Voici 15 articles, tous écrits par Jean-Yves R., qui constituent déjà une somme d’informations telle, sur l’histoire de Pénestin, qu’on n’en trouve guère ailleurs. Ils sont rassemblés sous l’intitulé général « Chroniques locales du temps jadis » et sont tous magnifiquement illustrés.
La formule un peu pointilliste, qui consiste à aborder un jour un fait-divers, l’autre les occurrences de Pénestin dans la littérature ou l’histoire de ses moulins, est adaptée à la forme d’un blog, mais aussi, tout simplement, à l’histoire elle même, qui ne cesse de s’enrichir à chaque découverte.
Les archives familiales et celles de la presse régionale et locale
Je suis très fier de cette partie du blog et peux d’autant plus le dire que tout le mérite en revient à une autre personne que moi : Jean-Yves R., dont la famille est originaire de Pénestin et qui y séjourne souvent dans sa maison de Brancelin. Ses recherches utilisent d’une part les archives familiales et de l’autre, la presse régionale et locale, consultable aux Archives départementales de Vannes.
Faire œuvre d’historien passe parfois par une compétence acquise au travers d’une formation universitaire : c’est le choix d’un autre historien local, Alain Pérais, à qui nous devons un ouvrage de grande qualité, « Pénestin, 250 ans d’histoire paroissiale », paru en 2018, et qu’il est bienvenu de citer en ce 15 août. Dans le cas de Jean-Yves, ce sont des qualités de méthode qui font sa réussite, et des qualités d’écriture qui contribuent à la fois à la mise en ordre des faits et à leur ordonnancement sous la forme de récits, dont parle si bien Paul Ricoeur.
Des qualités de réflexion également, tant il est vrai que l’histoire ne consiste pas uniquement à amasser des faits après les avoir vérifiés et recoupés, mais à répondre aux questions qu’ils nous suggèrent ou que nous souhaitons leur poser en maniant la difficile notion de « pertinence » : certains disent même que la pertinence d’une recherche tient à l’impertinence des questions qu’elle pose (Armand Mattelart, chercheur en communication).
Ce qui fait le quotidien des femmes et des hommes
Et ce n’est pas tout : faire de l’histoire, c’est aussi être attentif à tout ce qui fait le quotidien des femmes et des hommes, leurs façons de se nourrir ou de communiquer entre eux, leurs joies, leurs peines et les valeurs auxquelles ils croient et au nom desquelles ils agissent.
Les « Chroniques locales du temps jadis » sont appelées à se poursuivre en s’enrichissant de multiples nouveaux angles d’approche, pour explorer ce qui, dans le passé, fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Leurs conclusions sont là pour alimenter les débats et les politiques d’aujourd’hui, qui ont parfois tendance à considérer chaque domaine sous son aspect gestionnaire, en négligeant la réflexion sur les buts visés ou sur le pourquoi.
Enfin, je n’oublie pas que l’histoire nourrit la pratique du journalisme, tout comme celle-ci la nourrit en sens inverse en lui fournissant l’une de ses sources. Le journaliste recherche dans le passé le contexte qui éclaire l’actualité. Il utilise les mêmes outils de vérification, de questionnement et de mise en récit que l’historien. Ce qui inspira à Camus cette belle formule : « le journaliste est l’historien du présent. »
« Mars 1940 – Quand un Laboureur vola un autre Laboureur… », le 9 octobre 2019
Dans ce premier article de la série, le récit drôle d’un cambriolage dont fut victime Jean-Émile Laboureur par deux jeunes Nantais. L’un d’eux se révéla être son neveu…
« Pénestin 1898 ou les vagabondages du Vicomte Odon du Hautais (1) et (2) », les 22 octobre et 7 novembre 2019
En lisant ce titre, les vagabondages d’un vicomte à Pénestin en 1898, vous n’aurez peut-être pas saisi d’emblée que ce texte est absolument indispensable. C’est la description la plus complète de Pénestin, de ses habitants et de ses paysages au tournant du 20e siècle : le vicomte, arrivé par le bac à Tréhiguier, remonte méthodiquement la Vilaine en direction de la mer et nous livre, avec une belle plume, le récit de tout ce qu’il voit. Ce long article est paru dans le Journal de Ploermel. L’auteur, masqué derrière un pseudonyme, est en réalité notaire à La Roche Bernard et correspondant du journal « Le Morbihannais ». Certainement un bon connaisseur de la région !
« 10 août 1915 – Torpillés ! ou presque… », 10 novembre 2019
Ne rêvez-vous pas de pouvoir faire appel à un historien de la classe de JYR pour retracer la carrière de l’un de vos ancêtres ? Dans cet article, il reconstitue minutieusement celle de deux marins pénestinois durant la Première Guerre Mondiale.
« 5 mai 1940 – Une dramatique procession », 23 novembre 2019
Un fait-divers à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale à Pénestin, sur laquelle il reste tellement à dire, alors que les témoins et acteurs de cette période se font rares désormais. De retour du Bile où il était allé acheter des moules, un conducteur perd le contrôle de son automobile qui vient faucher les participants à une procession, faisant 12 blessés parmi les enfants et adolescents de la commune.
« De 1840 à 1939 – Pénestin dans la littérature … ou de la réalité à la fiction (1), (2) et (3) », 30 novembre, 6 et 8 décembre 2019
Un tel travail mériterait à son auteur une statue ! JYR, au long de 3 articles, établit le décompte précis des écrivains qui ont consacré, qui un simple paragraphe, qui beaucoup plus, à la commune de Pénestin. À rééditer absolument. Une fierté pour ceux qui, aujourd’hui encore, manient la plume pour dire la vie de la commune et de ses habitants de s’inscrire dans la filiation de si augustes prédécesseurs.
« 1849 – Mauvais échouage pour des armateurs pénestinois », 28 décembre 2019
« 1851 – L’aventure au grand large avortée d’un vicaire de Pénestin », 3 janvier 2020
« Années 50 ? – Appel à témoins et à témoignages », 8 février 2020
Cette fois-ci, JYR interroge les lecteurs de penestin-infos pour savoir si l’un d’entre eux reconnaît les trois jeunes femmes trônant sur un char dans le centre-bourg. Un Pénestinois souhaitant rester anonyme situe la photo en 1953-55 et fournit les noms de deux d’entre elles.
« Ambiance pénestinoise … ou les élections municipales de 1929 », 26 février 2020
Les élections municipales de 1929 ont été marquées par une lettre ouverte vigoureuse et pittoresque reproduite et commentée ici. Elle n’empêcha pas l’élection de François Coquet, « républicain catholique », qui demeura maire de Pénestin jusqu’à sa démission en novembre 1941.
« 28 juin 1936 – L’inauguration de la colonie de vacances Sainte-Thérèse au Loguy », 14 juin 2020
En juin 1936, les représentants de l’Église et du Front Populaire viennent à Pénestin inaugurer en grande pompe l’une des colonies où les enfants viendront « fortifier leurs jeunes muscles et leurs poitrine au cours des jeux sur la dune et dans les excursions ».
« 18 juin 1940. Ce jour-là, un cargo nommé “Pénestin” permit à des soldats français de rejoindre l’Angleterre », 18 juin 2020
« De 1834 … à nos jours – Au temps des moulins à vent », 22 juillet 2020
Encore un bel article indispensable qui reconstitue l’histoire des nombreux moulins de la commune et de leurs meuniers.
?? Que puis-je répondre à la présentation, aux commentaires dithyrambiques voire même à la proposition de Gérard Cornu de me voir ériger une statue sur la place de Pénestin (ce qui ne manquerait pas de susciter quelques jalousies… ) ? Tout simplement MERCI d’avoir bien voulu m’accueillir, sans me connaitre, pour partager une double passion (celle de l’Histoire et celle de l’écriture) et faire (re)découvrir aux Pénestinois et Pénestinoises du cru ou de cœur ce qui fait la richesse de toute histoire communale. Tout comme l’ont déjà fait par leurs publications respectives M. Alain Pérais cité plus haut pour l’histoire paroissiale, M. Pascal Metayer (pour celle de sa famille) ou en 1996 Bruno Philipp (par les cartes postales sur l’estuaire de la Vilaine) pour ne citer qu’eux.