Quelques éléments de synthèse me semblent utiles afin de compléter l’article précédent sur la sécurité des vélos à Pénestin. Quels sont les risques dans la situation actuelle ? Comment peut-on agir ?
Tout d’abord, merci à tous ceux qui se sont exprimés dans les commentaires. J’ai constaté que des préoccupations similaires apparaissaient aussi sur la page facebook Entraide Pénestin. Je vous laisse le soin, si vous le jugez utile, de créer des liens sur cette page facebook vers les deux derniers articles de ce blog.
« C’est interdit par là. Qu’est-ce qu’on fait ? »
Hier matin, deux jeunes femmes à vélos s’apprêtent à descendre la rue de l’Église, mais elles paraissent hésiter, puis s’arrêtent devant l’un des panneaux « sens interdit ». L’une dit : « C’est interdit par là. Qu’est-ce qu’on fait ? » Elle regarde sur sa droite à la recherche d’un autre passage possible. Après une longue indécision, elles sont finalement dépassées par deux autres cyclistes qui poursuivent dans la rue de l’Église, et choisissent de leur emboîter le pas, la roue, quoi !
Cela résume bien le problème posé par la signalisation en centre bourg. Comme vous le savez à présent après avoir lu l’article précédent, les rues du centre sont en « zone de rencontre », c’est-à-dire que la vitesse y est limitée à 20 km/h, les piétons ont la priorité sur les vélos et les voitures, et les vélos, qui ont eux-mêmes la priorité sur les voitures, peuvent circuler dans les deux sens, même si la zone est à sens unique pour les voitures. Ca va ? J’aurais peut-être dû mettre des tirets !
Il apparaît que ceux qui sont les plus concernés sont les moins informés : c’est absurde. J’ai parlé dans l’article précédent des trois panneaux de la rue de l’Église, situés, quand on vient de la pharmacie : devant la boulangerie ; devant l’église ; et après la poissonnerie. Ils sont tous orientés dans le même sens, c’est-à-dire qu’ils s’adressent aux automobilistes qui remontent cette rue. Cela signifie que parmi les trois types d’usagers concernés, on informe les automobilistes, ceux parmi les cyclistes qui remontent la rue dans le même sens que les automobiles, et éventuellement les piétons qui s’aviseraient de regarder les panneaux (peu probable).
Les parents pauvres sont les vélos roulant à contresens, que rien n’informe de l’existence d’une zone de rencontre, et que des panneaux « sens interdit » induisent au contraire en erreur. Cette situation empire en été, où beaucoup parmi ces cyclistes sont des touristes qui ne connaissent pas Pénestin et pour qui ces panneaux sont la seule source d’informations. Pour info, le dispositif de la zone de rencontre est valable toute l’année… Mais la plupart des Pénestinois eux-mêmes en ignore le fonctionnement, comme j’ai pu le constater ces derniers jours.
Des panneaux mal placés et mal entretenus
Ajoutons encore que je me suis montré optimiste en limitant à ces « cyclistes roulant à contresens » le statut de parents pauvres de la communication municipale. Les automobilistes, par exemple, 1) ne connaissent pas tous la signalétique des zones de rencontre (même si légalement, « nul n’est censé ignorer la loi »), et 2) risquent de ne pas voir ces panneaux mal placés et mal entretenus (cf. article précédent).
Or, pour qu’une telle zone fonctionne de façon sûre, il est indispensable que tous les usagers concernés soient bien informés des règles en vigueur. Il suffit d’un seul automobiliste distrait, roulant légèrement au-dessus de 20 km/h et se laissant surprendre par la présence d’un cycliste ou d’un piéton face à lui, pour créer une situation de danger. Mon but n’est pas ici de vous faire peur. Simplement de vous convaincre que sur la route, nous remettons notre sécurité à la chance, à la bonne fortune, à la baraka, au hasard…
D’ailleurs, circuler sur la route ou dans les rues d’une ville, n’est-ce pas déjà une façon de « faire confiance », de se soumettre en permanence et en évitant de trop y réfléchir, au risque d’une « rencontre » avec un conducteur ivre ou sous l’emprise de stupéfiants, ou encore qui s’endort au volant. Et les cyclistes, les deux-roues en général, paient un tribut élevé à cet aspect particulièrement irrationnel de notre civilisation.
Laisser piétons, cyclistes et automobilistes circuler au hasard…
Sans vouloir verser dans la parano, il y a un danger à « prendre la route », un danger plus grand à emprunter des « zones de rencontre », et ce danger varie encore selon la qualité de l’organisation de ces dispositifs : cohérence et adaptation de la signalétique en direction des différentes catégories d’usagers, entretien de cette signalétique, information du public, à défaut de quoi le dispositif revient à laisser piétons, cyclistes et automobilistes circuler au hasard sans connaître les règles conçues en principe dans leur intérêt (les autres bénéficiaires étant les commerçants, dans le cadre d’un objectif de développement économique).
Cette organisation relève pour une très large part des élus municipaux, dont on comprendrait mal qu’ils s’en désintéressent, sachant qu’ils ont choisi volontairement d’assumer ces responsabilités, qu’ils ont même fait campagne pour qu’on les leur confie, et que certains d’entre eux (au moins le maire et ses adjoints) reçoivent pour cela une indemnité non négligeable.
Au fil de ces deux articles, je pense avoir donné un aperçu des types de problèmes à résoudre. Je peux les préciser encore : il ne suffit pas de remplacer les panneaux en mauvais état ou de supprimer les « sens interdits ». Il ne suffit pas d’appliquer partout un même principe général et de considérer que les gens n’ont qu’à regarder les panneaux et respecter les règles du code de la route. Il faut entrer dans les détails. Chacune des trois rues concernées présente des situations spécifiques, chacune des trois catégories d’usagers demande un travail spécifique sur la signalisation et la communication. Certains des problèmes à résoudre réclament des études à mener au préalable. Il y a des décisions à prendre, des (petits) investissements à réaliser, des mises à jour à effectuer.
Le choix de l’équipe municipale semble avoir été jusqu’ici de laisser fonctionner un système qui marche depuis plus de 10 ans, en priant pour qu’un gros pépin ne vienne pas tout remettre en cause brutalement. Et de ne pas se poser trop de questions sur le fait qu’un système fait pour fonctionner sur la base d’une bonne information des usagers se perpétue sans même que les uns et les autres en connaissent l’existence. Il se peut même que la mairie joue de cette méconnaissance pour maintenir le statu quo et se débarrasser des opinions critiques, comme ce fut le cas il y a 3 ans (http://www.penestin-infos.fr/m-puisay-maire-de-penestin-possede-t-il-les-qualites-pour-etre-depute-suppleant-aupres-de-mme-guegan-horizons-candidate-aux-legislatives-2/ ).
Si l’on souhaite s’attaquer aux problèmes de façon créative et transparente, 3 possibilités s’offrent à la commune :
– s’appuyer sur la structure actuelle serait évidemment la pire des solutions. J’imagine que l’adjoint qui a la charge des travaux depuis 15 ou 20 ans ne comprend même pas pourquoi je viens lui chercher des poux dans la tête. Le marquage au sol, l’entretien des panneaux, la sélection des informations signalisées, l’information des cyclistes, sont des luxes inutiles. Quant à la communication plus large auprès du public, la mairie ne dispose d’aucune compétence et n’a aucune culture à cet égard. Le conseiller municipal en charge de la communication n’a ni la capacité d’élaborer un plan de communication, ni celle d’analyser la pertinence des outils de communication en fonction des résultats attendus.
– commander une étude à une agence spécialisée qui se chargerait d’effectuer une sorte d’audit du dispositif actuel de la zone de rencontre en vigueur dans les rues du centre bourg, et de proposer des outils de signalisation et de communication mieux en accord avec les objectifs visés. Cette solution a aussi ses défauts. Les spécialistes consultés font payer leurs services assez cher, et comme on a pu le constater à plusieurs reprises ces dernières années (exemple : l’étude sur la redynamisation du centre bourg), ils tendent à traiter les infos de proximité comme des abstractions et les données de terrain comme des tableaux de chiffres. Ils sont les dignes représentants d’un modèle technocratique dont la place augmente à tous les niveaux de la société.
– créer une commission extra municipale, dont le principe est de réunir des citoyens concernés ou simplement intéressés par le sujet abordé. Qu’ils soient usagers ou riverains, leur compétence se définit comme une « compétence d’usage », appuyée sur leur expérience et leurs observations. Ce type de commission est particulièrement adapté dans le cas qui nous occupe car le sujet des zones de rencontre demande une approche très concrète, qu’il s’agisse de la disposition et de l’entretien des panneaux de signalisation, de la diversité des situations rencontrées, de la diversité des points de vue selon les types d’usagers concernés, ou encore de l’expérience accumulée au fil des années.
Une telle commission peut effectuer des visites de terrain pour aller observer le fonctionnement des mesures prises dans d’autres communes, elle peut auditionner des personnes-ressources. A l’issue de sa réflexion, elle émet des propositions sur lesquelles le Conseil municipal est amené à se prononcer. Les commissions extra municipales font partie des outils de la démocratie participative, considérant, à l’inverse de la démocratie représentative, que le rôle des citoyens ne se borne pas à déposer un bulletin de vote tous les 6 ans, mais qu’ils ont aussi un rôle à jouer entre deux échéances électorales. M. Puisay en avait défendu le principe lors de sa campagne électorale, mais il a reculé jusqu’à présent à chaque fois que des création de commissions lui ont été proposées.
Ça vous arrive d’être positif, ce n’est qu’un constat mais pour suivre vos critiques, un peu de positif donnerait l’envie de vous lire voir plus.
Madame ou Monsieur,
Je pourrais vous répondre simplement en vous disant que cet article a déjà été lu par 480 personnes, ce qui n’est pas un record, mais n’est pas si mal pour une population de 2000 habitants.
Je me suis fait la réflexion que quand on s’intéresse à la politique, on est soit exagérément négatif, soit exagérément positif. La modération n’est pas très présente. J’ai eu un rendez-vous avec le maire (à ma demande) après la publication de cet article : aucun intérêt de sa part pour ce sujet affectant la sécurité des personnes. Son argument : jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’accident. Ce qui est d’ailleurs faux. Même chose pour le « Chaucidou » entre le bourg et Tréhiguier : pas eu d’accident.
J’adorerais écrire des choses positives, mais là, sur ce sujet-là, que feriez-vous à ma place ? Je suis au moins parvenu à informer la population sur les règles de la zone 20 et son application un peu particulière à Pénestin, alors que l’actuelle municipalité ne l’a jamais fait et que les habitants dans leur majorité ne les connaissaient pas.
Soyez positif, accordez-moi au moins cela !
Etant donné que les voitures traversant le bourg ne peuvent s’arrêter faute de places, le mieux c’est un bourg piétonnier l’été, avec des parkings autour, dont celui du Toulprix que Puisay veut construire…Mais il en faut d’autres, pour éviter le spectacle des derniers dimanches matins avec des voitures garées n’importe où n’importe comment…
Des parkings, encore des parkings ? Mais il y en a partout ! La bonne chose c’est qu’ils soient tous en herbe et pas bétonnés, mais c’est vraiment des voitures qu’il y a de trop en été. On ne va pas refaire le village pour plaire aux campeurs qui ne sont pas foutus de faire 2 kilomètres à pied.
Oui, c’ est une bonne solution . A 90%, la circulation dans le bourg est une circulation de transit, inutile pour les commerces et insupportable pour les piétons .L’ autre solution, c’ est de couper le bourg en 2 pour les voitures afin de ne laisser que les riverains et les livraisons …
2 cabinets d’ études et toujours rien ,
Municipalité de bras cassés pfff….