« Lorsque la décision est prise… »

photo : M. Baudrais et Mme Dupé le 13 novembre 2017

Dans un post publié sur la page facebook « Osons Pénestin », M. Joseph Lizeul, adjoint au maire délégué à la voirie, aux espaces verts et aux espaces marins, expose le processus d’élaboration des décisions en amont des Conseils Municipaux. Il y explique, sans doute pour la première fois aussi clairement, que les décisions sont discutées, puis votées en réunion du groupe majoritaire (le « groupe des Quinze »). Lorsqu’elles arrivent devant le Conseil Municipal, les choix sont déjà faits.

On se souvient que le maire, M. Puisay, avait supprimé dès le début de son mandat les Bureaux Municipaux institués par l’ancien maire, M. Baudrais, qui permettaient à la majorité et à l’opposition de se rencontrer afin de préparer les délibérations du Conseil Municipal. En lieu et place, la réunion du groupe majoritaire rassemble, comme son nom l’indique, uniquement les élus de la majorité. En sont exclus, par définition, les deux élus du Bon Sens pour Pénestin et les deux élus de Autrement Pénestin, Tous Ensemble.

« Le consensuel est de mise »

La suite, c’est M. Lizeul qui la raconte point par point :

«    –      Les réunions de travail majoritaires sont loin d’être un long fleuve tranquille,

  • Chacun s’exprime en toute liberté,
  • Chacun amène ses idées et nous décidons à la majorité des choix que nous faisons,
  • A la fin de nos réunions, le consensuel est de mise et lorsque la décision est prise, nous l’accompagnons d’une seule voix. »

En Conseil Municipal, les élus de la majorité s’expriment donc « d’une seule voix » sur les décisions qu’ils ont prises auparavant en réunion de groupe majoritaire. L’opposition « s’exprime très largement », nous dit-on (Bulletin Municipal d’octobre, p. 12, rubrique « Le mot de la majorité »), mais il ne peut y avoir de débat, puisque la position de la majorité est figée. Le plus souvent, les conseillers de la majorité gardent « le silence » face aux interventions de l’opposition, moyen le plus sûr de respecter l’idée, pas facile à mettre en pratique, que « le consensuel est de mise », et de ne pas commettre de « bourdes ».

Le Conseil Municipal a cessé d’être une instance de débat. L’expression de points de vue non suivie d’une discussion correspond à ce qu’on appelle « un tour de table », voire, puisque la décision est déjà prise : « un tour de table a posteriori ».

Rayer les mentions inutiles

Ce mode de fonctionnement est-il conforme aux institutions républicaines ? C’est à vous d’en juger : oui – non – ne sais pas (rayer les mentions inutiles). Puis ce sera, un jour ou l’autre, aux autorités compétentes d’en juger à leur tour.

M. Puisay et M. Boccarossa le 15 mars 2020

Ce sera certainement douloureux, comme il est douloureux pour M. Lizeul de voir M. Boccarossa pointer du doigt en commission d’urbanisme une (assez petite) erreur qu’il aurait préféré faire oublier (1). Et comme il est douloureux d’exprimer un point de vue argumenté et, plutôt qu’une réponse elle aussi argumentée, de ne rencontrer face à soi que le « silence ».

Le débat, le non débat, le silence : ce sont des thèmes abordés par la philo. Pour faire simple, cela met en jeu la reconnaissance de mon statut de « sujet », d’être pensant et agissant, par autrui. Si autrui choisit de ne pas répondre à mes arguments, cela signifie qu’il me dénie la légitimité que je pense avoir à m’exprimer. Déjà pour vous et moi, c’est dur à avaler. Alors, pensez, pour un élu de la République, même s’il est d’opposition !

Au-delà des questions de légitimité, on touche à la psycho, que connaissait bien l’ancien maire. Il existe une notion toute bête et très utile pour analyser les conflits de cour de récréation ou ceux de couple : celle de « ponctuation » qui est facile à comprendre. Vous vous souvenez ? On disait : « c’est toi qu’as commencé ! » – « non, c’est toi ! » – « non, c’est toi ! » En fait, les tours de parole de A et de B ont alterné et tout dépend simplement de savoir où on fait débuter l’échange. C’est un peu pareil au Conseil : « C’est parce que vous abusez de votre temps de parole qu’on a cessé de vous répondre. » Ou au contraire : « Vous avez décidé de ne plus nous répondre, c’est blessant, alors on se défend comme on peut. »

(1) C’est le point de départ du texte de M. Lizeul (voir ci-dessous). M. Boccarossa souhaite répondre à M. Lizeul et a commencé à me fournir certains éléments de réponse. Ce point fera l’objet d’un article séparé.

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1 commentaire sur “« Lorsque la décision est prise… »”

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