’intéressée, les « observations » rédigées avec beaucoup de talent et adressées lundi à M. Nicolas Criaud, président de Cap Atlantique, par Manon Leparmantier, riveraine du projet, jeune avocate et vieille Pénestinoise.

En pièce jointe, Mme Leparmantier insérait les conclusions de l’enquête publique sur les installations de pompage et de rejet de la zone d’activité du Vauhariot à Cancale. Bien qu’il soit long, je vous joins ce pdf qui apporte un éclairage extérieur sur le projet Loscolo et que certains apprécieront sans doute de pouvoir consulter.

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Élus et Maires, Mesdames, Messieurs.

Il semble qu’une réunion entre élus va se tenir très prochainement concernant le projet du parc conchylicole de LOSCOLO.

Par la présente, je me permets d’attirer votre attention sur plusieurs points qui paraissent être fondamentaux.

D’une part, il apparait primordial que vous puissiez de nouveau entendre l’ensemble de la profession des mytiliculteurs avant de prendre toute décision, je constate en effet que la majorité des mytiliculteurs ne se sent pas écoutée.

D’autre part, en qualité de riveraine, d’usager et de citoyenne, et au nom d’un certain nombre de riverains mais également dans l’intérêt d’un certain nombre de mytiliculteurs, il me parait effectivement important de vous faire part des éléments suivants :

1°) SUR LES CONSEQUENCES DU POMPAGE ET DU REJET DES EAUX DE MER

La problématique des rejets est un point qui n’a pas été suffisamment abordé. Or, si l’on fait le parallèle avec la zone conchylicole de Vauhariot située à CANCALE qui a inspiré le projet du parc conchylicole de LOSCOLO, cela ne doit surtout pas être négligé.

En tant qu’élus, il est de votre devoir de prendre une décision en connaissance de cause.

Vous trouverez à cet effet en pièce jointe l’avis loi sur l’eau du commissaire enquêteur concernant les zones de Vauhariot.

Il est clairement indiqué qu’il y a un impact nocif évident dans un rayon de 100 mètres autour de la zone de rejet. Le commissaire enquêteur a constaté que:

« Le pompage et le rejet des eaux de mer ont un impact fort sur la qualité des eaux au droit du point de rejet et un impact négligeable à l’échelle de la baie. Ceci vaut pour la qualité physique (MES), la qualité chimique et la biologique du milieu ».` (page 13 du rapport)

Il précise que également que:

« La qualité des eaux de rejet altère localement la qualité des eaux de mer. Ces résultats se font ressentir dans le diagnostic benthique réalisé au droit du rejet, où l’on voit une influence du rejet dans un rayon de 100 m. […] Dans un rayon de 100 mètres au tour du point de rejet, il n’y a aucun enjeu biologique recensé (ni habitats, ni espèces). […] Ce secteur n’est pas une zone de baignade, …» (page 14 du rapport).

L’exemple de CANCALE nous démontre parfaitement les conséquences immédiates de l’implantation d’une telle zone et d’un point de pompage et de rejet de l’eau dans la petite baie du Maresclé. Pour CANCALE ça ne pose pas de problème puisque la zone impactée n’est ni une zone de baignade ni une zone à préserver. Mais pour la plage du Maresclé c’est différent, c’est une petite baie où l’eau circule peu, des parcs de bouchots y sont implantés en nombre et c’est une zone de baignade très prisée l’été. Les conséquences sur la qualité de l’eau risquent d’être dramatiques à terme.

2°) SUR LES NUISANCES

Je réside à 300 mètres de la zone. Lors des opérations de défrichement, j’entendais parfaitement les engins et il est évident que nous serons nombreux à être fortement impactés par toutes les formes de nuisances que ce parc va générer (nuisances sonores, lumineuses, olfactives, travaux, poussières et autres…).

Actuellement, le fait que les ateliers soient éparpillés permet de diminuer drastiquement toute forme de nuisance, il semble que personne ne s’en plaint à ce jour. Le regroupement dans cette zone d’autant d’ateliers et entreprises va indubitablement générer des troubles du voisinage qu’il conviendra d’indemniser, avez-vous budgétisé ?

3°) SUR  L’UTILITÉ DU PROJET POUR LES MYTYLICULTEURS PENESTINOIS

Alors que des alternatives existent et que de nombreux mytiliculteurs pénestinois n’ont ni les moyens ni l’envie de s’y installer, il est évident que cette zone n’est pas consacrée à nos entreprises locales mais a pour objectif de permettre l’implantation d’entreprises extérieures.

Le jour où nos mytiliculteurs auront véritablement besoin de se délocaliser, la zone aura déjà été accaparée et il faudra se poser véritablement la question des alternatives possibles, c’est regrettable. Cette zone devrait être conservée justement dans l’hypothèse où il n’y aurait pas d’autre choix et cela dans l’intérêts de nos entreprises conchylicoles locales.

En tant qu’élus, il est de votre devoir de protéger nos entreprises conchylicoles locales.

4°) SUR LA QUALITE DU PAYSAGE ET DE L’ENVIRONNEMENT

Enfin, dans le contexte environnemental actuel, un projet vieux de 20 ans dont les coûts et conséquences n’ont pas été actualisés depuis 2012 et dont l’utilité pour les mytiliculteurs locaux n’est pas démontrée, est un véritable non-sens.

Ce projet va à l’encontre de la préservation de l’environnement parce qu’il est envisagé de détruire une zone naturelle de 12 hectares, d’abîmer le littoral et la falaise. Le littoral pénestinois est une véritable richesse qu’il faut protéger coûte que coûte. Cette préservation est d’autant plus importante dans le contexte climatique et environnemental actuel. Alors que les espaces naturels se font de plus en plus rares, en détruire davantage, c’est inacceptable.

***

Compte tenu de l’ensemble de ces éléments et de bien d’autres, j’espère que vous saurez en temps utile prendre la bonne décision.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Élus, Maires, Mesdames, Messieurs, en l’assurance de ma parfaite considération.”

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