Le « Plan Climat » : une consultation pour l’avenir de nos petits-enfants

(infographie Arc Sud Bretagne)

Pas beaucoup de commentaires suite à mon article du 29 octobre sur le PCAET (Plan climat air énergie territorial) de Cap Atlantique, soumis à une consultation auprès des habitants de la presqu’île guérandaise jusqu’au vendredi 26 novembre… (http://www.penestin-infos.fr/si-vous-nallez-pas-a-glasgow-faites-des-travaux-pratiques/ )

Vous avez vu comme moi les résultats de la COP 26 de Glasgow il y a une semaine. Son président s’est excusé, les larmes aux yeux, de la faiblesse des résultats obtenus. Nous savons maintenant qu’à l’horizon 2100, l’augmentation moyenne de la température sera supérieure à 2,5°. On est plutôt sur une courbe menant à une hausse de 4°, voire plus, car depuis plusieurs années, toutes les prévisions se voient dépassées les unes après les autres. Tempêtes, méga-feux, inondations, sécheresses, fonte des glaces, augmentation des températures dans la plupart de régions du globe : le processus est déjà engagé. Notre planète devient de moins en moins habitable, certaines zones ont déjà cessé de l’être.

Notre décennie est la dernière où il est encore possible de faire « quelque chose »

On dit que notre décennie, celle des années 2020 est la dernière où il est encore possible de faire « quelque chose » pour donner un coup d’arrêt à cette spirale mortifère. Après, il sera trop tard. Aujourd’hui, un reportage expliquait que l’accélération du processus se situe dans les années 1980, avec l’arrivée de Reagan aux Etats-Unis, de Thatcher en Grande-Bretagne, années fric, vogue des entreprises, pouvoir du marketing, excès du capital financier, désengagement de l’État : le profit devient le seul critère, ceux qui n’ont pas une Rollex sont des loosers, la souffrance au travail s’accentue, obligation de performer, décadence des services publics, école, santé, les trains ne sont plus à l’heure, les mutuelles nous prennent pour des vaches à lait…

Quant à notre environnement, quant aux autres espèces avec qui nous partageons la planète, je préfèrerais ne même pas en parler : avez-vous remarqué que cette année, les bernaches et les tournepierres qui rejoignent nos côtes en novembre, d’habitude, sont arrivés en avance, sont restés à peine 3 jours, puis sont repartis ? Je ne m’avance pas plus, ils reviendront peut-être, ou pas. On dirait que quelque chose cloche. 

Pendant cette décennie 2020, nos dernières chances relèvent des scientifiques et des ingénieurs. Il faudrait qu’ils bossent très dur pour peaufiner des solutions, même si on sait qu’elles sont toutes partielles et insuffisantes. Que les journaux alertent leurs lecteurs, que les télés présentent des émissions : ils le font, et pas trop mal. Que les associations, les jeunes, les vieux aussi, bougent : ils le font, certains du moins, mais on leur met bien des bâtons dans les roues. Que les élus prennent leurs responsabilités. Prochaines élections pour les municipalités et les intercommunalités : 2026. Il ne restera plus que 3 ans pour terminer la décennie. Les jeux seront faits…

Alors, nos élus de maintenant, qui portent une responsabilité aussi écrasante, on aimerait qu’ils aient du charisme, qu’ils sachent mobiliser la population, qu’ils organisent des réunions, qu’ils soient capables de convaincre, qu’ils bossent leurs dossiers, qu’ils soient des hommes et des femmes d’action et de terrain. Rien de pire que ceux parmi les élus qui font semblant, ceux qui nous assomment de mots creux. Les mots creux n’éteignent pas l’incendie lorsque « la maison brûle »(Jacques Chirac, septembre 2002). 

Animer ces consultations, ce devrait être le rôle des élus

Les “Plans Climat” sont l’une des rares manettes dont nous disposons encore, à notre échelle, pour agir sur le réchauffement climatique. Il y en a dans toute la France. Et partout, comme ici, on fait des consultations, qui sont essentielles pour qu’ils ne restent pas des coquilles vides, des documents plus ou moins bureaucratiques, mais qu’ils puissent se confronter aux réalités à travers les personnes qui les connaissent : vous et moi. Ce devrait être aux élus d’animer ces consultations, de motiver les gens à y participer.

Ici, à Pénestin, ce n’est pas glorieux : depuis le début de la consultation, rien. RIEN. Pas de texte, pas de discours, une info réduite au strict minimum sur le site de la mairie : la liste des textes du dossier est incomplète et il n’y a pas de liens. Etonnez-vous, après, que les gens ne réagissent pas et ne répondent pas à cette consultation ! 

En juin dernier, M. Puisay a réuni les associations environnementales du territoire de Cap Atlantique pour une concertation préparatoire à la consultation du public qui a lieu actuellement. Il n’y a apparemment pas eu de compte rendu de cette réunion. Je bous de colère en écrivant cela : pas de compte rendu !! Quand est-ce qu’on va se mettre à bosser sérieusement ? Attend-on qu’il soit trop tard ? 

Cette réunion avait un lien direct avec la consultation actuelle. Les associations qui y ont participé ont pour beaucoup d’entre elles envoyé des textes exposant leurs positions par rapport au “Plan Climat” proposé, avec leurs propres propositions et leurs critiques. Ces textes aident, plus que le dossier officiel que je vous présentais la dernière fois, à se forger sa propre opinion sur le “Plan Climat” proposé. Ils n’ont pas été joints au dossier. 

Indiquez simplement que vous êtes d’accord avec telle proposition ou plutôt avec telle autre

Je vais donc vous présenter ici ces documents que M. Puisay, maire de Pénestin, vice-président de Cap Atlantique en charge du “Plan Climat”, n’a pas jugé utile de vous fournir. Il vous reste moins d’une semaine (jusqu’au vendredi 26) pour adresser à Cap Atlantique un message qui peut être court. Il est clair que vous et moi, simples citoyens, pouvons difficilement étudier des analyses techniques contenues dans un dossier de plus de 1000 pages. Mais les associations environnementales, qui comprennent beaucoup de personnes compétentes, nous ont d’une certaine façon mâché le travail en présentant les grandes lignes de leurs avis sur ce “Plan Climat”

Indiquez simplement que vous êtes d’accord avec telle ou telle proposition plutôt qu’avec telle autre. Faites-en la liste. C’est le minimum que vous puissiez faire. Ce sera la première étape de votre engagement, le premier signe que la population se saisit de cette consultation, et vous donnerez du poids aux avis fournis par les associations, qui sont en première ligne.

Une formulation pourrait aisément remplacer celle de « consultation sur le “Plan Climat” de Cap Atlantique» Ce serait :« consultation sur l’avenir de nos petits-enfants… » Certains, dans la Drôme, dans le Lot, ont commencé à brandir une menace, vous en avez sans doute entendu parler : engager des actions en justice pour manquement des collectivités à leur obligation climatique…

M. Jean-Claude Ménard, Association Estuaires Loire Vilaine (https://www.assoloirevilaine.fr ;https://www.facebook.com/associationELV/ )

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Communiqué de presse rédigé par 3 associations : Les Ecologistes de la Côte Sauvage (LECS), Terre et Mer, pour l’avenir du vivant ! Vert Pays Blanc et Noir (VPBN) (https://www.helloasso.com/associations/les-ecologistes-de-la-cote-sauvage ; https://www.facebook.com/lesecologistesdelacotesauvage/ ;https://www.helloasso.com/associations/terre-et-mer-pour-l-avenir-du-vivant ; https://vpbn.fr )

Association Cappenvironnement (https://cappenvironnement.fr ;https://www.facebook.com/cappenvironnement.cappenvironnement.7 )

4 commentaires sur “Le « Plan Climat » : une consultation pour l’avenir de nos petits-enfants”

  1. Ping : Le Plan Climat a été adopté le 9 décembre au Conseil communautaire de Cap Atlantique, à la majorité moins une abstention - penestin-infos

  2. Merci Gerard!
    Boris Cyrulnik sur CO2 mon amour, France Inter, ce dimanche après-midi: superbe émission
    A réécouter ici https://www.franceinter.fr/emissions/co2-mon-amour/co2-mon-amour-du-dimanche-21-novembre-2021
    “Au bord de la mer, on ne peut pas être malheureux !”, et, poursuit le neuropsychiatre : « On n’est pas séparable de notre milieu comme le fait croire l’individualisme roi, un des moteurs du capitalisme. »
    Projet de Loscolo: notre milieu mérite mieux…
    (La suite de l’émission est sur les lanceurs d’alerte, passionnant aussi. Tu es Gerard, notre lanceur d’alerte, que la mairie voudrait sans doute bâillonner. Baudrais lui, attaquait en justice pour diffamation, et … perdait en général)

    1. Merci Guy. C’est sympa et j’apprécie ton soutien. Je ne me considère pas comme un lanceur d’alerte. Juste comme un journaliste soucieux de la vérité et du bien commun. Je ne suis même pas sûr que la mairie voudrait me bâillonner. Un blog comme celui-ci est un fait rare, mais ils ont compris, je pense, qu’il n’y avait pas grand chose à faire pour m’empêcher d’écrire. Ils laissent faire, tout en me surveillant du coin de l’oeil avec un conseiller de la majorité chargé de me lire et de rendre compte lorsque le maire est impliqué. Je crois même qu’à la longue, ils ont fini pas comprendre que je ne suis pas quelqu’un de “mal intentionné”…

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