Bienveillance. S’il fallait choisir un mot pour décrire l’ambiance de la réunion du CPP (Collectif pour Pénestin), ce serait celui-là. Pas de haine, de l’écoute, des opinions qui s’expriment dans le respect, des propositions dont certaines sont parfois retoquées, d’autres approuvées, ou bien elles rebondissent et s’étoffent en circulant de bouche en bouche. Un public divers, où l’on retrouve des déçus de la municipalité actuelle, des personnes engagées dans la vie locale et associative, des membres de l’équipe Le Bas, des adhérents de Cappenvironnement.
Le résultat est visible : de l’intelligence, des idées, des compétences. Les 45 présents ont additionné leurs savoirs et leurs bonnes volontés. Sincèrement, c’est ainsi que l’on aime voir la commune, et c’est dans des moments comme celui-ci que l’on se dit qu’elle a un avenir qui chassera comme un mauvais rêve les soubresauts de plus en plus erratiques de la gestion Puisay. Là où celui-ci divise la commune en clans et monte les uns contre les autres, il s’agit désormais, pour le collectif réunissant différentes franges de l’opposition, de rassembler.
Le dossier a été « perdu »
La réunion s’ouvre sur la présentation par Laetitia Seigneur du rapport moral de ces premiers mois d’activité du CPP. Elle revient sur la démission des élus d’opposition. La réponse au maire (qui accuse l’opposition d’avoir affaibli la démocratie en se retirant) tient en une phrase : à force de n’être pas écoutés, à force d’adresser à la mairie des demandes de documents et de se les voir refuser, il arrive un moment où l’on se dit que cela n’a aucun sens….
D’ailleurs, l’organisation de l’AG du Collectif pour Pénestin ne fait pas exception. Le dossier adressé à la mairie présentant le CPP et les demandes de salles a d’abord été « perdu ». Puis le délai était trop court : toutes les salles étaient prises. Bref, du très classique dans les techniques d’obstruction de la part d’un apprenti autocrate. Il a donc fallu se rabattre sur le Centre du Palandrin, à Kerséguin, dont la location est payante (80 euros pour deux heures).
Une question porte sur l’absence de M. Boccarossa à la réunion de ce lundi soir. Mme Seigneur répond qu’il y a eu un désaccord lors de la rédaction du dernier flyer à propos du caractère trop systématique des attaques contre la mairie. « Il a raison, indique-t-elle, mais il s’agit d’un problème de méthode. » Il y a de multiples raisons de critiquer une municipalité qui accumule les errements et les mauvais coups, mais les gens supportent mal ce climat de conflit permanent : le souhait, l’objectif, du CPP est de se montrer « constructif ». Evidemment, il ne faut pas tendre le bâton pour se faire battre : il s’agit de trouver un juste milieu. M. Boccarossa, quant à lui, a décidé de quitter non seulement le bureau, dont il était membre, mais le CPP lui-même.
De quoi avons-nous envie ?
Une autre question fait à nouveau référence à M. Boccarossa : le projet de celui-ci pour la commune est connu, il est clairement identifié, indique un participant. Mais qu’en est-il pour le CPP ? Sommes-nous capables de présenter nous aussi un projet pour l’avenir de Pénestin ? De quoi avons-nous envie ?
Certains font valoir que de nouvelles élections pourraient avoir lieu dans un délai proche. Il suffit qu’une seule personne parmi les 13 membres du Conseil actuel démissionne pour que des élections anticipées soient convoquées. Il faut noter toutefois qu’à partir de mars 2025, la situation sera gelée dans l’attente des futures Municipales de 2026.
Une discussion oppose MM. Le Maulf et Bernard. Celui-ci fait valoir que le mandat sera de moins de deux ans si la minorité accède à la mairie à l’occasion d’une élection anticipée. D’ailleurs, la dernière année avant une échéance électorale, les décisions sont plus ou moins gelées. Il s’agira avant tout de procéder à un audit et de préparer les décisions qui devront être prises lors du mandat suivant.
M. Le Maulf considère qu’« on ne peut pas partir comme cela », il faut se retrousser les manches dès maintenant. Il y a des priorités qui ne peuvent pas attendre, comme celles du logement social ou des écoles. Il faut que les gens s’impliquent. D’autres interviennent pour souligner l’importance de travailler sur l’économie, la pêche, le tourisme, l’environnement, la culture.
L’urbanisme touche à la vie quotidienne et à nos désirs
Une première urgence se dessine avec l’enquête publique sur le PLU (plan local d’urbanisme) démarrée le 20 février. L’intervention des associations a plus de poids que celle d’individus isolés et il faut pouvoir peser sur le rapport du commissaire-enquêteur. Le PLU est un enjeu fondamental pour dessiner les contours de ce que sera la commune à l’avenir. On s’inquiète du caractère complexe et technique des thèmes abordés dans le PLU. Mais il faut aussi élaborer un discours sur le PLU qui fasse ressortir sa dimension politique, celle d’un projet pour un développement et une évolution de la commune qui soient conformes à nos « désirs ».
Il convient donc de créer un groupe de travail dont les membres se pencheront sur les documents disponibles sur internet à partir du 20 février et qui mettra au point une position par rapport au projet de PLU de la mairie. Ce groupe a tenu une première réunion le 26 février et rendra compte aux membres du CPP (84 inscrits à ce jour). Dans la foulée, d’autres groupes de travail sont proposés et chacun est invité à s’inscrire à ceux de son choix à la fin de la réunion.
Un projet de vidéo-protection qui inquiète au lieu de rassurer !
La discussion roule aussi sur le budget de 293 000 euros que la mairie compte consacrer aux équipements de sécurité, dont notamment 19 caméras de surveillance et un système de lecture optique des plaques d’immatriculation à l’entrée dans la commune. Pourtant, selon M. Bernard, lors du dernier rapport de la police municipale au repas de fin de saison, il apparaissait que les problèmes de sécurité n’étaient pas spécialement préoccupants lors des dernières saisons touristiques. M. Le Maulf demande si c’est ainsi que les Pénestinois souhaitent voir utiliser leurs impôts, et Mme Seigneur ajoute que dans le rapport sur la revitalisation du bourg, on trouve une photo prise à New York !
La fin de la réunion tourne autour des explications apportées par M. Lebas après qu’une participante se soit plainte de la difficulté à maîtriser le vocabulaire de l’urbanisme : PLU, PLUi (plan local d’urbanisme intercommunal), SCOT (Schéma de cohérence territoriale)… Il est question de la différence d’échelle des cartes utilisées pour le PLU et le SCOT, des hectares « bouffés » par la poursuite de l’artificialisation des sols. Parviendra-t-on un jour, avec un effort de pédagogie, à rendre l’urbanisme réellement accessible au commun des mortels malgré sa technicité ?
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– MM. Jean Marini et Pierre Poncet sont élus membres du bureau du CPP.
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– La conférence « Comprendre le budget communal » proposée par M. Le Maulf aura lieu aujourd’hui lundi 4 mars à 19 heures, au foyer socio-culturel.
Le commissaire enquêteur comme son nom l’indique n’a pas pour vocation à intervenir ni influer dans la demande des requérants mais seulement à donner des explications s i nécessaire. Restons prudents car des enquêteurs à la solde des mairies n’hésitent pas à influencer les citoyens par des argumentsinsistant et en utilisant une sémantique connue d’eux seuls et que la plupart d’entre nous ne comprend pas. En conclusion, en cas de doute demandez leur à s’exprimer en bon français et insistez pour vous faire expliquer tout ce que vous ne comprenez pas, c’est leur obligation.
J’ai écrit un long mail aux membres du bureau qui explique les raisons de ma démission. Je l’ai fait aussi oralement pendant une heure avec les membres présents. J’ai évoqué des questions de fond importantes. Depuis je me suis abstenu de tout commentaire pour ne pas “gêner” ce mouvement.
Dominique Boccarossa