Au moment où j’écris ces lignes, il fait 35 degrés. Tout à l’heure, je me suis baigné dans une eau verte avec partout des amas de petites bulles. Sur BFMTV, Greta Thunberg s’adresse aux députés du Parlement français. On pourrait se croire dans un mauvais film. C’est cependant la réalité.
Le téléphone sonne : ils sont en train de débroussailler la friche de Loscolo sur 5 mètres de large ! Pourtant, le préfet n’a pas signé à ce jour l’arrêté d’autorisation environnementale. J’arrive. De loin, on entend la débroussailleuse qui mord violemment dans les écorces. La friche que nous avons appris à connaître et à aimer au cours des derniers mois gémit, grince, crisse. Sur les 10 dernières années, on a bétonné à Pénestin 100 hectares de terres naturelles. Là, ce seront 8,5 d’un coup, auxquels s’ajoutent les réseaux viaires. Cela au moment où le gouvernement a lancé un plan de protection de la biodiversité et où l’on envisage une loi interdisant désormais toute nouvelle artificialisation. Pénestin fera-t-elle partie des mauvais élèves, avec, il est vrai, pas mal d’autres (cf. ci-dessous article du Canard Enchaîné du 18 juillet) ? Ira-t-on un jour chercher MM. Durieux, Métaireau et Baudrais dans leur paisible retraite pour leur mettre un bonnet d’âne ?
La machine broie tout ce qui passe à sa portée
Dominique Boccarossa, le président de Cappenvironnement, est sur place. Il a déjà parlé avec l’unique employé qui manœuvre à l’aide d’une télécommande son énorme machine, la seule disponible dans tout le département. Évidemment, il a fallu la réserver. Nous faisons des photos. J’avance. L’employé vient vers moi pour me dire de ne surtout pas rester dans l’axe de sa machine qui broie tout ce qui passe à sa portée. Il s’appelle Philippe. Il a un gentil sourire lorsqu’il enlève son casque de protection. Il dit travailler pour le département. La préfecture ou le conseil départemental ? Il ne sait pas. Nous apprendrons qu’il s’agit en fait de « Loire Atlantique Développement », ce qui semble plutôt fait pour susciter un brin d’énervement chez quelques Pénestinois. Ils manquent quand même de psychologie en Loire-Atlantique ! Surtout quand on sait que M. Grosvalet, le président du département de Loire-At, a organisé un colloque en juin dernier sur le thème du « zéro artificialisation nette », où l’on n’a pas vu un seul représentant de Cap Atlantique…
Dominique Boccarossa a demandé à Philippe s’il pouvait contourner les arbres les plus gros, ceux qui font une dizaine de centimètres de diamètre, au lieu de les abattre, et il a accepté. Il va peut-être subir quelques réprimandes de son donneur d’ordre. Mais il aime le travail bien fait. Il nous montre la tranchée le long des pylônes d’EDF, « un massacre », nous dit-il. Il travaille souvent à Belle-Île ou encore sur l’île de Hoedic et les donneurs d’ordre de son entreprise, “Moutons gloutons”, sont alors des écologistes pratiquant l’éco-pâturage. Ici, il s’agit de libérer une bande de terre pour y édifier un talus et y installer une bordure en plastique qui empêchera les grenouilles, espèce protégée, de rentrer dans la zone à défricher. La présence de grenouilles dans la friche conduirait à annuler les opérations de défrichage prévues semble-t-il à l’automne.
Des arbres de 3 ou 4 mètres de haut
Je lui demande quelle différence on peut faire selon lui, en tant que professionnel, entre débroussaillage et défrichage, sachant que le défrichage n’est pas autorisé tant que l’arrêté du préfet n’a pas été signé. Selon lui, le défrichement concerne des parcelles de terrain entières, pas une allée comme celle qu’il trace, qui fait tout de même 5 mètres de large. Il y a aussi bien sûr d’autres opérations comme l’abattage et l’élagage. Et si l’on débroussaille en abattant quelques arbres de 3 ou 4 mètres de haut, c’est du défrichage ? Sa réponse est assez floue, mais nous nous doutons qu’il doit exister des définitions à valeur légale.
Il est un peu inquiet pour sa voiture. Dominique Boccarossa l’assure que cela n’aurait aucun sens de s’en prendre à lui. Il ne fait qu’exécuter des ordres, et personne parmi les personnes engagées sur ce dossier à Pénestin, n’envisagerait de dégrader son véhicule. A l’inverse, il lui demande : « Et si je me couche devant la machine, qu’est-ce qu’il se passe ? » « Je la stoppe immédiatement, bien sûr. La sécurité passe avant tout. » « Et elle s’arrêtera assez vite ? », plaisante-t-il. Il semble que oui…
Une mesure préventive, rapport aux batraciens
Avant toute autre chose, il convient de téléphoner à Fabrice Durieux, le chargé du projet à Cap Atlantique et désormais Loire Atlantique Développement. Celui-ci répond que le débroussaillage est une « mesure préventive », rapport aux batraciens, et que l’opération est réversible, au cas où la décision du préfet serait négative. D’ailleurs, ils lui ont demandé une autorisation et il la leur a délivrée.
Il n’est plus guère question de moules en ce moment : on en est à la phase « batraciens ». Si un sanglier ou autre animal du même acabit venait à endommager le plastique anti grenouilles ? Ou si quelques unes d’entre elles, dans un saut à la Fosbury, parvenaient à franchir l’obstacle, car il semble que les grenouilles affectionnent le lieu, que ferait-on ? Et d’ailleurs, où vont aller ces batraciens lorsqu’ils trouveront porte close à la friche de Loscolo ?
Il semble que la décision du préfet devrait être connue avant la fin du mois. Les grenouilles l’attendent avec impatience. Nous aussi. Les travaux se poursuivent demain mercredi.
Avec Monsieur BAUDRAIS, nous sommes dans de “Beaux Draps” ! Sans doute son âge, 77 ans, et sa génération, reflètent-t-il, son envie de bétonner à tout va ! Mais, alors que la jeunesse est plutôt écologiste, (voire la jeune femme Suédoise, 16 ans, qui a fait un discours devant l’Assemblée Nationale), lui, il s’obstine à détruire la Nature. Il n’a rien compris à notre désir de Nature. On en a assez du béton et du goudron ! Et tout ça pourquoi ? Pour peu de mytiliculteurs de Pénestin, qui souhaitent s’installer à Loscolo, car ils ont déjà leurs exploitations mytilicoles.
Nous sommes venus nous installer à Pénestin, plutôt qu’à La Baule, car c’était La Nature : Les arbres, les prairies, la côte et les plages naturelles.
Avant même d’avoir obtenu l’autorisation préfectorale, M. BAUDRAIS, s’obstine à faire défricher afin de préparer son projet à Loscolo ! Cela mériterait un procès !
A ce sujet, je voudrai rappeler que Monsieur BAUDRAIS, nous a fait un procès au Tribunal de Grande Instance de Vannes, contre « Le Président de l’Association Autre Regard », parce que j’avais écrit un éditorial dans notre Bulletin d’Octobre 2016 intitulé « Au secours, la jeunesse ! Attirons des jeunes à Pénestin », qui réclamait, entre autres choses, « l’installation de jeunes à Pénestin », et « la création d’un centre de Télétravail ». Nous lui avions refusé un droit de réponse de 4 pages (150 lignes) dans notre bulletin, car la Mairie dispose de moyens d’informations dans son bulletin municipal. M. BAUDRAIS a été condamné à 1500 € à ses dépens !
Avant le procès, j’avais eu plusieurs entretiens avec M. BAUDRAIS. J’en ai gardé le souvenir d’un être fermé à tout échange d’arguments. Il a sa conviction, et rien ne peut le faire évoluer. Pourtant, il faut comprendre les évolutions de la vie ! Le procès qu’il nous a fait, témoigne de cette incapacité !
Espérons que nouvelles élections municipales changeront le cours des événements, avant qu’il ne soit trop tard pour Loscolo.
Je laisse passer ce message sous la responsabilité de l’auteur et en reprécisant si besoin était que des opinions contraires à celle-ci pourront s’exprimer de la même façon dans les commentaires de ce blog, comme cela a déjà été le cas dans le passé. Gérard Cornu
J’ai reçu d’une amie ce soir le message suivant :
“Heureusement que ce n’était pas à moi d’écrire cet article, j’aurais été
incapable de trouver un ton mesuré comme celui que tu as pris…
5 mètres, c’est énorme ! C’est à peu près la largeur ou la longueur de
la pièce où je suis… Il y a de la vie là-dedans !
Qu’est-ce qu’il faudrait pour que ces gens-là comprennent ? Toute cette bêtise finira par
détruire la terre et nous sommes impuissants, ou pas assez nombreux pour
les arrêter… C’est à se taper la tête contre les murs.
Combien d’énergie, de force, de patience, combien d’années de lutte
a-t-il fallu pour empêcher la construction d’un seul aéroport ? Et à
quel prix !
Qui était présent, au Conseil municipal, pour voter à l’unanimité l’autorisation de défricher ?
Une série d’articles dans le Monde est titrée : “Vivre avec la fin du monde”.
Le premier article la situe entre 2020 et 2040…”
Si seulement le préfet pouvait avoir un petit sursaut d’intelligence, une lueur, un peu de courage aussi, pour s’opposer à ce saccage…!