Suite du débat public sur le projet Loscolo : pollution, nuisances, réglementation

C’est Alain Dréano qui met fin à la passe d’armes entre Dominique Boccarossa et Sylvain Chiquet (cf. Première partie le 11 mars). Parvenant difficilement à reprendre la parole, il indique que globalement, la qualité des eaux s’est améliorée dans tout le Morbihan. Située entre B et C, elle se stabilise en B. Il ajoute, malheureusement sans donner de détails, que même en catégorie A, on a intérêt à passer par des bassins. Philippe Allain, DGS de Cap Atlantique, ajoute que la qualité de l’eau, ce n’est pas la météo et qu’on peut agir dessus. Il cite le Traict du Croisic où l’on était « partis pour du C » et où l’on est finalement passés en A.

A ce stade, je serais volontiers intervenu, mais j’ai conscience que je suis trop récent ici pour m’y risquer sur ce type de questions, même si j’ai étudié les dossiers. Je trouve étrange que la qualité s’améliore localement, alors que la situation globale des océans empire de jour en jour du fait de la pollution et du réchauffement climatique. Etrange que les prévisions pour la culture des moules soient positives alors que l’ensemble de la vie sous-marine subit de graves menaces. D’ailleurs, pas plus tard que samedi soir, un mytiliculteur charentais se plaignait dans le journal de France 3 (https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/climat-producteur-de-moules-il-s-associe-a-la-plainte-contre-l-etat_3225841.html) que la taille et le taux de chair de ses moules diminuent de plus en plus en raison de l’augmentation de la température de l’eau. Si vous avez une réponse, n’hésitez pas à la poster dans les commentaires.

Des gerbeurs plutôt que des chariots élévateurs

Gilles Foucher continue sur sa lancée précédente en donnant de multiples gages de la bonne volonté et du sérieux de la profession. Par exemple, sur la question des nuisances sonores, il est allé visiter les ateliers de l’entreprise Baudet, à La Plaine sur Mer dans le 44, qui remplacent les chariots élévateurs par des gerbeurs et des palans et évitent ainsi les bip-bip lors du travail de nuit. Pour les nuisances olfactives, on utilise à Cancale des douchettes qui font couler de l’eau en permanence sur les moules et réduisent les odeurs.

Evoquant aussi le recyclage des déchets, et en particuliers des « sous-tailles », acheminées vers des concessions au Blavet près de Lorient pour y être valorisées, il conclut qu’ « il n’y a pas plus écologistes que nous. Nous cherchons à changer, à apporter de solutions. »

Alain Dréano apporte d’autres arguments sur un plan sanitaire. L’Inspection du Travail, explique-t-il, tolère de multiples entorses au droit du travail dans les établissements actuels, mais attend avec impatience la mise en place d’un projet comme Loscolo pour que les conditions deviennent « normales ». « Dans le cas contraire, les entreprises subiront des contraintes sur le plan réglementaire. » Solide argument, mais n’est-il pas susceptible de porter une part de bluff ? On n’en saura malheureusement pas plus. Seul Gilles Foucher reprend plus tard le fil de cet argument en disant qu’actuellement, on utilise des fosses sceptiques pour la collecte des eaux usées et « on ferme les yeux », tandis qu’à Loscolo, les entreprises seront équipées du tout-à-l’égout.

Les moules ou les boules ?

Pierre Blaize reprend la parole et évoque les pollutions lumineuses. « J’habite à deux kilomètres du Logo à vol d’oiseau et la nuit, j’aperçois distinctement des phares très puissants dans la zone du Logo. Ce doit être difficile pour ceux qui habitent plus près. Et qu’en sera-t-il au parc de Loscolo pour ceux qui logent dans la zone de caravaning et qui n’en seront éloignés que d’une centaine de mètres ? » Sylvain Chiquet a la réponse, « toute bête » là aussi : « C’est parce qu’on manque de place à l’intérieur des hangars, donc on travaille dehors. » D’autres plaisantent : « C’est peut-être l’éclairage du stade du Logo que l’on aperçoit d’aussi loin. » « Ou celui du club de pétanque qui s’y entraîne… » A Sylvain le mot de la fin : « Les moules, c’est sacré, mais les boules aussi ! »

Profitons de ce moment de détente pour faire une seconde pause avant la troisième et dernière partie de ce débat public.

A suivre…

2 commentaires sur “Suite du débat public sur le projet Loscolo : pollution, nuisances, réglementation”

  1. Exprimée ainsi
    “Je trouve étrange que la qualité s’améliore localement, alors que la situation globale des océans empire de jour en jour du fait de la pollution et du réchauffement climatique”,
    la question contient sa réponse.

    En effet, on ne peut comparer une tendance locale et une tendance générale. L’action de l’homme sur certains paramètres précis dans certains pays occidentaux peut l’emporter sur une tendance générale. Ainsi, l’utilisation de sacs plastiques en Europe subit un recul alors que leur consommation mondiale croît.

    Ensuite, il n’y a pas une pollution, mais DES pollutions, de natures très différentes. Certaines ayant une incidence, d’autre aucune sur la qualité des moules (qui par exemple, vivent parfaitement dans un milieu riche en escherichia coli).

    Car les catégories ABCD, sauf erreur de ma part, sont relatives à une appréciation qualitative de l’eau pour l’être humain. L’homme étant, sauf quelques trop nombreuses exceptions, assez différent de la moule, les critères qui s’appliquent à la bonne santé de l’un et de l’autre ne sont pas forcément les mêmes…

    J’ai même bon espoir que la disparition de l’homme permettra l’émergence de la (petite) moule et sa suprématie sur terre, de même que la fin des dinosaures a permis le développement des (petits) mammifères.

    Alors Pénestin pourra sans doute s’enorgueillir d’avoir été le lieu de naissance de bien des plus hauts dignitaires de ce nouveau règne animal.

    Bonne journée à tous.

  2. à Pénestin , on joue aux boules la nuit , donc .
    A plaisanterie ,plaisanterie et demi ;
    et “dans 20 ans , ils seront 100% “à jouer aux boules ( puisqu’ ils les auront ) les moules ayant déserté le secteur ….
    Ou alors , élèveront t ils des étoiles de mer?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *