Les déclarations du maire sur le renoncement à l’antenne du Pouldour

Dans Ouest-France hier matin, le maire annonce le retrait de l’antenne qu’il avait dans un premier temps autorisée au Pouldour, à 50 mètres des premières habitations et sans en avertir les habitants. On aimerait s’en réjouir, mais, en bas du même article, Jérôme Langlois, l’un des fondateurs du collectif de riverains opposés à cette antenne, refuse de crier victoire et indique : « Tant que ce n’est pas acté, on ne peut pas dire qu’on croit à cette décision. »

La parole du maire est-elle déjà dévaluée au point que même lorsqu’il annonce une décision publiquement dans la presse régionale, certains n’y « croient » toujours pas ? Et pourquoi ?

Aucun rapport avec la pétition qui a réuni 300 signatures

Premier point : les propos du maire ont varié depuis qu’il a annoncé ce retrait une première fois il y a 8 jours devant la commission Travaux (http://www.penestin-infos.fr/le-maire-de-penestin-indique-avoir-renonce-a-installer-des-antennes-de-telephonie-mobile-au-pouldour-et-a-kerseguin/ ). Il disait alors que la renonciation à ce projet était « sans rapport avec la pétition qui a réuni 300 signatures à l’appel du collectif ».

Hier, dans Ouest-France, il déclare au contraire : « ayant écouté les doléances des administrés, je préfère rejeter le projet, et trouver une autre solution ». Plus loin, il cite à nouveau, et plus précisément, le collectif : « (…) l’association de défense veut une antenne. L’un de ses panneaux le dit : ‘Une antenne oui, mais pas ici’ ».

Il y a ici un problème de cohérence : soit l’action du collectif n’a pas eu d’effet sur la décision du maire, soit il a écouté leurs « doléances » et tenu compte de leurs messages.

Le maire « écoute », mais ne juge pas utile de « répondre »

Il y a aussi un problème de gouvernance : le maire dit avoir écouté les administrés, mais il ne leur a pas répondu. Selon Sarah Violleau, il a téléphoné à « une voisine d’une résidence secondaire » en lui demandant de faire suivre l’information. Le maire « écoute » (dans la version donnée hier), mais ne juge pas utile de « répondre ». C’est d’autant plus surprenant, voire déstabilisant, que durant sa campagne électorale, il insistait sur sa volonté de dialoguer avec la population : « Pas que des promesses, des actes, des débats d’idées, et, si vous nous donnez votre confiance, ce sera là notre marque de fabrique tout au long de ces six prochaines années. » (6-pages diffusé en janvier 2020 par la liste « Osons Pénestin »)

Enfin, il y a un problème concernant les faits, sans que l’on puisse discerner s’il se situe dans les propos du maire ou dans le journal qui les relate. La décision d’abandonner le site du Pouldour est en effet attribuée à « la commission municipale d’urbanisme de Pénestin ». Or, selon l’un de ses membres, cette commission, présidée par le maire depuis que M. Bauchet a jeté l’éponge, n’a jamais été saisie de la question de l’implantation des antennes. Ni celle de Kerfalher, déjà installée suite à une autorisation signée par le maire sans consultation, ni de la commission Urbanisme, ni du Conseil Municipal, ni celle du Pouldour, autorisée, puis désormais abandonnée par décisions du maire, à ce qu’il semble, épaulé par l’adjoint aux réseaux, Christian Mahé. En revanche, le projet d’une antenne Free à Kerséguin est en attente de signature : « Nous avons fait une demande à Cap Atlantique en amont, avant que je puisse délivrer le permis. »

Qu’en disent les opérateurs ?

Mais à propos, le maire a-t-il le pouvoir de se dédire, une fois autorisée la construction d’une antenne ? L’autorisation prend la forme d’une « décision de non-opposition », qui fait suite à une déclaration de construction établie par l’opérateur de téléphonie. Dans un certain nombre de communes, comme La Turballe ou Blaison-Saint-Sulpice, dans le Maine-et-Loire (voir : http://www.penestin-infos.fr/avec-toutes-ces-antennes-la-france-ressemblera-bientot-a-un-herisson/ ), les opérateurs n’ont pas accepté que des maires changent d’avis après avoir accordé une autorisation. À La Turballe, l’opérateur  Free est passé outre le refus de la mairie et a gagné devant le tribunal administratif. À Blaison-Saint-Sulpice, Orange a résisté pendant un an et demi, avant de renoncer.

Qu’en est-il à Pénestin ? Comment SFR et Bouygues ont-il accueilli la nouvelle, ainsi que Phoenix France Infrastructures, à qui la commune a loué la parcelle après délibération du Conseil Municipal de novembre dernier afin d’y effectuer les travaux ? C’est une information cruciale que le maire n’a pas transmise et que Ouest-France n’a pas réclamée. Il serait assez souhaitable que quelqu’un, parmi les élus ou journalistes « accrédités », sollicite des informations à ce sujet lors du prochain Conseil Municipal, lundi 15 mars, qui se déroulera à nouveau sans public, à une heure, 19 h 30, où règne le couvre-feu. Dans cette attente, on comprend que le collectif conclue : « Notre position, c’est d’être vigilant. On ne crie pas victoire et on reste prudents. »

2 commentaires sur “Les déclarations du maire sur le renoncement à l’antenne du Pouldour”

    1. Très bonne remarque: les ondes des cloches, de temps en temps, oui, les ondes commerciales et privées, en permanence, et qui s’accumulent avec leurs générations, PLUS D’ACCORD.
      L’implantation des antennes devrait être l’objet d’un débat démocratique (réunion publique).
      De plus “la loi rappelle que le maire n’a pas à imposer à une église d’éléments qui soient sans rapports avec le culte.”

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