Pénestin participera-t-elle à la consultation nationale lancée par le gouvernement après la crise des Gilets Jaunes ?

On répète beaucoup ces derniers jours que les 36 000 communes de France sont le premier maillon de la démocratie (de plus en plus souvent conçue comme “participative”) et le maire est présenté comme l’interlocuteur de proximité des citoyens. Au moment où le gouvernement engage une vaste consultation citoyenne, où en sommes-nous à Pénestin ?

A la fin du conseil municipal du lundi 11 décembre 2018, le maire, constatant que le public venu assister à la délibération était nombreux, a proposé de répondre à des questions de l’assistance. Une personne l’a interrogé sur les consignes éventuelles données par le préfet du Morbihan quant à l’organisation d’une consultation citoyenne faisant suite au mouvement des Gilets Jaunes. Le maire n’a pas attendu la fin de sa question pour répondre qu’il n’avait reçu strictement aucune consigne de la part du préfet. Il a ajouté qu’il attendait le discours d’Emmanuel Macron afin de connaître les missions qui seraient confiées aux maires (le conseil municipal avait lieu à 18h et le discours d’Emmanuel Macron à 20 h).

Des cahiers de doléances dans 30 communes du Morbihan

Ce matin, nous apprenons un peu tardivement dans Ouest France qu’une trentaine de communes du Morbihan ont proposé à leurs administrés de rédiger des cahiers de doléances entre le samedi 8 décembre et le samedi 15 décembre. Ces cahiers, riches d’expériences et de suggestions selon le journal, seront remis dans les prochains jours au préfet et aux députés et sénateurs du Morbihan.  

Cette opération a eu lieu à l’initiative de l’Association des maires ruraux de France (AMRF). Nous ignorons si Pénestin adhère à cette association qui rassemble les maires des communes de moins de 3 500 habitants. Le maire n’a en tous cas pas parlé de cette initiative, pas plus que le site web de la mairie.

L’AMRF a prolongé son action en lançant un « Appel au peuple français » dans le Journal du Dimanche d’hier. Sous le titre « Refusons d’être les éternels oubliés ! », les maires de communes rurales écrivent : « Notre appel émane de la légitimité de ce bien commun qu’est la commune : le premier socle de notre République et de l’enjeu démocratique. Elle n’est pas simplement un échelon administratif, mais la précieuse symbiose entre les habitants et un territoire qui croient en leur avenir. »

Une période historique

Par ailleurs, l’Etat s’emploie en ce moment même à lancer un débat décentralisé qui est supposé se tenir du 15 décembre (yes, il y a un petit retard à l’allumage…) au 1er mars, et dont les communes seront le rouage principal. Qu’en sera-t-il à Pénestin ? Nous ne souhaitons pas manquer ce nouvel épisode, après celui des cahiers de doléances, sur des questions dont chacun, dans la crise que nous traversons, mesure l’importance cruciale. Nous avons conscience de vivre une période historique, même si les échos ne nous en parviennent ici qu’atténués.

D’ailleurs, l’AMRF, dans son « Appel au peuple français », indique bien ses priorités. On y retrouve en bonne place l’accès à la téléphonie mobile et au numérique surtout le territoire avant 2020. Ou l’importance de la jeunesse à qui l’association s’adresse en ces termes : « Soyez les nouveaux visages de nos villages et investissez-les (…) Nous saurons vous accueillir, vous accompagner, trouver des solutions à vos demandes. »

Ces deux thèmes sont en fait liés si l’on considère qu’à Pénestin comme ailleurs, l’une des perspectives du développement de l’emploi, en même temps que du rajeunissement de la population, réside dans l’essor du télétravail. Nous sommes tous largement concernés par ces questions et Pénestin pâtit de ne pas posséder, comme Camoël avec le CRIMC, une association agissant efficacement auprès des autorités et des opérateurs pour améliorer la qualité de ses connexions.

Lier enjeux locaux et nationaux

Mais de multiples autres thèmes liant enjeux locaux et nationaux réclament notre attention : le tourisme, la culture, le développement économique, la protection du littoral, l’urbanisme… Chacun devrait pouvoir s’exprimer sur ces questions à l’heure où s’opèrent à une large échelle une refondation des politiques publiques et une nouvelle répartition de la richesse nationale.

Les communes ont perdu progressivement une grande part de leurs compétences en matière de gestion publique au profit des intercommunalités. L’une des dernières en date est le tourisme : l’Office de tourisme de Pénestin est passé cette année sous la coupe de Cap Atlantique. Mais il reste aux communes une prérogative de taille : l’exercice de la citoyenneté dans un cadre de proximité. C’est tout le débat actuel, remis à jour par le mouvement des Gilets Jaunes, que de revaloriser le rôle des « corps intermédiaires », mis à mal depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Les communes en font bien sûr partie.

La vaste consultation nationale que l’État lance ces jours-ci s’inscrit à l’évidence dans un cadre d’un intérêt croissant pour la démocratie participative. Plus de chèque en blanc : l’idée d’une « démocratie continue » s’exerçant tout au long d’un mandat, proposée dès 1995 par le juriste Dominique Rousseau, fait son chemin. Les Gilets Jaunes parlent de Référendum d’Initiative Citoyenne et Édouard Philippe, aujourd’hui même, s’y déclare favorable.

Jamais trop tard pour bien faire

La mairie de Pénestin aussi avait organisé le 16 mars 2018 une consultation sur le P.L.U. en reprenant les outils de la démocratie participative. Les habitants, présents assez nombreux, y avaient travaillé en ateliers par groupes de 8 personnes et émis des suggestions. (voir ci-dessous l’article de l’Echo de la Presqu’île du 23 mars 2018) La mairie avait promis d’en faire un bilan et de le rendre public, puis d’organiser une autre réunion. Cela fait… 9 mois déjà ? 

Il est fort possible que la mairie de Pénestin annonce dans les prochains jours l’organisation à l’échelle communale de la consultation demandée par le chef de l’État et le Premier ministre. On peut penser que la confiance de la population, nécessaire afin de mener une opération de cette ampleur, lui sera concédée d’autant plus aisément que : 1) la municipalité comblera enfin son retard en publiant les résultats de la consultation de mars, et 2) elle s’efforcera de communiquer un peu plus sur son rôle en tant que « corps intermédiaire » dans les événements historiques que nous vivons actuellement.

Le Bulletin Municipal de janvier 2019 paru aujourd’hui n’en parle pas, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le Président de la République et le Premier ministre ont bien su se montrer capables, pour ce qui les concerne, de reconnaître leurs manquements.

2 commentaires sur “Pénestin participera-t-elle à la consultation nationale lancée par le gouvernement après la crise des Gilets Jaunes ?”

  1. Merci pour ce mail. Au niveau de la communication Penestin en est toujours à L’ADSL. Voir article Bulletin ou Blog. Il faudrait la fibre comme à Guerande.
    Pour les revenus, il faudrait limiter les hauts revenus à 15000 euros par mois. Cela permettrait d’augmenter le Smic et de réduire les inégalités. Carlos Gosn gagne 45000 euros par jour. (télé). Scandaleux !
    Cela permettrait d’investir. Quant aux services publiques, ils sont lamentables. Hôpitaux, police, gendarmerie sous équipés, fatigués, heures supplémentaires non payées. Tout cet argent retrouvé permettrait de les reequiper.
    Réduire les inégalités rendrait la vie sociale plus juste. Elle serait acceptée par tous.

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