Mytiliculture : l’heure du bilan

Deux semaines déjà que les conclusions du commissaire enquêteur ont été publiées sur le site de la Préfecture. Avis favorable avec des réserves (cf. mon article du 23 avril). Le parc conchylicole de Loscolo et sa station de pompage et de rejet sur la plage du Maresclé verront donc le jour dans un proche avenir.

En privé et dans la discrétion

copie d’écran 3 mai 2019

Les débats ont été vifs. Pourtant, l’événement semble être passé inaperçu. Le site internet de la mairie n’en dit pas un mot. Il continue d’annoncer, deux mois après, la réunion publique du 7 mars. Ouest France et L’Écho de la Presqu’île n’ont pas non plus mentionné l’événement. On croirait presque avoir rêvé tout cela. Certains ont dû sabler le champagne. D’autres se recroqueviller sur eux-mêmes avec dans la bouche le goût amer de la défaite. Tout cela en privé et dans la discrétion.

Les travaux débuteront dès le mois de septembre, dans 4 mois, pour enfouir les canalisations chemin du Loup et allée des Courlis, à l’entrée de la plage du Maresclé. Les touristes, encore nombreux en cette saison, devront les contourner en passant par l’impasse des Aigrettes. Les randonneurs du GR 34 enjamberont les fossés. Et la trentaine de propriétaires de bateaux mouillés au Maresclé devront faire preuve d’imagination pour rejoindre leurs embarcations, puis pour les ramener à terre en vue de l’hivernage. Peut-être en faisant passer leurs annexes par le Poudrantais. De tout cela, il n’a pas encore beaucoup été question.

Les chants d’oiseaux et les rêves des promeneurs

Mais il faudra s’y faire. La plage et ses alentours, cette nature si belle, peuplée de chants d’oiseaux et des rêves des promeneurs, sera « arraisonnée » (1) selon le terme du philosophe Heidegger dans « Chemins qui ne mènent nulle part » (sic !) Un pas supplémentaire dans le sens de l’industrialisation (l’installation et l’exploitation de centaines de pieux de bouchots en constituaient une première étape). Vous me trouvez peut-être partial lorsque je dis cela. Mais c’est là, à 50 mètres de la plage, que j’ai choisi de venir vivre il y a deux ans, sans la moindre idée de ce qui m’attendait. Laissez-moi le temps de m’habituer…

Il reste à tirer le bilan de cette expérience. Une enquête publique est une occasion d’approfondir le débat démocratique en recueillant et en conjuguant les idées exprimées par les habitants de la commune sur un sujet d’intérêt commun. A un an des élections municipales, la question de cette exigence démocratique et de la capacité des uns et des autres à susciter de tels débats, à motiver la population à s’exprimer et à écouter ce qu’elle a à dire, mérite d’être posée.

J’incite toute personne qui le souhaite à s’exprimer librement sur ce bilan :

  • par le biais de commentaires si ce sont des textes courts (je rappelle qu’ils peuvent être anonymes si vous ne remplissez pas la case indiquant vos nom et adresse mail)
  • sous forme d’expressions libres que je publierai dans ce blog
  • sous forme d’interviews pour ceux qui le souhaiteront (contactez-moi à cornu.gerard@orange.fr)

(1) Dans le terme « arraisonner » (qui n’est qu’une traduction du terme allemand utilisé par Heidegger), il y a l’idée d’une emprise et il y a le mot « raison ». Dans l’exemple qu’il cite, le fleuve dont le cours est modifié par un barrage perd son caractère d’origine : il est désormais « manipulable » par la science et la technique et devient une simple ressource.

2 commentaires sur “Mytiliculture : l’heure du bilan”

  1. Le lotissement conchylicole de Loscolo, artificialisant les sols de la commune de PENESTIN, est un concept ringard appartenant au siècle dernier.
    Aujourd’hui et après un ixième constat publié par experts et scientifiques, il devient criminel de continuer à bétonner de façon compulsive bois, forets, friches ,zones humides et autres espaces naturels.
    Dans un rapport remis le 06 mai 2019, les scientifiques de l’IPBES (organisme intergouvernemental ouvert à tout membre des Nations-Unies (130 Etats membres en octobre 2017) dressent un bilan dramatique de la dégradation de la nature en raison des activités humaines. Un million d’espèces sont menacées d’extinction. Certains bouleversements sont irréversibles.
    Avec insistance et une grande clarté, les auteur·ice·s du rapport mettent directement en cause les politiques de croissance économique comme facteur majeur de la catastrophe en cours : « Les moteurs de l’économie ont favorisé la croissance des activités économiques, et souvent les dommages environnementaux, au détriment de la conservation et de la restauration de la nature. »
    Demain, lorsque les enfants d’aujourd’hui nous interpelleront, nous ne pourrons pas leur dire que nous ne savions pas.
    Déjà, au début des années 70, un certain René Dumont…
    https://www.youtube.com/watch?v=nMRFKNu0f30
    Dommage que nous ne nous soyons pas opposés de façon plus pertinente à ce dossier (beaucoup de paroles mais…)
    Une personne, bien seule, Dominique Boccarossa, a cependant produit un dossier sérieux et très documenté démontrant l’inutilité de ce chantier.
    Par ailleurs, la vidéo ci-dessous explique objectivement les enjeux.
    cappenvironnement

  2. je me demande surtout si la réserve quant à la restauration naturelle des anciens chantiers sera réellement faite .

    Pour l’l’opération de reclassement du camping-caravaning , on peux constater que les anciennes zones et les anciennes parcelles n’ont pas été redonner à la nature . Cela a été que partiellement fait . le paysage Penestinois reste mité .Et je crains que ce sera le cas cette fois encore avec ce projet . A moins qu’ une municipalité plus énergique que l’actuelle et plus soucieuse de’l’intérêt général voit le jour ‘l’année prochaine !

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